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 » On peut craindre un effacement progressif de l’éducation prioritaire dans le champ de l’action ministérielle », écrit l’Observatoire des Zones Prioritaires (OZP) dans un communiqué du 25 juin. « C’est le silence sur tout ce qui a fait le contenu de la refondation en 2013-2014 : le référentiel, la formation en REP+, le cycle 3 et la continuité écoles-collèges, l’entrée par la pédagogie et travail collectif etc. La refondation était fondée sur « l’entrée par la pédagogie » en rendant possible le travail collectif et la formation. Mais l’avalanche d’injonctions impose une pédagogie contraire à l’esprit du référentiel, des évaluations inspirées par une pédagogie rétrograde, une primarisation de la grande section qui pénalise les élèves les moins précoces ».

« L’éducation prioritaire semble se résumer aux dédoublements des CP et CE1 », poursuit l’OZP. « Certes on peut prendre acte de la priorité réaffirmée au primaire, mais celle-ci se concrétise à quel prix ? La concentration des ressources sur ces niveaux se fait au détriment des autres niveaux, de l’accueil des moins de 3 ans, de la formation dans le réseau, des professeurs référents etc… A eux seuls les dédoublements ne peuvent constituer une politique d’éducation prioritaire.

Selon l’OZP, « la labellisation éducation prioritaire ne serait plus en cause, mais la politique d’éducation prioritaire portée par le ministère ne concernerait plus que les seuls Rep+ ; les Rep relèveraient des choix de priorité décidés par chacun des recteurs dans le cadre de politiques territoriales régionales décidées avec les élus politiques. Il s’agit là d’un bouleversement de la géographie prioritaire et, au-delà, d’un transfert de responsabilités majeures de l’Etat vers les collectivités. S’agit-il de mieux prendre en compte l’expertise des acteurs locaux dans la conduite des politiques prioritaires ? Il est permis d’en douter comme de douter de la volonté des décideurs régionaux de faire de la lutte contre les inégalités scolaires et sociales leur priorité d’action. Seul un engagement constant et résolu du ministère de l’éducation nationale en faveur de l’éducation prioritaire permettrait de garder un cadrage national et une visibilité à cette politique ».

Communiqué

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