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Dans le Mc Gill Journal of Education, Stéphanie Demers, professeure à l’Université du Québec en Outaouais, analyse les travaux de Hattie et ceux de d’auteurs québécois, et remet en question le dogme de l’efficacité en éducation.  » Enseignement efficace. Pratiques enseignantes efficaces. Écoles efficaces. L’efficacité est à la mode dans le monde de l’éducation, dans les commissions scolaires et dans les écoles. Cela n’a rien de surprenant, car l’efficacité, entendue comme l’« obligation de rendement » et la « gestion axée sur les résultats », est une dimension incontournable de la logique gestionnaire qui domine nos sociétés occidentales. La définition de l’efficacité offerte par Le Larousse reprend par ailleurs un leitmotiv bien connu : « qui produit le maximum de résultats, avec le minimum d’efforts, de moyens; efficience, rendement… ». Ainsi formulée, qui pourrait s’opposer à l’efficacité ? Son appel est d’autant plus attirant qu’il revêt, dans ses maxima et minima, une apparence d’objectivité, de neutralité et de bon sens associée aux données quantifiables, aux cibles opérationnalisées en variables découpables, observables », écit-elle.  » Ces concepts et impératifs soulèvent, à notre avis, des présupposés importants. En premier lieu se trouve l’idée que les objectifs préétablis par les institutions pour les élèves et les enseignants sont dignes d’être poursuivis et véritablement éducatifs. En second lieu, il est entendu que les savoirs ciblés dans les curriculums et pratiques sont valables, valides et qu’il est pertinent de les reproduire. En troisième lieu, si l’efficacité repose entre les mains des enseignants et de leur pratique d’enseignement, le rôle des élèves semble relativement limité et la reconnaissance des facteurs multiples autres (le contexte, les caractéristiques intrinsèques des enseignants et des élèves, notamment), quasi absente. »

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