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Le 12 mars, JM Blanquer « aux cotés des lycéens » annonçait une « mobilisation générale des lycées dans la lutte contre le changement climatique ». On était en pleines manifestations lycéennes. Les résultats de ces mobilisations se déclinent en 8 « axes d’action » dévoilés par le ministre le 5 juin. L’environnement sera surtout la porte d’entrée pour revoir les programmes que le ministre n’a pas encore réécrits.

Des « 8 axes d’actions » on retiendra surtout le 5ème : » Étudier le changement climatique et la biodiversité dans les nouveaux programmes du lycée et enrichir ceux de l’école et du collège ». Selon le ministère, « au lycée, les enjeux de changement climatique et de biodiversité sont présents tant dans le programme d’enseignement scientifique, qui sera commun à tous les élèves de la voie générale, que dans l’enseignement de spécialité de sciences de la vie et de la Terre en classe de première, dans le thème « Enjeux contemporains de la planète ». Une mission sera confiée au Conseil Supérieur des Programmes afin d’identifier et de renforcer les éléments ayant trait au développement durable, au changement climatique et à la biodiversité dans les programmes d’enseignement de l’école et du collège ».

Or du coté du lycée, cette affirmation est bien aventurée. La climatologue V Masson Delmotte écrivait en décembre 2018 dans le Café pédagogique à propos du changement climatique :  » la partie changement climatique.. est quasi absente des nouveaux programmes de seconde et de première. Par exemple, quel enseignement du lien entre émissions de gaz à effet de serre, déséquilibre du bilan radiatif de la Terre, et modification du bilan d’énergie de la Terre ? Quel enseignement sur les causes du réchauffement climatique (principaux gaz à effet de serre et ordres de grandeur), et leurs liens avec les activités humaines (au niveau mondial, au niveau français, au niveau individuel) ? Quel enseignement des faits scientifiques permettant de comprendre les relations entre activités humaines et réchauffement, montée du niveau des mers, et intensification de phénomènes comme les vagues de chaleur, ou l’intensité des pluies torrentielles ? Quel enseignement permettant de situer le changement climatique en cours par rapport aux variations naturelles du climat ? Quel enseignement permettant de comprendre l’Accord de Paris sur le climat et ce que représente 1°C de réchauffement (aujourd’hui), 1,5°C, 2°C ou davantage ?  » Il faut attendre la terminale pour que ces questions soient abordées dans l’enseignement scientifique. De ce coté là, la récupération ministérielle du mouvement lycéen, aboutit à pas grand chose.

L’Education nationale était apparue dépassée au printemps face à la vague lycéenne. Les autres mesures des « actions » annoncées le 5 juin confirment l’incompréhension ministérielle sur ces questions. La séance annuelle des CAVL sur le développement durable, créer un prix Education au développement durable montrent comment la question du changement climatique est évacuée du coté du développement durable par le ministre.

Le plan d’action

V Masson Delmotte dans le Café

L’éducation prise en défaut sur le climat