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Combien de camarades de votre enfant connaissez-vous et combien de leurs parents ? La question a été posée dans l’étude internationale Pisa organisée par l’OCDE.  » En moyenne, dans les systèmes d’éducation de l’OCDE qui ont administré le questionnaire « Parents », les parents indiquent qu’ils connaissent environ cinq camarades de leur enfant et quatre parents de ces camarades. On constate toutefois des différences significatives entre les pays et les économies. Les parents en Espagne, en Géorgie et en Irlande sont ceux qui connaissent le plus de camarades et de parents, tandis que les parents en Corée, à Hong Kong (Chine) et à Macao (Chine) sont ceux qui en connaissent le moins », écrit l’OCDE. Ajoutons que la France se retrouve aussi en queue de peloton. Or cette situation a à voir avec la réussite scolaire et aussi avec l’organisation de l’Ecole.

 » Les enfants dont les parents entretiennent des relations sociales peuvent en tirer de nombreux bienfaits », note à juste titre l’OCDE.  » Le premier rapport PISA sur la résolution collaborative de problèmes montre, par exemple, que dans les pays de l’OCDE, en moyenne, les élèves de 15 ans obtiennent de meilleurs résultats en résolution collaborative de problèmes et valorisent davantage les relations et le travail d’équipe lorsque leurs parents connaissent davantage leurs camarades et les parents de ces derniers, même après avoir pris en compte le statut socio-économique des élèves et des établissements. Par exemple, pour chaque camarade de classe supplémentaire connu par leurs parents, les élèves obtiennent deux points de plus en résolution collaborative de problèmes ». Autrement dit , il y a un lien entre cette intégration sociale et la réussite scolaire. Pisa montre aussi que les enfants dont les parents connaissent beaucoup de camarades sont moins victimes de harcèlement, autre élément clé pour la réussite scolaire.


Pisa établit aussi un lien entre le niveau social et cette intégration sociale.  » Dans la plupart des pays et des économies ayant administré le questionnaire, les parents d’enfants qui sont scolarisés dans des établissements favorisés sur le plan socio-économique connaissent davantage de camarades d’établissement de leur enfant et d’autres parents que les parents d’enfants d’établissements défavorisés. Cet écart socio-économique est particulièrement important dans les systèmes éducatifs dans lesquels les parents indiquent qu’ils ont moins de connaissances ».

L’organisation de l’Ecole a à voir avec ces différences de socialisation. L’OCDE souligne qu’en Espagne « les élèves de 15 ans dans les établissements publics doivent en général changer une fois d’établissement au cours de leur parcours, vers l’âge de 12 ans, alors qu’en France, ils doivent changer d’établissement au moins trois fois, autour de 6 ans, 11 ans et 15 ans. Les élèves espagnols et leurs parents ont donc plus de possibilités de nouer des relations stables que leurs homologues français, car il faut du temps pour se faire des amis ». L’organisation montre aussi que l’ouverture de l’école aux parents encourage cette socialisation scolaire.  » La participation des parents aux activités scolaires, notamment leur participation aux conférences pour les parents, peut aussi influer sur leur connaissance d’autres parents dans l’établissement de leur enfant. Dans les systèmes scolaires dans lesquels les parents des élèves de 15 ans connaissent le plus grand nombre de camarades de leur enfant et de parents de ces camarades, y compris en Allemagne, en Écosse (Royaume-Uni), en Espagne, en Géorgie et en Irlande, environ huit parents sur dix ont participé à une réunion ou à une conférence destinée aux parents qui a été programmée au cours de l’année scolaire écoulée, tandis que dans les pays dans lesquels les parents ont le moins de connaissances, notamment en Corée, en France, à Hong Kong (Chine) et à Macao (Chine), moins de sept parents sur dix ont participé à ces événements ».

L’étude