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Les Archives nationales invitent, sur réservation, les professeurs de tous niveaux et de toutes disciplines, à découvrir l’exposition « 68, les archives du pouvoir ». Dans le cadre du 50ème anniversaire de Mai 68, les Archives nationales organisent une exposition, en deux parties, sur leurs deux sites, présentant les événements de l’année 1968 vus par le pouvoir en place : « L’autorité en crise » sur le site de Paris, et « Les voix de la contestation » sur le site de Pierrefitte-sur-Seine. Le vernissage pédagogique est prévu le mardi 22 mai, à Paris et le mercredi 30 mai à Pierrefitte-sur-Seine. Des visites guidées et des ateliers pédagogiques sont proposés aux jeunes, sur réservation auprès du service éducatif.

Une commémoration

À l’occasion du 50ème anniversaire de Mai 68, les Archives nationales organisent une exposition présentant les événements de mai-juin 1968, perçus par le pouvoir en place. Elle déplie de façon chronologique les archives du pouvoir, comme on découvre au fur et à mesure de la bataille, la carte des opérations. C’est au travers de documents d’archives en grande partie inédits que les Archives nationales invitent, sur le site de Paris, à découvrir 68 depuis les bureaux de l’administration, de la préfecture ou du pouvoir exécutif. Tandis que sur le site de Pierrefitte-sur-Seine, ce sont les voix de la contestation qui s’expriment à travers des documents collectés ou saisis : tracs, affiches, séquences audiovisuelles… par les acteurs de l’époque : forces de l’ordre, archivistes, chercheurs et militants. Les Archives nationales présentent ainsi plus de 400 documents, dans une exposition en deux temps, qui commence à Paris et se poursuit à Pierrefitte–sur-Seine. Outre le 50ème anniversaire des événements, 2018 marque également l’ouverture de la majorité des archives des services de l’État encore non librement communicables, selon le code du patrimoine. La commémoration n’est pas seulement une opportunité, elle est également une ouverture à la Nation de ses archives. L’exposition présente aussi de nombreux extraits audiovisuels de l’époque, journaux télévisés, reportages radiophoniques, conservés à l’Institut national de l’audiovisuel, afin de donner aussi une lecture en images et en sons de cette période.

« L’autorité en crise »

L’État fait face à une crise sociale majeure, l’ensemble du territoire national est concerné, tous les secteurs d’activités sont touchés. Que faire ? Par quels canaux ? C’est au travers de documents d’archives en grande partie inédits que l’exposition invite ainsi à découvrir 68 depuis l’autre côté de la barricade, depuis les bureaux de l administration, de la préfecture ou du pouvoir exécutif. Ce parti-pris assumé ne vise pas à raconter une nouvelle histoire de 68, à se superposer aux récits précédents : l’exposition souhaite au contraire, en tenant compte des renouvellements historiographiques, contribuer à la polyphonie des événements de 1968. L’objectif est avant tout citoyen : il s’agit de montrer comment le patrimoine archivistique de la Nation française peut expliquer et donner à voir les mécanismes d’un État en difficulté. Trois espaces sont proposés aux visiteurs. « Mai 68 au jour le jour » (rue des Francs-Bourgeois) : Tout comme le mouvement dont elles sont la trace, les archives de 68 s’exposent dans la rue. Une palissade dressée devant l’entrée du site parisien des Archives nationales accueille, jour après jour, des reproductions de documents, interpellant le passant. « Les années 68 » (cour de l’hôtel de Soubise) : Une salle de lecture éphémère de reproductions de documents d’archives et des tirages d’affiches permettent d’appréhender le contexte international, social et institutionnel de cette décennie 1960-1970. À l’intérieur de l’hôtel de Soubise, le visiteur découvre le déploiement de la marche de l’État au cours de cette période mouvementée : les parties, « Figures de la répression », consacrées aux forces de l’ordre, « L’année 1968 : l’autorité en crise » et « Images de l’autorité » présentent, en dépit des soubresauts, les moyens de la continuité de l’État durant cette période. L’organisation chronologique du parcours au sein du musée, autour des grandes dates du printemps et de l’été 68, donne les clés pour comprendre les rouages administratifs à l’œuvre. Chaque événement est repris, analysé dans sa complexité et dans ses prolongements.

« Les voix de la contestation »

Les documents exposés sur le site de Pierrefitte-sur-Seine, composent une masse considérable d’informations et ont tous été saisis par les différents acteurs : forces de l’ordre, archivistes, chercheurs, militants… Le caractère historique des événements de 1968 est immédiatement perçu par de nombreux acteurs dont certains s’activent dès lors à en collecter les traces documentaires. Ainsi des professionnels de la conservation du patrimoine constituent dès la mi-mai 1968, des collectes documentaires intégrales. Des chercheurs s’impliquent également dans la fixation de la mémoire contestataire et des événements de 1968. Les groupes de contestataires constituent aussi eux-mêmes des collections. Ces archives des organisations sont d une formidable diversité.

Les vernissages pédagogiques

Le service éducatif des Archives nationales invite les professeurs, de tous niveaux et de toutes disciplines, à deux vernissages pédagogiques, à Paris et à Pierrefitte-sur-Seine, pour porter à leur connaissance le fruit des travaux de recherches historiques récentes et leur faire découvrir les deux volets complémentaires de l’exposition « 68, les archives du pouvoir », avec les commissaires. La visite-découverte est prévue le mardi 22 mai de 16h30 à 18h sur le site de Paris, et le mercredi 30 mai de 14h30 à 16h30 à Pierrefitte-sur-Seine, pour « Les voix de la contestation ». Pour participer à ces vernissages pédagogiques, il est nécessaire de s’inscrire auprès du service éducatif, 01 75 47 20 06, et service-educatif.an@culture.gouv.fr

Pour le public scolaire

Les professeurs peuvent organiser des visites libres ou opter pour des visites guidées d’1h30. Sur le site de Paris : comment le pouvoir réagit à la remise en cause de son autorité au fil des jours ? Et sur le site de Pierrefitte-sur-Seine : quelles traces de la contestation du pouvoir conservées au sein des Archives nationales ? Des ateliers pédagogiques sont également proposés aux jeunes. « Ateliers tracts ou affiches illustrées » invite les participants, après la découverte de l’exposition, à réaliser un tract ou une affiche sur un support papier. Pour les élèves de la 4ème à la seconde, deux ateliers de 2h sont prévus. « Le portrait officiel : des rois de France aux présidents de la République » convie les jeunes à découvrir les formes, styles et usages du portrait officiel des chefs d’État, à s’initier à la description et à l’analyse d’images ; puis à l’aide d’appareils de photographie numérique, à réaliser leurs portraits officiels. L’atelier « Grotesque, caricature et détournement : des ornements facétieux des chartes médiévales aux détournements sur internet » convie les collégiens et les lycéens à observer et à analyser des caricatures originales des Archives nationales, puis à réaliser un photomontage de leur portrait officiel à l’aide du logiciel GIMP. Toutes les activités, visites et ateliers, se réservent auprès du service éducatif, service-educatif.an@culture.gouv.fr . Le service éducatif est à la disposition des professeurs pour tous renseignements complémentaires, 01 75 47 20 06 ; et pour accompagner les projets spécifiques des classes, 01 40 27 62 36, gabrielle.grosclaude@culture.gouv.fr

Béatrice Flammang

L’exposition « 68, les Archives du pouvoir »

Les activités pédagogiques