Les « projets d’ajustement et de clarification » des programmes de la scolarité obligatoire ont été publiés fin juin par le Conseil supérieur des programmes. Ils ont ensuite été présentés au Conseil supérieur de l’Education du 12 juillet où ils ont été salués par un geste unique des syndicats : à l’exception du Snalc, de la CGC et du Snpden, tous les autres syndicats ont quitté la séance. Mais pourquoi ?
Des évaluations de Cp et CE1 aux « repères annuels », JM Blanquer a imposé des outils permettant de sélectionner les plus précoces. Partout il pousse à anticiper les apprentissages. Les repères annuels, qui deviennent parfois des repères mensuels, permettent d’imposer ces nouveaux rythmes aux enseignants et aux élèves. Les performances exceptionnelles deviennent la référence, comme si l’espèce humaine avait évolué, rejetant ainsi de fait la majorité des élèves dans le marais. Car cette volonté démiurgique porte préjudice dès maintenant aux élève de l’école élémentaire, demain à ceux de maternelle.
Le ministère vient de publier des repères annuels de progression pour les classes de l’école élémentaire. Dès le cycle 2, la progressivité adoptée est l’exact contraire de celle qui prévalait dans le programme 2015. Il existe en effet deux grands types de progression à ce niveau de la scolarité : soit les élèves apprennent d’emblée l’écriture des grands nombres en s’appuyant sur les régularités verbales et une file numérotée : quand j’entends « vingt » l’écriture commence par le chiffre « 2 », soit ils découvrent plus tardivement cette écriture mais de façon conceptuelle : quand j’entends « vingt », le nombre contient 2 dizaines et, donc, l’écriture commence par le chiffre « 2 ».
Proposés en consultation très discrètement durant les vacances, les repères annuels du CP en français avancent les attendus d’une année. Dès le CP on demande aux élèves des compétences de CE1 même quand c’et en contradiction avec la recherche. Ces repères ne reculent pas non plus devant les contradictions…
Les repères annuels publiés par le ministère en cycles 2 à 4 ne sont
pas compatibles avec la liberté pédagogique des enseignants. Ils
défendent une conception pédagogique nuisible aux élèves, affirme
l’Apmep, association des professeurs de maths. Elle dénonce » des
diktats idéologiques et démagogiques ».
Qui a dit que les enseignants ne font rien de leurs vacances ? De nombreux enseignants , mais aussi des sites institutionnels ont travaillé en août sur les nouveaux programmes de l’école. Voilà une sélection, cycle par cycle…
Publiés le 26 juillet au bulletin officiel de l’Education nationale, les nouveaux programmes de maths, français et EMC des écoles et des collèges entrent en application à cette rentrée. Les repères annuels, qui auraient du être publiés dans la foulée, ne sont toujours pas sortis. Aussi, les enseignants ont-ils eu le temps de s’emparer vraiment de ces programmes ? Là où les changements sont les plus importants, dans le premier degré, les attitudes varient…
Les « projets d’ajustement et de clarification » des programmes de la scolarité obligatoire ont été publiés fin juin par le Conseil supérieur des programmes. Ils ont ensuite été présentés au Conseil supérieur de l’Education du 12 juillet où ils ont été salués par un geste unique des syndicats : à l’exception du Snalc, de la CGC et du Snpden, tous les autres syndicats ont quitté la séance. Mais pourquoi ?
Qui a dit que les enseignants ne font rien de leurs vacances ? De nombreux enseignants , mais aussi des sites institutionnels ont travaillé en août sur les nouveaux programmes de l’école. Voilà une sélection, cycle par cycle…
Présentés bien différemment des autres, nettement plus légers, les programmes pour l’école et le collège en maths semblent copiés – collés des programmes de 2015. En apparence rien n’a changé. Une anomalie que Rémi Brissaud éclaire : si les nouveaux programmes ne changent guère c’est que le changement est ailleurs, dans les « repères pour les mathématiques » que le ministère a aussi publiés déjà pour les CP. Pour R Brissiaud, ce document signe la fin des cycles et alourdit sérieusement les contenus en CP.
