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 » Le surcroît d’efficacité qu’entraînerait la réforme n’a rien de certain. En revanche, elle distendrait un lien représentatif déjà fragile entre électeurs et parlementaires ». Thomas Ehrhard et Olivier Rozenberg (Sciences Po) décortiquent dans cet article les effets de la réduction du nombre de députés alliée à l’élection d’une partie d’entre eux à la proportionnelle, souhaitée par E Macron. Elle en montre les conséquences politiques.

Selon l’article, la France compte un député pour 114 000 habitants ce qui est exactement le niveau des pays voisins. Le nouveau système proposé par E Macron aboutirait à un député pour 230 000 habitants « ce qui n’a pas d’équivalent au sein des démocraties ». 35 à 49 départements n’auraient plus qu’un député.  » Il en résulterait une inégalité accrue quant à la possibilité pour les électeurs soutenant de petites formations de les élire selon la taille du département où ils vivent ».

« L’augmentation de la taille des circonscriptions augmenterait par ailleurs la prime majoritaire ». En clair, la réforme avantagerait le plus gros parti en l’occurrence celui d’E Macron. Selon le calcul des auteurs  » la baisse d’effectifs des groupes d’opposition (dont les membres ont été élus en dépit de candidats LREM) serait de 52 % pour LR (sans les cons-tructifs), 67 % pour le FN, 69 % pour LFI et 72 % pour le PCF ». Selon la façon dont le découpage électoral serait fait l’effet pourrait être pire pour le FN, LFI et le PCF. La réforme avantagerait donc nettement LREM et lui permettrait de maintenir plus facilement sa majorité.

La note passe en revue les effets néfastes d’une baisse du nombre de parlementaires sur le fonctionnement des assemblées. « Ils concernent : a) la hausse du seuil de saisine du Conseil constitutionnel si la Constitution n’est pas changée (10 à 15%) ; b) la possibilité que de vastes circonscriptions n’accaparent le temps, l’attention et les ressources des parlementaires ; c) l’effet mécanique d’un agrandissement des circonscriptions sur une moindre diversité des profils des élus ».

Sur le site Sciences Po