Print Friendly, PDF & Email

Feu de questions à la Commission de l’éducation de l’Assemblée nationale le 10 juillet Frédéric Vidal y défend Parcoursup, face aux questions d’une trentaine de députés. Un peu plus tôt, JM Blanquer a du répondre en séance à la question d’un député. A l’issue de cette journée, les ministres ont été convaincants sur plusieurs points. Mais d’autres restent dans l’ombre.

Des moyens suffisants ?

Frédéric Vidal s’est attachée à montrer aussi le coté social de Parcoursup. D’abord dans l’affectation des banlieusards. « A Créteil 20% des bacheliers étaient affectés sur Paris avec APB. Ce sont maintenant 37% », souligne la ministre qui donne également des chiffres d’amélioration pour Créteil.

Elle revient aussi sur les places crées et les moyens mis. « Ce sont 31 000 places qui ont été ouvertes », explique t-elle. « 21 000 places d’abord avec 350 emplois et 6 millions d’heures complémentaires. 35 millions supplémentaires ont été notifiés aux établissements pour 2018. 10 000 nouvelles places donneront lieu à notification pour 2018 et les emplois suivront ».

Selon elle, « les parcours personnalisés prennent forme ». Elle cite le tutorat par des étudiants de L3, des TD supplémentaires ou une progression imposée plus lente permettant une réorientation.

Un dispositif social ?

Répondant de façon partielle à P Hetzel (LR), JM Blanquer a apporté une information sur le devenir des bacheliers professionnels. Selon lui, « , sur 103 175 qui ont formulé un vœu, 67 % ont reçu une proposition dont 57 % en BTS – contre 46 % l’année dernière avec APB ». Parcoursup aurait donc amélioré leur situation. Mais ça reste à vérifier car « recevoir une proposition » ne veut pas dire qu’elle soit acceptable. Elle peut être accompagnée de conditions (une année supplémentaire par exemple) ou se faire vers une filière qu’on ne veut pas. Retenons ces chiffres donnés par JM Blanquer :  » pour ma part, j’ai créé 2 000 places de BTS et 1 700 places de « classes passerelles » pour les bacs professionnels ». Un effort qui est à mettre en parallèle avec le nombre de lycéens professionnels qui veulent poursuivre dans le supérieur (environ 100 000), le nombre de demandes d’entrée en BTS (70 000) et le nombre de places en BTS pour eux avec ces 2000 places : environ 39 000. Si  » les mesures prises sont sociales », comme le dit JM Blanquer, elles ne sont toujours pas à la hauteur.

Omerta sur les algorithmes

Restent les questions auxquelles la ministre n’a pas répondu. Régis Juanico (Nouvelle Gauche) évoque le caractère anxiogène du dispositif. « On est le 10 juillet avec 137 000 jeunes sans proposition. C’était 117 000 avec APB au même moment » souligne t-il. « 72 000 ont abandonné. Où est le progrès ? Il faudrait 1 milliard chaque année et vous annoncez 1 milliard pour 5 ans. Or les service universel va nécessiter 2 milliards qui seront pris sur l’éducation nationale et l’enseignement supérieur ». N JM Blanquer, ni F Vidal n’ont aussi répondu à la demande de publication des algorithmes locaux qui restent pour le moment des secrets bien gardés alors qu’ils sont accusés de favoriser la ségrégation sociale.

Au 10 juillet, 416 373 jeunes ont accepté une proposition de Parcoursup. 93 049 ont définitivement quitté la plate forme. 302 628 n’ont toujours pas de proposition acceptable. On n’en a pas fini avec Parcoursup.

F Jarraud

F Vidal à l’assemblée

JM Blanquer