La deuxième circulaire ministérielle concernant l’enseignement des mathématiques à l’école élémentaire traite de la résolution de problèmes arithmétiques. Ce thème, complexe, était le principal point faible du rapport du CNESCO. La circulaire constitue-t-elle un progrès ? Elle est plus précise mais elle l’est pour le meilleur, certains points théoriques sont mieux explicités, comme pour le pire : certaines recommandations sont aventureuses. C’est une conséquence du fait que cette circulaire avance un cadre théorique qui est loin de correspondre à l’état actuel des connaissances sur le sujet. L’activité de résolution de problèmes, sauf cas particuliers, doit en effet être conçue comme résultant de la compréhension de la situation, puis l’usage de propriétés conceptuelles des opérations et, enfin, le calcul. Or, l’usage de connaissances conceptuelles est totalement absent du texte ministériel. D’où ses recommandations aventureuses.
Retour à 2006. Dans un entretien donné au Parisien, dans 4 circulaires publiées ce jour mais dont le Café pédagogique vous a déjà donné la primeure, et dans une brochure envoyée aux professeurs des écoles, Jean-Michel Blanquer fixe des instructions directes sur ce que doit être l’enseignement de la lecture, l’écriture et des maths à l’école maternelle et élémentaire. C’est simple : s’appuyant uniquement sur « certains membres » du Conseil scientifique de l’éducation nationale, le ministre prône une seule méthode pour tout le monde et annonce bientôt un manuel autorisé. Les enseignants sont réduits au rang d’exécutants d’une méthode syllabique stricte, condamnant toute méthode mixte. L’entretien du ministre dans Le Parisien donne le ton.
Publiées en exclusivité par le Café pédagogique dès le 9 avril, les instructions Blanquer sur l’enseignement de la lecture, l’écriture et les maths à l’école et au collège sont finalement parues au B.O. du 26 avril. Elles sont complétées par un Guide du CP dont les auteurs restent anonymes. En dehors du Snalc, qui salue « un retour au bon sens », les autres syndicats d’enseignants (Snuipp, Snes, S-Unsa, Sgen, Cgt, Sud) marquent leur hostilité à ces textes. Les inspecteurs accueillent différemment ces textes, le SI EN Unsa se déclare pour leur mise en oeuvre par les enseignants quand le Snpi Fsu rappelle la liberté pédagogique. Quant aux enseignants, ils ont accueilli avec beaucoup d’ironie ces textes, multipliant les « mêmes » sur les réseaux sociaux.
Les nouvelles notes publiées le 26 avril au BO s’écartent très peu des textes révélés par le Café pédagogique le 9 avril. Voici ce que nous disions. Rapport Villani ou pas ? Les deux projets de notes de service sur l’enseignement des maths que le Café pédagogique s’est procurées sont prudentes sur le fond mais extraordinairement dirigistes sur la forme.
Le petit livre orange intitulé « Pour enseigner la lecture et l’écriture » que le ministère vient de faire paraitre est tout à fait étonnant. Une bonne partie de la matière qu’il contient aurait pu donner lieu à un ouvrage utile car il fait état de considérations intéressantes. Mais au lieu de réaliser à partir de cette matière première un instrument au service des enseignants, c’est un instrument de contrôle tatillon, au service d’une obsession, qui a été élaboré par un service de la direction générale de l’enseignement scolaire du ministère.
Chaque semaine, une annonce de Monsieur Blanquer, le plus souvent sous forme de préconisations – rien d’imposé, bien sûr… – fondées sur le « bon sens ». Difficile, du coup, de s’y opposer, au risque de passer pour un résistant automatique au changement. Il en est ainsi de ses dernières annonces. Il propose une dictée quotidienne, un apprentissage de la lecture totalement encadré, et je passe sur les autres mesures consacrées à la grammaire et aux mathématiques, l’essentiel étant que l’apprentissage ne peut se mener que conduit, orienté, dirigé par l’enseignant(e) qui sait vers où il/elle veut aller et par quelles étapes il/elle va passer. C’est si tentant de vouloir le suivre, notre ministre. C’est si rassurant. Il suffit de suivre un chemin totalement balisé. Mais en quoi cette procédure va faire apprentissages ?
