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Avec les 1ères Assises nationales sur la spéléologie scolaire, la Fédération française de spéléologie (FFS) entend multiplier les projets éducatifs menés au sein des établissements. Faire découvrir des lieux souterrains peu explorés aux élèves est un des nouveaux objectifs de la fédération. Damien Chigot, ancien enseignant d’EPS et conseiller technique national chargé du développement des activités auprès de la FFS, dénombre déjà plusieurs projets menés au collège et au lycée. Exploration de grottes, cavités, gouffres en spéléo ou canyonisme dans un talweg sont des activités dont « le terrain de pratique est variable et adaptable à tous les publics scolaires, en toute circonstance, en permettant une graduation des niveaux d’engagement ».

Approche sportive ou SVT

« Nous avons 3 entrées possibles pour intégrer la spéléologie dans les établissements », explique Damien Chigot. « Une étude scientifiques des lieux, une approche sportive ou alors la spéléologie comme levier de réussite éducative ». L’approche scientifique consiste souvent en des projets pluridisciplinaires dans lesquelles les SVT et la géographie sont parties prenantes. Par exemple, « dans l’académie de Nice, certains élèves étudient les eaux souterraines. Des capteurs de mesure de pression et de température sont disposés pour permettre le recueil de données exploitables en classe ». Ici le débit et la hauteur d’eau intéressent les classes pour ensuite évoquer les problématiques de crues dans la région.

« L’approche sportive peut se faire en EPS ou par les sections sportives des établissements. L’idée est que les élèves puissent descendre 1 à 2 fois sur un projet. Une éducation à la sécurité sera nécessaire. Enfin, la lutte contre le décrochage et le handicap est aussi une possibilité d’intégrer la spéléologie en classe ». La fédération propose d’inclure des publics spécifiques et voit la spéléologie comme « un outil de médiation éducative ». Certains établissements n’hésitent pas à proposer 3h de spéléologie par semaine en option, comme à Céret dans les Pyrénées orientales.

Quels créneaux dans l’emploi temps ?

La fédération française de spéléologie dispose de labels permettant d’engager des projets plus ambitieux et pérennes dans un établissement. « Nous recensons actuellement 20 projets labellisés. Ce label est un outil d’identification des projets de spéléologie ou de canyonisme scolaire de qualité ». Les créneaux spécifiques mis en place au collège tels les EPI, IDD ou au lycée TPE ou MPS favorisent l’approche pluridisciplinaire et la mise en place de projet. « Avec les dernières réformes, nous travaillerons principalement dans le cadre de l’option Sciences du laboratoire en seconde ou alors en enseignement scientifique en 1ère dans le cadre d’analyse et de recueil de données. Les enseignants répondent le plus souvent à des appels à projets lancés par les DAAC des académies pour nous rejoindre ».

De la spéléologie partout en France ?

L’objectif principal reste de faire descendre les élèves dans les cavités. Mais est-ce possible partout en France ? « Nous avons beaucoup de possibles du Doubs au Jura en passant par les Alpes, mais aussi sur tout le pourtour méditerranéen et en Lozère ainsi qu’au niveau de la chaîne pyrénéenne. » D’autres initiatives sont prises dans les Deux-Sèvres, les Charente et dans les galeries artificielles du bassin parisien. Avec 7500 licenciés et 80 participants aux assises de la spéléologie scolaire, la fédération espère porter davantage d’initiatives locales.

Julien Cabioch

Les établissements scolaires labellisés

Intégrer la spéléologie aux établissements scolaires

Assises nationales de la spéléologie scolaire