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Deux ministres, JM Blanquer et S Cluzel, secrétaire d’Etat en charge des personnes handicapées, qui se déplacent, le 4 décembre, pour l’école inclusive, ça fait date. D’autant plus quand les ministres choisissent un lycée professionnel, alors que si 63 000 élèves handicapés fréquentent le collège, ils ne sont plus que 20 000 au lycée. Mais la visite ministérielle s’est abimée sur une réalité : la maigreur des annonces ministérielle.

Petit lycée professionnel tertiaire installé au pied de la tour, le lycée Eiffel accueille quelques élèves en situation de handicap. JM Blanquer et Sophie Cluzel visitent la filière ARCU et échangent avec des professeurs et quelques élèves, presque tous issus de l’immigration.

Les meilleures pratiques du monde

« La France a fait des progrès dans l’école inclusive mais ils sont insuffisants », affirme JM Blanquer. « Nous voulons aller de l’avant ». Le ministre annonce un colloque international « permettant de regarder les meilleures pratiques au monde ».

S Cluzel souligne l’attente des parents « d’avoir une scolarité de qualité sans rupture de parcours », une montée en qualification pour « crever le plafond de verre e lever l’autocensure » des jeunes. Pour elle, « l’école inclusive n’est pas que l’affaire des professeurs… Il faut remettre les parents comme experts ». Elle évoque aussi les équipes médico sociales. Une charte de confiance serait en rédaction pour régir les relations entre professeurs , parents et personnels médico sociaux.

Le qualitatif et le quantitif

La principale annonce c’est le recrutement de 11 200 AESH, accompagnateurs d’élèves handicapés, c’est à dire 4 800 nouveaux contrats. 4 500 étaient déjà inscrits dans la loi de finances. L’apport des deux ministres est mince : 300 postes.

Si tous les élèves qui en ont besoin n’ont pas encore d’AVS ou d’AESH c’est parce qu’ion n’arrive pas à recruter, affirme JM Blanquer. « C’est pourquoi on veut faire une école inclusive ne reposant pas que sur l’accompagnement mais aussi sur les enseignants et les services de soin.. Il ne faut pas avoir que les yeux rivés sur le quantitatif le qualitatif est essentiel », ajoute le ministre. Mais rien de précis n’est dit sur la formation des enseignants par exemple si ce n’est qu’il faudrait y passer plus de temps en espe. « Il faut une prise de conscience collective » pour permettre de trouver des stages pour les élèves handicapés, répond S Cluzel.

Une journée perdue ?

Au final, en cette journée Journée Internationale des Personnes Handicapées les deux ministres ont surtout de bonnes paroles à distribuer. Sur le terrain les MDPH sont débordées. De nombreux enfants sont toujours sans AVS. Les enseignants font face à des enfants souffrant de handicaps variés sans être formés. Quant aux référents handicap ils servent de variable d’ajustement budgétaire dans les académies.

François Jarraud

Petites économies sur le dos des référents handicap