Le nouveau petit livre orange du ministre : faut-il en rire ? En pleurer ? Ou s’inquiéter pour notre démocratie ? On avait avec Mao le petit livre rouge, on a aujourd’hui le petit livre orange et ses préceptes de bonnes conduites pour le cours préparatoire avec une disparition : la notion de cycle des apprentissages fondamentaux (CP , CE1, CE2). « A la fin de l’année du Cp les élèves sont devenus des lecteurs et scripteurs autonomes . L’apprentissage du lire écrire n’a pas à s’étirer sur tout un cycle », citation page 46. La messe est dite ! Les tests et logiciels pour repérer retardataires, petits décodeurs ou faibles compreneurs, sont en publicité gratuite dans le livret.
Le 9 avril, le Café Pédagogique publiait deux projets de notes de services ministérielles sur l’enseignement des mathématiques à l’école primaire. De manière surprenante, la partie traitant des apprentissages numériques en maternelle faisait un éloge appuyé de l’apprentissage mécanique du comptage-numérotage. Le ministre faisait ainsi table rase des changements majeurs qui, dans les programmes 2015, ont créé un espoir de refondation de la pédagogie du nombre à l’école. La publication de ces notes étant annoncée comme imminente, il a fallu parer au plus pressé et dénoncer prioritairement cette seule partie alors que bien d’autres auraient pu être critiquées. Dans une interview à France-info, Jean-Michel Blanquer a déclaré : « S’il y a des choses contestables dans ce que j’ai écrit, parlons-en ». Faisons-le, dans ce premier texte en analysant la version définitive de la note sur le calcul et les opérations.
Le dossier de presse de la conférence de rentrée de JM BLanquer annonce que les programmes de maternelle vont être revus. Les programmes de maternelle seront revus, annonce le ministère, pour les « clarifier ». « Des repères annuels de progression offriront aux enseignants des repères clairs pour organiser leurs enseignements », précise la rue de Grenelle. Le ministère veut avancer dans deux directions : l’école maternelle école du langage et le rapprochement entre Atsems et enseignants. Des recommandations nationales seront distribuées en maternelle en novembre avec un fascicule « Les mots de la maternelle ». Il s’agit d efaire l’apprentissage d’un vocabulaire précis et des structures de la langue. Les inspecteurs se serviront des évaluations de CP pour donner des indications à leurs enseignants. On retrouve là une idée que JM Blanquer a déjà mise en oeuvre avant 2012.
L’Afef en a révélé hier (8 octobre) les grandes lignes comme le Café pédagogique l’a annoncé. Nous vous offrons le texte des nouveaux programmes de français de lycée que nous nous sommes procuré. Nous vous invitons à les découvrir. Et, pour mieux saisir ces évolutions, nous vous proposons de le faire aussi à travers les analyses de trois inspecteurs généraux…
« La Delorean a très bien fonctionné, nous voici de nouveau propulsés en 1985 ». Pour Florent Ternisien, professeur d’histoire-géographie, les nouveaux programmes du lycée élaborés par le Conseil supérieur des programmes nous ramènent trente an en arrière. L’historiographie relativement décente est sacrifiée au roman national. La géographie est centrée sur la France. Et les programmes sont infaisables. Et la liberté pédagogique est totale à la seule condition de n’utiliser que les méthodes les plus traditionnelles…
Entre la 1ère version, dont nous avions rendu compte, et les programmes définitifs publiés par le CSP, les programmes d’EMC du lycée ont été profondément améliorés. Du coup ils ont fait une cure d’amaigrissement : les programmes tiennent en quelques pages seulement. Ils sont organisés autour de 2 axes annuels et des « objets d’enseignement ». On sort des commentaires de textes patrimoniaux annoncés dans le première mouture pour arriver à des thèmes contemporains : complotisme, fake news ou économie sociale et solidaire. Malheureusement les programmes de 2de ont gardé davantage l’empreinte de la 1e mouture avec des approches pédagogiques et des objets d’enseignement surprenants : le Panthéon (à propos de la liberté), le programme du CNR , les grandes lois de la IIIème République… Et les programmes entérinent une rupture didactique. Jusque là enseigner l’EMC c’était pratiquer la démocratie en classe par l’apprentissage du débat. Reste aussi à voir ce que sera l’épreuve du bac.
