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Ce sont « de 7 à 10% des heures de cours » qui seront supprimés avec la réforme du lycée, nous a déclaré Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes Fsu le 3 mai. Le Snes manifestait avec plusieurs syndicats (Fsu, Cgt, Sud, FO) dans le cadre d’une mobilisation en convergence avec les cheminots. Dans le cortège éducation, quelques centaines d’enseignants mais aussi des personnels des CIO et de l’Onisep.

« On sait que la réforme du lycée est encore inconnue par beaucoup de collègues. Mais on a commencé à calculer l’impact de la réforme et on arrive à 7 à 10% d’heures de cours en moins et donc des suppressions de postes », nous a dit Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes. « Même si le ministère tend à minimiser , il ne récuse plus ce fait ». Cela représenterait de 12 à 17 000 postes, un volume tout à fait significatif et plus élevé que l’évaluation du Café pédagogique qui monte à environ 7 500 postes.

Si la mobilisation ce 3 mai était faible, F Rolet relève « l’agacement » des enseignants devant les prescriptions émises par JM Blanquer. « Les enseignants voient bien que le discours sur la confiance relève de l’incantation ».

Parcoursup et les lycéens de banlieue

Dans le cortège, Marion Roche, professeure de français en lycée à Saint-Denis (93) est venue manifester pour ses élèves. « La réforme Parcoursup est dangereuse pour nos élèves », nous dit-elle. « Elle crée une sélection sociale inadmissible. Je ne suis pas devenue prof pour cela ». A l’appui de sa position elle cite les universités parisiennes qui ont annoncé ne pas vouloir prendre d’élèves de banlieue. « Tout le système de la réforme du lycée, du bac et de Parcoursup vise à ce qu’un minimum seulement de nos élèves accèdent à l’enseignement supérieur », estime t-elle. M Roche manifeste aussi contre les effets de la réforme du lycée. « Dans mon établissement on a la dotation horaire pour l’année prochaine. On nous promet des classes à 35 élèves et finalement une éducation au rabais pour les jeunes ».

L’avenir des CIO

Autre rencontre dans le cortège, des psychologues du CIO d’Argenteuil.  » On a le sentiment qu’on a servi de troc pour quelque chose qui nous dépasse », nous ont-ils dit. « On désintègre le service national d’orientation. Certains jeunes n’auront plus accès à l’orientation ». Ce qui mobilise aussi le CIO d’Argenteuil ce sont les déclarations de V Pécresse. La présidente du conseil régional d’Ile de France a annoncé vouloir transférer à des startups l’orientation des élèves. « C’est une vision très réductrice de croire qu’il suffit d’informer pour orienter. Notre travail est méconnu car beaucoup plus large ». En attendant l’application des arbitrages entre régions et Etat, les personnels des CIO ne savent toujours pas ce qu’ils vont devenir.

François Jarraud

Lycée : les futurs horaires annoncent des suppressions de postes