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L’U.N.L. a gagné son pari. Une centaine de lycées, selon France Télévision, une trentaine, selon le Ministère de l’Intérieur, ont été bloqués le 30 novembre. Les lycéens manifestent contre les réformes du lycée et du L.P., le nouveau bac et Parcoursup. Dans plusieurs villes, les lycéens ont arboré un gilet jaune. L’UNL appelle à une nouvelle mobilisation le 3 décembre. Alors que la contestation contre les réformes du lycée avaient jusque là échoué, le mouvement s’appuie sur celui des gilets jaunes et semble bien parti. Les trois semaines jusqu’aux vacances de Noël seront-elles difficiles pour le ministre ?

Une centaine de lycées bloqués le 30 novembre

L’UNL reconnait 31 mobilisations locales le 30 novembre dans toutes les régions de métropole. Mais le nombre de villes touchées est plus important au regard des publications de la presse locale. Ainsi ce n’est pas seulement à Orléans que des lycées ont bougé, mais aussi à Tours, Gien, Ingré, Beaugency, Pithiviers. En Rhône Alpes, des lycées ont été bloqués à Lyon mais aussi à Saint Genis, Saint Priest, Vaulx en Velin, Laval, Givors, Neuville. C’est remonté en Bourgogne à Nevers, Montceau-les-Mines, Tournus. Dans l’ouest, où des enseignants hostiles aux réformes ont déjà mis en place des collectifs, les lycéens ont bougé à Lorient, Rennes, Guérande, Chateau Gontier, Vitré, Locminé, Morlaix, Dinan.

Les réformes Blanquer rejetées

Les lycéens ont repris le signe  » =  » utilisé par des collectifs enseignants. Les slogans demandent l’arrêt de la sélection, allusion au dispositif Parcoursup mis en place par le gouvernement. Parcoursup est revenu sur le droit à aller dans le supérieur des bacheliers et , en supprimant la hiérarchie des voeux, ne tient qu’un compte très relatif de leurs souhaits. Les lycéens se plaignent que Parcoursup décourage et bloque l’accès au supérieur pour les élèves des établissements et des filières peu prestigieux. Les lycéens commencent aussi à voir dans leur établissement les effets de la réforme du lycée. Dans plusieurs établissements ils ont manifesté pour le maintien des filières actuelles en série générale et contre des suppressions d’options ou de spécialités. La logique de spécialisation qui est imposée aux lycée pose de gros problèmes en zone rurale où elle condamne des lycéens à enterrer leurs voeux ou à des trajets impossibles. En lycée professionnel, la réforme se traduit par une baisse du volume de formation en enseignement général comme en enseignement professionnel et les lycéens comprennent ce que ça veut dire pour leur avenir. Plus inattendu , des quotidiens régionaux ont aussi noté des slogans contre le service national universel (SNU), un dispositif que le président de la République veux imposer aux jeunes mais qui n’a pas encore été clairement défini. Les jeunes des deux sexes pourraient être contraint de faire 15 jours de service national enfermés suivis de 15 jours de travail d’intérêt public. Ce retour d’un mini service national commence à faire des vagues alors que le gouvernement a voulu le présenter comme très populaire chez les jeunes.

Convergence avec les gilets jaunes

Un autre fait a été noté dans plusieurs villes : la convergence avec le mouvement des gilets jaunes. Dans plusieurs lycées les élèves ont arboré le gilet jaune. Parfois ils ont rejoint des blocages de gilets jaunes. Parfois ce sont des gilets jaunes qui ont été appelés pour participer au blocage du lycée. La conjonction des deux mouvements avait démarré bien avant le 30 novembre dans les régions méditerranéennes. Le mouvement lycéen a trouvé dans celui d’une partie de leurs parents une légitimité et une force inattendues.

Feu de paille ou début d’une lutte longue ? Dans la plupart des cas les manifestations lycéennes se sont déroulées sans incidents notables. Dans certaines villes les affrontements ont été violents comme à Tours et à La Seyne, deux villes où la police a chargé les lycéens. A Tours , comme dans un nombre important de villes, la manifestation des gilets jaunes a été violente et le climat général devrait rejaillir sur celui des lycées. Un autre fait donne à penser que le mouvement pourrait durer. Les mouvements lycéens des derniers mois s’étaient limités à quelques lycées de centre ville. Le 30 novembre on a vu des lycées professionnels et des lycées de banlieue entrer dans le mouvement qui a pris aussi d’emblée une ampleur nationale. Tout cela donne à penser que, sans réponse politique, le mouvement lycéen peut prendre de l’ampleur et durer. Jean-Michel Blanquer a annulé le voyage qu’il devait faire à Aix-en-Provence le 3 décembre.

François Jarraud

Le site de l’UNL

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Ouest FRance

600 lycéens à Tours

1000 à Orléans

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