Que penser des nouveaux programmes de mathématiques ? Avec l’arrivée de la fonction exponentielle en 1ère, des valeurs absolues en 2nde et un pan entier dédié à l’algorithme et la programmation, les nouveaux programmes de maths sont plus exigeants que les précédents. Régis Kéréneur, enseignant de mathématiques au lycée Eugène Freyssinet à Saint-Brieuc (22) livre son premier regard sur ces nouvelles exigences demandées aux lycéens. Comment les enseignants seront-ils formés au langage Python ? Comment les anciens élèves de 3ème assimileront les raisonnements abstraits exigés ? Quelle part raisonnable accorder à l’histoire des maths ? Les questions soulevées sont nombreuses.
On s’étonnera toujours de cette grande leçon d’histoire dans la « révélation » des projets de programmes. Contrairement à ce que l’on enseigne, l’histoire des programmes d’histoire-géographie semble une nouvelle fois « bégayer » et se répéter. La scène de bataille est digne de César : chronologique contre thématique, histoire de la nation contre histoire décloisonnée, ira-t-on jusqu’à légion en marche contre Gaulois réfractaires ? Le terrain, à croire que tout cela est un ballet gracieux que nous aimons rejouer, avait été préparé par les propos volontiers « offensifs » de la présidente du CSP sur le retour d’une histoire nationale. On notera que la géographie est encore relativement épargnée par ces discussions, avec l’aller-retour constant entre la France et le monde. Ce qui n’est pas pourtant sans créer des problèmes pédagogiques, du moins cela nécessite des précautions pour éviter des confusions dans l’esprit des élèves. Mais le problème est-il vraiment là ?
Comment vont ils faire ? Les projets de programme de français du lycée et le programme de l’enseignement de spécialité « Humanités, littérature et philosophie » sont parus. Par rapport à la première version, dévoilée par le Café pédagogique le 9 octobre, le texte a été sérieusement amélioré. Mais quel empilement de finalités, d’objets d’étude, d’œuvres à lire, de modalités de travail, d’évaluation et parfois même de matières ! Et si, faute de choix clairs, les experts avaient additionné leurs préférences en prenant le risque de programmes qui semblent au final infaisables ?
Les projets de programme de SVT du lycée publiés par le CSP annoncent de nombreuses modifications dans l’enseignement de la discipline. Les réactions des enseignants du lycée se multiplient et tous attendent le nombre précis d’heures accordées aux travaux pratiques. « Les activités expérimentales occupent une place centrale en SVT », peut-on lire en préambule des projets du CSP. La partie sexualité en 2nde subit plusieurs modifications par rapport à la première version fuitée en octobre. En spécialité, des notions alors étudiées en terminale basculent en 1ère. On y retrouve même la catalyse enzymatique étudiée avant la réforme de 2011. A noter que les lycéens ne feront plus de neurologie en 1ère mais bûcheront plutôt sur les « écosystèmes et services environnementaux ».
Il y a des points intéressants dans le programme d’EPS du lycée qui
vient d’être publié par le Conseil supérieur des programmes. Ils
peuvent faire évoluer la façon d’enseigner l’EPS au lycée. Mais que
de longueurs, quelle terminologie ! L’enjeu est-il de passer de APSA
à PPSA ? de champ d’apprentissage (au collège) à « expérience
corporelle » ? Il y a aussi des nouveautés, par exemple la notion de
forme de pratique scolaire, la possibilité d’une performance
auto-référencée, ou encore l’enjeu des activités artistiques. Mais la
méthode pourrait avoir l’effet inverse des résultats escomptés…
Présentés en CSE le 12 juillet, les « projets d’ajustement et de clarification » des programmes de la scolarité obligatoire viennent d’être publiés par le Conseil supérieur des programmes. Il s’agit bien en fait de nouveaux programmes car les interventions du CSP vont très loin dans les prescriptions. Les « connaissances et compétences associées » et les « exemples de situation » sont réécrits à tous les niveaux ainsi que les argumentaires qui les encadrent. Plus que d’ajustements il s’agit bien d’une réécriture détaillée des programmes qui s’accompagne de « repères » largement décrits pour chaque classe du collège. Ces « ajustements » sont disponibles pour le français, les maths et l’EMC.
