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« Nous sommes en colère ! Comment avez-vous pu, par votre absence d’écoute, permettre que notre collègue en vienne à ce geste ultime ? » Dans une lettre adressée à JM BLanquer et signée par 200 d’entre eux, les directeurs de Seine-Saint-Denis expriment leur lassitude et leurs attentes.

« Notre mission n’a plus ce sens car elle est mise à mal par des injonctions de plus en plus déconnectées de la réalité et des besoins de nos élèves et de nos écoles. Les personnels sont oppressés par une institution obsédée par la mesure et le contrôle qui remet constamment en cause le travail des équipes s’il a le malheur de ne pas correspondre aux attentes et préconisations du moment. Nous sommes traités comme des objets de réforme et non comme des professionnels concepteurs avec une éthique et des valeurs », écrivent-ils.

Sur le terrain du quotidien ils dénoncent la surcharge de tâches administratives alors que  » dès que vous avez pris vos fonctions votre gouvernement a supprimé nos aides administratives ».

« Nous sommes seuls face aux situations de crise que vivent nos élèves. Nous représentons pour leurs familles le dernier service public encore fonctionnel dans leur quartier. Nous ne pouvons pas pallier les défaillances et manques de services sociaux, médicaux, de logement, de protection de l’enfance ou encore de justice », poursuivent-ils. « L’institution que vous représentez nous doit une protection et un soutien. Et non pas, comme c’est le cas désormais, une suspicion et une remise en cause de nos décisions. Depuis 2 ans, vous avez mené des réformes à marche forcée, sans jamais tenir compte de notre avis. Réformes qui heurtent notre professionnalisme et qui pour certaines bafouent nos valeurs et notre éthique ».

Les directeurs ne demandent pas un statut. « quel mépris d’instrumentaliser le geste de notre collègue pour, à nouveau, proposer le statut de supérieur hiérarchique des directeurs. Et ce, le jour même de notre grève massive et de ses obsèques ! Le manque de reconnaissance dont souffre notre mission n’aura pas pour réponse un statut qui nous isolerait encore plus de nos collègues ».

Ils demandent « nous voulons que vos réformes à marche forcée cessent. Que vos prescriptions pédagogiques à tous les niveaux arrêtent de mettre à mal nos collègues que vous transformez en simples exécutants de méthodes et autres guides colorés. Pour nous soulager dans notre quotidien, nous souhaitons également l’augmentation significative des temps de décharge en fonction des besoins définis par le conseil des maîtres et la création d’emplois statutaires d’aide administrative à l’école pour des agents formés et en contrat pérenne ». Cette lettre ouverte rejoint la position de V Decker sur les aides à apporter aux directeurs.

La lettre

V Decker