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Alors que les idées de Montessori sont à la mode, comment se fait leur introduction dans les écoles maternelles publiques ? Ghislain Leroy et Laurent Lescouarch, université de Rennes et de Rouen, ont observé 9 classes maternelles à Rouen et Paris. Leur recherche publiée dans Spécificités 2019/1 n° 12, montre une hybridation en cours qui rompt parfois avec l’éthique Montessori.

 » Nous cherchons ici comparer les pratiques de la pédagogie Montessori aux pratiques pédagogiques d’inspiration montessorienne. Comment caractériser l’hybridité de ces dernières ? Peut-elle prendre des formes diverses selon la variété des mises en oeuvre (degrés d’hybridité plus ou moins importants) ? Nous cherchons à comprendre ces nouvelles pratiques qui se diffusent dans l’école maternelle, mais également à nous interroger sur la question des emprunts pédagogiques partiels dans les pratiques enseignantes d’innovation », écrivent-ils.

Leur étude nous emmène dans des classes où sont décrits précisément l’organisation des classes et les pédagogies utilisées. Les enseignants sont pris entre les représentations qu’ils se font des idées de Montessori et ce que leur impose lecadre réglementaire de l’école publique. Les auteurs en déduisent deux types d’hybridation et les comparent au modèle théorique montessorien.

 » Les enseignant(e)s peuvent mettre en place des situations d’apprentissage à partir du matériel didactique Montessori ou, de l’image qu’ils(elles) se font de la posture attendue, mais sans être totalement en mesure de respecter les principes pédagogiques de fonctionnement des ambiances, peu compatibles avec les attendus des programmes : libre choix des enfants de l’activité, absence d’évaluation certificative et de limites temporelles dans la réalisation de l’activité », concluent-ils. « À l’issue de cette présentation de notre enquête, nous pouvons donc renforcer l’hypothèse de l’émergence d’une nouvelle forme pédagogique hybride d’inspiration montessorienne dans certaines classes de maternelle de l’enseignement public, constat intéressant pour penser les évolutions contemporaines de la forme scolaire en maternelle ».

Leur article