Je les ai lus, les projets d’ajustement et de clarification des programmes du CSP (Conseil Supérieur des Programmes) en français qui nous tombent dessus en cette avant-dernière semaine d’école… Au premier regard, pas de bouleversement, des petites modifications par ci, par là… Un mot en moins, un mot en plus. Une structure qui rappelle celle des programmes de 2015. Mais en y regardant de plus près, on remarque que ces petits riens changent beaucoup l’impression générale. J’ai donc mené une analyse comparative, points par points, afin d’éclaircir cette impression.
« On ne va pas voter ces programmes ». Pour Claire Krepper, secrétaire nationale du Se Unsa, les « ajustements » Blanquer ne « vont pas dans la bonne direction ». Une position qui se retrouve aussi du coté de la Fsu. Présentés au CSE du 12 juillet mais déjà largement diffusés par le ministère, les nouveaux programmes Blanquer pourraient cumuler un rejet par les représentants des enseignants et une mise en application de toute dernière minute.
Le Conseil supérieur des programmes (CSP) a publié le « projet d’ajustement et de clarification des programmes de sciences des cycles 2, 3 et 4 ». Ces nouveaux programmes devraient passer devant le Conseil supérieur de l’Education le 12 juillet pour application à la rentrée 2018. Si les ajustements en SVT semblent, à première vue, mineurs, ils sont plus importants en physique chimie où certains points du programme disparaissent et où les attendus sont nettement développés.
Publiés le 6 juillet, les nouveaux programmes de sciences ne seront pas applicables à la rentrée 2018, nous signale Claire Guéville, secrétaire nationale du Snes. Ils sont arrivés 48 heures trop tard pour pouvoir être inscrits à l’ordre du jour du Conseil supérieur de l’éducation du 12 juillet.
Présentés bien différemment des autres, nettement plus légers, les programmes pour l’école et le collège en maths semblent copiés – collés des programmes de 2015. En apparence rien n’a changé. Une anomalie que Rémi Brissaud éclaire : si les nouveaux programmes ne changent guère c’est que le changement est ailleurs, dans les « repères pour les mathématiques » que le ministère a aussi publiés déjà pour les CP. Pour R Brissiaud, ce document signe la fin des cycles et alourdit sérieusement les contenus en CP.
Dans ces nouveaux projets de textes, ce qui frappe d’abord c’est la continuité avec ceux publiés en 2015… Parmi les nouveautés, deux apparaissent immédiatement. Le texte ne comporte plus les « repères de progressivité » qui seront sans doute remplacés par des repères annuels comme ceux publiés pour le CP en février dernier. On ne retrouve pas non plus les 2 colonnes qui présentaient d’une part les « connaissances et compétences associées » et d’autre part des « exemples de situations, d’activités et de ressources pour l’élève ». On ne le regrettera pas nécessairement dans la mesure où cette présentation avait souvent un caractère hétéroclite… Pour le reste, une lecture attentive et détaillée est nécessaire pour pointer, dans ce projet, les évolutions apportées aux textes adoptés en 2015.
C’était une promesse du ministre. Sitôt arrivé, il lui fallait bien détricoter les programmes de l’école et du collège à peine entrés en application. Du jamais vu. Alors qu’un changement en profondeur du système éducatif demanderait un temps long, durant lequel, au-delà des clivages politiques, notre société tout entière prendrait le temps de réfléchir à ce qui est bon pour ses enfants et son école, il a fallu que le ministre fasse encore plus vite que les autres. Après avoir poussé à la démission le président et la vice-présidente du Conseil supérieur des programmes, il a commandé à la nouvelle présidente du CSP « des ajustements et clarifications » dans trois disciplines stratégiques, le français, les mathématiques et l’enseignement moral et civique des cycles 2-3-4 ; les sciences suivront bientôt, annonce la publication du 18 juin sur le site du MEN.
Fait rarissime. Après des déclarations sur l’absence de dialogue social et l’autoritarisme du ministère, les syndicats ont quitté ensemble le Conseil supérieur de l’enseignement (CSE) du 12 juillet qui devait examiner les nouveaux programmes. La Fcpe et des organisations de lycéens et élèves les ont accompagné. Le ministre doit faire face à une crise sans précédent. Il a répondu par la diffusion d’une publicité vantant les nouveaux programmes.
