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Quand L’Oreal soutient une action d’éducation à l’orientation promouvant les carrières scientifiques féminines , finalement il fait surtout la promotion des carrières chez L’Oreal. C’est la conclusion qu’on peut tirer d’une étude réalisée par l’IPP sur les modèles féminins dans les politiques d’orientation. L’étude a porté sur 25 000 élèves soumis à une campagne de promotion des carrières scientifiques féminines financée par L’Oréal. Elle interroge la nouvelle politique d’éducation à l’orientation qui va ouvrir les portes des établissements aux entreprises.

Officiellement il s’agit de lutter contre les stéréotypes interdisant aux filles de faire des études scientifiques. Mais l’étude montre que la campagne n’a aucun effet en seconde, année majeure d’orientation. En terminale on note une hausse des filles demandant à faire une prépa scientifique.

Mais l’étude montre aussi que la campagne met dans la tête des élèves des idées fausses sans forcément annuler les stéréotypes.  » Un effet non anticipé du programme est qu’en mettant l’accent sur la sous-représentation des femmes dans les filières et les métiers scientifiques, les interventions ont renforcé chez les élèves le sentiment que les femmes « aiment moins les sciences que les hommes » et qu’elles sont « discriminées dans les carrières scientifiques » », dit l’étude.

Ce que retiennent en fait les élèves ce ne sont pas les carrières des femmes scientifiques en général mais les carrières chez L’Oréal.  » On observe en effet que l’augmentation de la part des filles de terminale S s’inscrivant dans une CPGE scientifique n’est significative que dans les classes visitées par des jeunes femmes scientifiques salariées du groupe L’Oréal… La situation professionnelle des salariées de L’Oréal a pu être perçue par les jeunes filles comme plus attractive et plus facilement atteignable ». Soumettre les élèves à la promotion des carrières dans un groupe privé sur le temps scolaire est peut-être un problème ?

Rapport