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Comment un atelier scientifique peut-il faire travailler ensemble les sixièmes avec les troisièmes ? Au collège de la Montagne Noire de Labruguière (81), deux enseignants font réfléchir des volontaires sur le brassage génétique. « Les élèves de 3ème aident et guident les plus petits dans les différents travaux », expliquent Gérald Guillaume, enseignant de technologie et Marie-Paule Lebarbier, professeure de SVT. Le travail des collégiens aboutit à une impressionnante maquette sélectionnée au festival « Science in the City » de Toulouse. Avec le laboratoire de biotechnologie de l’INSA, leurs collégiens ont même planché sur le gène de la béta galactosidase…

Comment organisez-vous vos séances avec vos collègues enseignants ?

La démarche de projet est au cœur de notre activité dans l’atelier scientifique. Bien sûr ce sont les enseignants qui fixent la problématique de départ mais ensuite le groupe d’élève est moteur dans le contenu des différentes séances. C’est à partir des demandes et des différentes interrogations que se construisent, chaque semaine et cela pendant une heure, les activités tout le long de l’année. Les élèves de troisième aident et guident les plus petits dans les différents travaux. Les enseignants selon leurs compétences, apportent des ressources et aident les élèves à construire les différents supports pédagogiques qui serviront lors du concours C’Génial.

Cette année, les élèves ont produit des affiches expliquant leur démarche mais aussi et surtout une maquette qui par la manipulation simple et ludique, présente et explique le brassage génétique lors de la reproduction.

Comment abordez-vous la génétique dans votre atelier scientifique ?

Les élèves sont cette année partis de la problématique : Comment peut-on être 7 Milliards d’individus aussi différents sur notre planète ? De l’observation des phénotypes jusqu’aux gènes, les élèves ont construit une maquette pédagogique permettant de comprendre le brassage génétique. Mais la curiosité étant au rendez-vous, les élèves ont voulu observer la structure de l’ADN et sa constitution moléculaire, prenant conscience du code génétique, qui après traduction et transcription permet la formation d’une protéine dépendante du code de départ. Ce qui est du niveau du lycée, voire au-delà !

En partenariat avec le laboratoire de biotechnologie de l’INSA de Toulouse, ils ont travaillé sur un gène étudié dans ce laboratoire : le gène de la béta galactosidase. Des études sont en cours afin de comprendre pourquoi la tolérance au lait se modifie avec l’âge. La fonctionnalité de cette enzyme dépend donc du code génétique. Nous avons tous les mêmes gènes mais nos codes sont différents, expliquant ainsi la diversité des individus de par le monde et amenant un regard sur nos différences.

Quel est cet événement « Science in the city » auquel vous participez avec vos élèves ?

Toulouse est Cité Européenne de la Science jusqu’à fin 2018, c’est dans ce cadre que le Festival « Science in the City » a eu lieu du 7 au 15 juillet. Des élèves représentant l’atelier scientifique du collège Montagne Noire, situé dans la petite ville de Labruguière dans le Tarn, ont été sollicités pour animer un stand le 13 juillet dans le village des sciences place du Capitole.

Le projet « gènes sans gêne » mené cette année par les élèves a retenu l’attention de l’académie de Toulouse et a même été sélectionné pour être présenté à la délégation composée de Mme Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur de la Recherche et de l’Innovation.

Sur quel projet repartez-vous cette année ?

La problématique de cette année est : 2050, 70% des individus vont vivre en ville. Comment nourrir les habitants de ces villes ? Une solution : l’aquaponie ?

Propos recueillis par Julien Cabioch

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