Le Café pédagogique s’est procuré deux projets de notes de service sur l’enseignement de la lecture, de la grammaire et du vocabulaire signés de JM Blanquer. Dans ces textes, qui doivent paraitre dans les jours à venir, JM Blanquer donne lui-même des directives aux professeurs des écoles et des collèges sur la façon dont ils doivent enseigner et les volumes de textes que les élèves doivent étudier. Ces textes sont exceptionnels. D’abord parce que ces notes de service sont signées du ministre lui-même, ce qui n’est pas l’usage. Ensuite, par le niveau de détail où elles descendent qui est inhabituel et piétine la liberté pédagogique des enseignants. On est très loin de la « confiance ». Enfin ils le sont aussi par la conception vieillotte et élitiste de l’enseignement du français que défend le ministre.
Rapport Villani ou pas ? Les deux notes de service sur l’enseignement des maths que le Café pédagogique s’est procuré sont prudentes sur le fond mais extraordinairement dirigistes sur la forme. Destinées aux professeurs des écoles et du collège et signées par JM Blanquer lui-même, elles concernent l’enseignement du calcul d’une part et la résolution de problèmes de l’autre. Evidemment on pourra s’étonner de cette séparation, comme si l’un n’avait pas à voir avec l’autre. JM Blanquer se réfère au rapport Villani. Mais en fait les notes sont beaucoup plus prudentes que le rapport par exemple sur l’apprentissage des 4 opérations au CP. Par contre elles vont très loin dans les instructions données aux enseignants , leur disant par exemple comment il faut se déplacer en classe et regarder le travail des élèves. De telles injonctions et un tel contenu interrogent : ces notes relèvent-elles davantage de la propagande politique sur le dos des enseignants que d’instructions pédagogiques ?
Retour à 2006. Dans un entretien donné au Parisien, dans 4 circulaires publiées ce jour mais dont le Café pédagogique vous a déjà donné la primeure, et dans une brochure envoyée aux professeurs des écoles, Jean-Michel Blanquer fixe des instructions directes sur ce que doit être l’enseignement de la lecture, l’écriture et des maths à l’école maternelle et élémentaire. C’est simple : s’appuyant uniquement sur « certains membres » du Conseil scientifique de l’éducation nationale, le ministre prône une seule méthode pour tout le monde et annonce bientôt un manuel autorisé. Les enseignants sont réduits au rang d’exécutants d’une méthode syllabique stricte, condamnant toute méthode mixte. L’entretien du ministre dans Le Parisien donne le ton.
« Aucune expérimentation n’a validé la méthode promue par le ministère et aucune comparaison internationale n’a conclu à sa supériorité », affirme Roland Goigoux dans une lettre adressée à ses étudiants rendu publique le 9 mai. Le chercheur démonte l’argumentation « scientifique » du guide d’enseignement de lecture et de l’écriture au CP publiée par le ministre. Il montre les dangers de le suivre à la lettre.
Le nouveau petit livre orange du ministre : faut-il en rire ? En pleurer ? Ou s’inquiéter pour notre démocratie ? On avait avec Mao le petit livre rouge, on a aujourd’hui le petit livre orange et ses préceptes de bonnes conduites pour le cours préparatoire avec une disparition : la notion de cycle des apprentissages fondamentaux (CP , CE1, CE2). « A la fin de l’année du Cp les élèves sont devenus des lecteurs et scripteurs autonomes . L’apprentissage du lire écrire n’a pas à s’étirer sur tout un cycle », citation page 46 . La messe est dite ! Les tests et logiciels pour repérer retardataires, petits décodeurs ou faibles compreneurs, sont en publicité gratuite dans le livret.
02 mai 2018
Dans une interview à France-info, Jean-Michel Blanquer a déclaré : « S’il y a des choses contestables dans ce que j’ai écrit, parlons-en ». Faisons-le, dans ce premier texte en analysant la version définitive de la note sur le calcul et les opérations. Dans un second texte, à venir, nous analyserons l’autre note, sur la résolution de problèmes arithmétiques.
