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La formule est vigoureuse et à double sens. Pour Frédéric Chasagnette, secrétaire général adjoint du Snetap Fsu, syndicat de l’enseignement agricole, elle désigne la gestion actuelle de l’enseignement agricole. Mais c’est aussi la reprise d’une formule de Bruno Le Maire quand il était ministre de l’agriculture. Un clin d’oeil envoyé au ministre des Finances alors que le budget 2019 devrait imposer des suppressions de postes. Réunis le 3 juillet, le Snetap Fsu et la Cgt enseignement agricole craignent une rentrée difficile et des lendemains encore plus douloureux.

Les CFA touchés par la nouvelle loi

« Les réformes déséquilibrent nos établissements ». Thierry Jacob, CGT agricole, était accompagné des sénateurs (groupe CRCE) Pierre Ouzoulias et Guillaume Gontard, du député LFI Loïc Prud’homme, et de Jean-Marie Le Boiteux, secrétaire général du Snetap Fsu pour cet état des lieux de l’enseignement agricole public. La réunion se tient alors que plusieurs centres d’examen ont été bloqués ces derniers jours à l’appel de ces syndicats et un ‘entre eux l’est encore.

« La loi sur la formation professionnelle va faire voler en éclat les CFA agricoles », prévient JM Le Boiteux. Ces CFA sont généralement de taille très modeste. Ils équilibrent leur fonctionnement par des subventions régionales. Celles ci sont fortement réduites par la nouvelle loi puisque le financement de l’apprentissage passe aux filières professionnelles. Pour le Snetap près de 6000 emplois devraient disparaitre avec cette nouvelle loi.

La série S menacée

La réforme du bac frappe aussi les lycées agricoles du fait de la disparition des séries. « La réforme du bac général va faire perdre sa spécificité à notre filière », estime JM Le Boiteux. L’enseignement d’agronomie devient une option dans le cadre de la réforme du lycée. Les familles choisiront probablement des établissements où d’autres spécialités et options sont disponibles. Or il suffit du départ de quelques élèves pour entrainer des fermetures de classes. « S’ils veulent que les lycées agricoles deviennent des lycées professionnels qu’ils le disent et qu’ils assument des lycées de 120 élèves ».

Troisième facteur de crainte pour les établissements : « c’est le retour au budget contraint », assure le Snetap. Selon lui, l’Elysée serait en train d’arbitrer le budget 2019 , notamment savoir s’il y aura des suppressions de postes d’enseignants.

« Notre ministre ne nous défend pas », se plaint le Snetap qui se verrait bien passer sous une autre tutelle. « Il manque quelques dizaines d’emplois pour une rentrée correcte », estime Frédéric Chassagnette, secrétaire général adjoint du Snetap. Le syndicat dépose déjà des préavis de grève pour la rentrée dans 3 régions (Centre, Bourgogne, Rhône Alpes). « Le combat se joue sur le terrain », prévient JM Le Boiteux…

François Jarraud

Cataclysme dans l’enseignement agricole