Print Friendly, PDF & Email

C’est sans précédent. Selon le Snuipp Fsu, 858 postes ne seront pas pourvus dans le premier degré en 2019. Le syndicat demande au ministre de faire appel aux listes complémentaires et d’entamer des discussions pour sortir le recrutement de sa crise.

858 recrutements manquants

« La plupart des résultats d’admission sont maintenant connus et ce sont d’ores et déjà 858 recrutements qui seront perdus, sur l’ensemble des concours, pour la session 2019 du CRPE », écrit le Snuipp dans une lettre adressée à JM BLanquer le 24 juin. Un chiffre provisoire qui devrait augmenter avec les admissions en Guyane et à Mayotte. Ce nombre global de recrutements perdus est en augmentation après 775 pertes en 2018 et 569 en 2017. Cette année encore, les 700 places offertes aux concours supplémentaires de Créteil et Versailles ne suffiront pas à le compenser ».

Appel aux listes complémentaires

« Nous vous demandons donc de garantir, partout, que les listes complémentaires soient abondées et que les rectorats puissent y avoir recours à hauteur des besoins, y compris pour le concours supplémentaire de Créteil et Versailles, afin d’endiguer le recours aux contractuels », écrit le Snuipp. Selon lui on compterait 682 personnes sur liste complémentaire.

Les raisons de la crise

Comment expliquer cet effondrement rapide du recrutement des enseignants ? Paradoxalement d’abord par la baisse aussi rapide du nombre de postes mis aux concours. Après des années de hausse du nombre de postes, entre 2012 et 217, le gouvernement a inversé la tendance. Tout en tenant un discours sur « la priorité au primaire » il a diminué le nombre de postes offerts : 13 663 postes proposés en 2017, 12127 en 2018, 9798 en 2019 pour l’externe.

Les effets de ce mouvement de baisse sont connus : les étudiants se détournent des concours de l’enseignement. La Depp vient de publier une Note qui montre cette inversion de tendance et le retour à la politique menée sous Sarkozy. Le nombre de candidats présents aux concours , après avoir augmenté après 2012, s’est stabilisé.

Compte aussi bien évidemment les conditions d’exercice du métier. Le métier d’enseignant n’est plus attractif pour son niveau de recrutement. Même si un récent sondage estime que les professeurs sont assez payés, les candidats votent avec leurs pieds vers d’autres professions où les conditions d’exercice sont meilleures. Avoir monté le niveau de recrutement à celui de master 2, globalement plus élevé que dans les autres pays, sans avoir revalorisé la profession devait fatalement conduire à cette situation.

Dans cette situation, la France fait comme les autres pays de l’OCDE qui connaissent eux aussi cette crise de recrutement : on baisse les exigences. Mais la Note de la Depp montre que même en baissant le seuil de recrutement en dessous de 8 , on n’arrive pas à avoir un nombre de reçus équivalent à celui des postes. Alors on les baisse encore en faisant un appel de plus en plus important aux contractuels. En 2018 on comptait déjà 2671 contractuels dans le premier degré.

L’appel aux listes complémentaires ne suffira pas à compléter le déficit du recrutement. IL faudrait une autre politique. Celle ci semble hors de portée le gouvernement souhaitant favoriser le recrutement de contractuels dans la fonction publique. Il faut donc s’attendre à de nouvelles baisses de postes mis aux concours.

F Jarraud

En 2018

Les postes mis aux concours 2019

Note Depp