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Qu’est ce qui tient la classe : des savoirs exigeants, une approche bienveillante , une autorité sans faille ? Marie Sylvie Claude et Patrick Rayou interrogent des élèves sur des vidéos de cours dans un article de Education & didactique (2018/3). Leur analyse est percutante. « En situation de grande insécurité, les élèves peuvent faire pression pour rester dans les régimes les moins exigeants de ces registres. Ils apprécieront donc des enseignants qui se contentent de dérouler un cours sans surprise en garantissant, par une discipline rigoureuse, une paix qui permet d’être et de demeurer dans la forme scolaire. Si, au contraire, ils estiment que les enseignants sont supérieurs par le savoir, mais proches par le respect qu’ils leur portent, ils acceptent alors d’entrer dans des apprentissages qui exigent davantage d’eux et les émancipent. La paix de la classe n’est plus alors la seule absence de guerre qu’autorise un.e enseignant.e qui s’impose, mais la condition librement consentie d’un développement personnel… Les enjeux de savoir apparaissent en effet assez vite et de façon insistante dans ces propos d’élèves qui n’attendent des adultes pas tant une bienveillance protectrice qu’une considération prenant simultanément en compte leur personne, ce qu’ils sont capables de faire et là où il faut les amener. Ils incitent ce faisant à regarder, par-delà les statuts de maîtres et d’élèves, les processus complexes qui tissent à l’école les logiques de savoir, leur signification culturelle et sociale, les tensions identitaires auxquelles elles donnent lieu, en particulier chez des adolescents ».

L’article

L’autorité enseignante, un acte politique ?