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Grand événement des sciences économiques, le Printemps de l’économie est organisé par un professeur de SES. Pierre Pascal Boulanger enseigne au lycée Turgot de Paris. La 7ème édition du Printemps réunira, du 18 au 21 mars, de grands économistes, des acteurs sociaux et économiques autour d’un thème central : le Travail. Si l’événement est ouvert aux adultes, des centaines de lycéens profitent aussi du Printemps. Pierre Pascal Boulanger nous explique comment en tire parti.

Comment fait on naitre un événement de cette dimension quand on est un professeur de lycée ?

En 2010 j’ai organisé un cycle de conférences au lycée Turgot sur la crise de l’euro auquel a participé par exemple Lionel Jospin en lien avec la mairie du 3ème arrondissement de Paris. Quelques années plus, la mairie m’a sollicité pour organiser un colloque sur les 30 ans de la mort de Pierre Mendès France, qui avait été élève à Turgot. Michel Rocard est venu. Quand il a vu la qualité des questions des jeunes il a trouvé l’événement formidable. C’est lui qui m’a proposé de faire des journées sur l’économie car il trouvait l’ignorance des Français en la matière inquiétante pour la démocratie. J’ai topé et le Printemps est né en 2013. Il y avait alors 1500 participants. L’année dernière on était 6300.

60% d’entre eux sont des lycéens et des étudiants qui viennent car le Printemps soulève souvent des questions pas traitées en cours. Notre Conseil étudiant nous aide dans l’organisation et apporte des sujets qui questionnent les jeunes.

Comment sont retenus les thèmes traités lors du Printemps ?

La 7ème édition, du 18 au 21 mars, va traiter du travail car c’est la question qui intéresse tout le monde actuellement. Le 21 février le Printemps s’est ouvert par une journée spéciale sur des grands sujets généraux en économie.

C’est notre conseil scientifique qui en septembre a choisi le thème du travail. Il nous est paru bien dans l’actualité avec la guerre commerciale Chine – Etats Unis, son feedback en Europe, les mutations du travail, le vieillissement etc.

Vous invitez des conférenciers qui sont des universitaires ou des acteurs renommés. Comment préparer sa classe à bénéficier des conférences du 18 au 21 mars ?

On demande aux professeurs de préparer leur classe en amont. On leur propose des fiches pédagogiques qui vont du plus simple au plus compliqué. Ces fiches, rédigées par des étudiants, sont vérifiées par des professeurs de SES. Ensuite on valorise les interventions des lycéens. On leur demande par exemple de présenter des intervenants ou le thème traité.

On propose aussi aux enseignants et à leur classe de participer à des enquêtes au ministère de l’économie. Il réalisent des entretiens avec des hauts fonctionnaires du ministère qui sont filmés et projeté lors du Printemps. Ce format, qui oblige les jeunes à bien préparer leurs questions, a beaucoup de succès.

Enfin on a une sorte de garde fou lors des conférences : quand le débat devient trop compliqué, des étudiants interviennent et demandent des explications pour que tout soit accessible à tous.

Savez vous comment le Printemps est utilisé ensuite en classe ?

On a parfois des remontées, très positives, de professeurs. Mais on sait peu de choses.

Le thème du travail intéresse les scolaires ?

La travail c’est leur avenir mais déjà leur angoisse. Ils le disent. On voit par exemple comment cette inquiétude nourrit le débat sur Parcoursup. Il se demandent s’ils pourront échapper à la précarité. Ils voudraient davantage de visibilité sur l’avenir du travail. Ils se demandent s’ils ne vont pas choisir des études obsolètes. C’est pour cela qu’on a ajouté des questions de prospectives sur le travail. Un magazine sortira le 18 mars sur cette question avec les résultats d’un sondage sur l’avenir du travail.

Propos recueillis par François Jarraud

Le programme du Printemps de l’économie

L’inscription des groupes ou individuelles se fait dans le programme de chaque jour.