Publiées en exclusivité par le Café pédagogique dès le 9 avril, les instructions Blanquer sur l’enseignement de la lecture, l’écriture et les maths à l’école et au collège sont finalement parues au B.O. du 26 avril. Elles sont complétées par un Guide du CP dont les auteurs restent anonymes. En dehors du Snalc, qui salue « un retour au bon sens », les autres syndicats d’enseignants (Snuipp, Snes, S-Unsa, Sgen, Cgt, Sud) marquent leur hostilité à ces textes. Les inspecteurs accueillent différemment ces textes, le SI EN Unsa se déclare pour leur mise en oeuvre par les enseignants quand le Snpi Fsu rappelle la liberté pédagogique. Quant aux enseignants, ils ont accueilli avec beaucoup d’ironie ces textes, multipliant les « mêmes » sur les réseaux sociaux
Le petit livre orange intitulé « Pour enseigner la lecture et l’écriture » que le ministère vient de faire paraitre est tout à fait étonnant. Une bonne partie de la matière qu’il contient aurait pu donner lieu à un ouvrage utile car il fait état de considérations intéressantes. Mais au lieu de réaliser à partir de cette matière première un instrument au service des enseignants, c’est un instrument de contrôle tatillon, au service d’une obsession, qui a été élaboré par un service de la direction générale de l’enseignement scolaire du ministère.
Chaque semaine, une annonce de Monsieur Blanquer, le plus souvent sous forme de préconisations – rien d’imposé, bien sûr… – fondées sur le « bon sens ». Difficile, du coup, de s’y opposer, au risque de passer pour un résistant automatique au changement. Il en est ainsi de ses dernières annonces. Il propose une dictée quotidienne, un apprentissage de la lecture totalement encadré, et je passe sur les autres mesures consacrées à la grammaire et aux mathématiques, l’essentiel étant que l’apprentissage ne peut se mener que conduit, orienté, dirigé par l’enseignant(e) qui sait vers où il/elle veut aller et par quelles étapes il/elle va passer. C’est si tentant de vouloir le suivre, notre ministre. C’est si rassurant. Il suffit de suivre un chemin totalement balisé. Mais en quoi cette procédure va faire apprentissages ?
Côté « écoute du terrain » c’est clairement zéro. Côté « confiance » aussi. La Dgesco vient d’envoyer aux recteurs une note qui organise la formation continue des professeurs des écoles dans le cadre des 18 heures annuelles d’animation pédagogique. Les formations ne chercheront pas à répondre aux questions du terrain. Le ministère impose les thèmes des formations. Mais il définit aussi très précisément le contenu des formations. Avec la volonté de prescrire « les pratiques quotidiennes » des enseignants. Les professeurs des écoles, les formateurs et les inspecteurs sont maintenant au pied du mur.
Plusieurs textes ou projets de textes en provenance du ministère de l’éducation nationale circulent actuellement. Trois d’entre eux concernent l’enseignement du français. L’un des projets de texte porte un titre prometteur « Lecture : construire le parcours d’un lecteur autonome », mais il contient tant de faiblesses qu’on espère que le ministre ne se déshonorera pas en le signant.
Un ministre qui réoriente programmes et instructions du Cp au cycle 4 , tout seul ! Du jamais vu ! Zorro ? Décryptons le dessus et le dessous des mots, décodons les messages cachés, les menaces, les intentions d’agir sur le lecteur : cela s’appelle comprendre un texte ! Pas seulement une question de vocabulaire et d’ordre des mots dans la phrase !
Dans le projet de note de service signée Jean-Michel Blanquer que le Café pédagogique vient de publier, le ministre aborde certains aspects des apprentissages numériques à l’école. Il en oublie d’autres, par exemple : comment se fait-il que les élèves, bons en calcul mental, le sont également en résolution de problèmes. Il est prévu que cette note paraisse au BO. Bien des commentaires seraient nécessaires, mais il en est un plus urgent que les autres : concernant les nombres à l’école maternelle, le ministre fait CRTL-Z (autrement dit table rase) sur tous les changements majeurs qui, dans les programme 2015, avaient créé un espoir de refondation de la pédagogie du nombre à l’école maternelle et permettant d’envisager une diminution de l’échec scolaire dans ce domaine.
Le Café pédagogique est un média associatif, imaginé et développé par des enseignants.
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