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Les mères du Petit Bard ont tenu récemment les 2èmes États généraux de l’éducation dans les quartiers populaires, les 6 et 7 avril à Créteil. Dans la foulée du plan Macron pour les banlieues , elles sont reçues le 23 mai par le cabinet de JM Blanquer; Au programme la question de la mixité sociale des établissements scolaires. Une question dont on a peu entendu parler depuis l’arrivée de JM Blanquer.

Un sujet pris en main par les parents eux-mêmes

Le collectif de parents du Petit-Bard, un quartier de Montpellier, s’est fait connaître par son combat en 2015 pour la mixité sociale. Il dénonçait alors la ghettoïsation du collège de ce quartier peuplé en grande majorité d’habitants d’origine marocaine. Il mettait notamment en cause la sectorisation qui aggravait l’entresoi. Depuis, le collectif a essaimé à travers la France avec des collectifs de parents qui se créent pour réclamer une vraie mixité dans les établissements scolaires. Pour sa porte parole, Fatiha Ait Alla, la rencontre avec le cabinet de JM Blanquer est une étape dans la rédaction d’une proposition de loi.

« On a pris en main le sujet et on a démontré qu’on est experts sur la question de la mixité et qu’on doit avoir notre place auprès des institutions », nous dit-elle. « Les parents sont capables d’augmenter leurs compétences et de devenir sources de propositions pour trouver des solutions pour tous les enfants de la République ».

Quelle place pour l’Etat ?

La proposition de loi préparée lors des 2èmes États généraux de l’éducation dans les quartiers populaires propose notamment de mesurer la ségrégation scolaire dans chaque zone. « Aujourd’hui ce sont les collectivités locales qui agissent pour réduire la ségrégation sociale à l’école. Quand elles ne font rien, nous souhaitons que ce soit l’Etat qui reprenne la main. N Vallaud Belkacem avait lancé un appel pour des départements pilotes. Mais au final ça s’est avéré très difficile de convaincre les départements ». Les quelques expérimentations lancées sous le gouvernement précédent s’essoufflent faute de soutien.

Pour le collectif, « chaque quartier populaire ne vit pas la même problématique. Par exemple si la problématique est liée à la ghettoïsation du quartier ce n’est pas la même chose que quand il y a seulement évitement de l’établissement dans un quartier mixte ». Il faut donc s’adapter aux réalités locales.

Quelle politique menée ?

Pour JM Blanquer la solution à cette question semble être de renforcer l’attractivité des établissements, par exemple en offrant des options intéressantes dans des collèges ségrégués. « Le département a fait cela dans le collège S Veil de notre quartier. On attire l’attention que ces offres doivent autant profiter aux enfants du quartier qu’aux enfants des quartiers favorisés ». Selon F Ait Alla, la section internationale ouverte dans le collège du quartier recrute surtout des enfants d’écoles extérieures au quartier qui ont fait de l’anglais depuis la maternelle.

Dans le quartier du Petit Bard, la carte scolaire a été renouvelée sans changement majeur. Trois autres collèges du secteur sont eux aussi ségrégués. « On dénonce le manque de courage politique », explique F. Ait Alla. « La circulaire sur la mixité permettait de créer des secteurs multi collèges. C’est une idée qu’on défendra ».

Propos recueillis par François Jarraud

Les Etats généraux de 2017

Les Etats généraux de 2018

Dossier Mixité sociale : conférence du Cnesco

Mixité : Les petits pas de N Vallaud Belkacem

Mixité : au collège Surcouf

Dans les collège sparisiens