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« Que nous proposent Stanislas Dehaene et ses équipes à titre de modèle pour les apprentissages ? La folie selon laquelle l’apprentissage serait d’abord et surtout l’affaire d’un simple modelage technique du cerveau, avec des «outils», des «protocoles» ; la frénésie de tests vendus par des «experts». Leur visée : «étiqueter», «cataloguer» les enfants », écrit Dominique Bucheton dans Libération.

« Faut-il pour autant crier haro sur les neurosciences ? Certainement pas. Mais elles sont récentes et les travaux depuis dix ans vont si vite que les affirmations péremptoires d’hier sur la perte des neurones et le vieillissement du cerveau ont été radicalement contestées par les instruments d’imagerie cérébrale. Et ce n’est pas fini ! Les images montrent le miracle réjouissant de la plasticité cérébrale… Nombre de ces observations ont déjà été intégrées dans la culture des enseignants. Enseigner n’est pas modeler, contrôler, évaluer les cerveaux. C’est un métier au service d’élèves, des personnes singulières, pour leur apprendre à apprendre, à parler, à travailler, à penser et à vivre ensemble. Les évolutions nécessaires de l’école, une des plus importantes institutions de la République, ont besoin de démocratie, d’écoute, de respect, de collaborations de l’ensemble des communautés de recherche s’intéressant aux questions d’éducation, et tous les acteurs : enseignants de terrain, cadres, associations diverses. Ce ne peut être l’affaire d’un groupuscule et de quelques décrets ».

Dans Libération