Print Friendly, PDF & Email

L’ouvrage est annoncé pour le 17 octobre chez ESF Sciences Humaines. Philippe Meirieu publie « Lettre à un jeune professeur ». S’il reprend le titre d’un ouvrage de 2005, la situation des enseignants a beaucoup évolué depuis.  » Il y a des évolutions qui touchent à la place des professeurs au sein du système scolaire : retirer aux syndicats leur droit de regard sur les mutations et avancements au sein de la profession en dit long sur la reprise en mains en cours et le renforcement du pouvoir hiérarchique au détriment de l’autorité partagée. Et, au-delà du changement de statut institutionnel, on assiste, en réalité, à un véritable changement identitaire : un changement qui concerne la conception même du métier de professeur », écrit P Meirieu.  » Car, depuis quelques années et, avec une accélération fantastique depuis 2017, c’est bien un autre métier qui se dessine sous nos yeux. Un métier qu’on suppose aujourd’hui exercé par des personnes peu fiables puisque leur liberté d’expression est maintenant encadrée par l’article 1 de la loi dite « Pour une école de la confiance » qui exige « l’engagement et l’exemplarité » afin de « contribuer au lien qui unit les élèves et leur famille au service public d’éducation ». Un métier qui semble progressivement coupé des principes fondateurs de la République : former nos enfants à la liberté de penser, mettre en place un égal droit d’accès à l’éducation pour toutes et tous, faire vivre au quotidien la fraternité pour construire une société plus solidaire. Un métier vidé petit à petit de toute possibilité d’initiative et de créativité tant il est enjoint de produire des résultats mesurables grâce à des tests standardisés et de préparer les élèves à ce qui, sous le nom de « contrôle continu », n’est, en réalité, qu’un « examen continu » ».

Sommaire et extraits déjà en ligne