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 » Certains auteurs ont voulu faire du rêve le seul vrai espace de liberté pour la pensée. Mais cette pensée, qui se donne à voir dans les rêves, est structurée par les expériences sociales du rêveur. Impossible de comprendre le rêve si on ne rattache pas les images du rêve aux effets incorporés de la socialisation de l’individu rêvant. Donc pas de rêveur désocialisé ni intégralement «en roue libre» comme disent certains auteurs. En revanche, ce qui caractérise le rêve, ce sont ses conditions sociales de production : ce sont des images qui ne s’adressent à aucun public autre que le rêveur lui-même. Ces images du coup n’ont besoin ni d’être mises en forme ni d’être moralement correctes. Le rêve est le plus intime des journaux intimes, l’expression la plus directe et franche de toutes les formes de franc-parler. C’est l’expression la moins censurée (formellement comme moralement) qui soit. » Sur le site SES ENS, Bernard Lahire évoque son nouvel ouvrage « L’interprétation sociologique des rêves », La Découverte.

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