Print Friendly, PDF & Email

« L’entre soi n’est ni la solution ni notre vocation ». Pour sa conférence de presse de rentrée, le nouveau secrétaire général de l’enseignement catholique, Philippe Delorme, a longuement insisté sur la volonté de l’enseignement catholique de rejoindre l’éducation prioritaire. Mais la principale nouveauté de cette rentrée c’est la prise en charge des maternelles privés par les communes grâce à la loi Blanquer. Sans chiffrer le montant attendu, l’enseignement catholique veut un financement identique à celui des écoles publiques.

Une rentrée sociale ?

Au « réenchantement » attendu par son prédécesseur, Pascal Blamand, Philippe Delorme fait succéder « la responsabilité en partage ». Des aspirations de P Balmand il garde la volonté d’étendre l’enseignement catholique dans l’éducation prioritaire.

« Nous poursuivons notre engagement en faveur de la mixité sociale et scolaire », dit P Delorme. A la rentrée 96 postes y sont affectés. Mais 42 concernent l’accueil des élèves handicapés, 14 des UP2A, 17 pour des projets pédagogiques particuliers, comme des classes passerelles entre LP et LT. Il reste 22 postes pour deux nouveaux établissements, à Clichy la Garenne et Villejuif, installés en quartier populaire ce qui ne signifie pas qu’ils accueillent des jeunes défavorisés. En 2016, Pierre Merle avait pu montrer l’absence de mixité sociale dans de nombreux établissements catholiques et un fonctionnement nuisant à la mixité. Il évoquait  » Une ghettoïsation par le haut des établissements privés ».

P Delorme a demandé au ministre à être associé à l’éducation prioritaire, qui devrait faire l’objet d’une réforme cette année. « Le ministre nous a dit y être clairement favorable ». Mais le secrétaire général reste contre d’éventuels quotas de boursiers dans les établissements pour « conserver sa liberté ».

Des rentrées attendues

Mais le grand sujet de cette année c’est le financement par les communes des maternelles privées grâce à la loi Blanquer. P Delorme ne sait pas exactement quel sera le coût pour les communes de cette mesure. Il avance 50 millions mais ce pourrait être nettement plus peut être 200 millions. »Nous veillerons à ce que les modalités de mise en oeuvre se fassent à un rythme adapté… avec comme objectif d’atteindre à terme la parité avec le coût d’un élève du public ».

Une rentrée réussie

Le dernier sujet de la rentrée c’est la réforme du lycée. « Sa mise en oeuvre s’est déroulée dans l’ensemble dans de bonnes conditions », dit-il. D’après un sondage portant sur la moitié des lycées généraux catholiques, « les élèves ont vraiment pu faire le choix de leur spécialité », même si les 3 quarts ont pris maths. Viennent nesuite physique (51%) et SVT (41%). Dans les établissements privilégiés, la réforme aurait elle renforcé le poids de l’ex filière S ?

« Nous inscrivons nos orientations dans un temps long », rappelle P Delorme. L’enseignement catholique s’adapte bien au langage (responsabilité, écologie) du moment et à ses opportunités.

François Jarraud

P Merle