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Lors du comité technique ministériel du 13 novembre, JM BLanquer a présenté en personne de « premières mesures » en faveur des directeurs. Ceux qui s’attendaient à la mise en place d’aides administratifs, largement évoqués dans les propos ministériels depuis un mois, en sont pour leur frais. Le ministre n’est venu avec des colifichets et un joli piège sous forme de questionnaire. Une journée de décharge, un questionnaire très orienté, un moratoire des enquêtes administratives tempéré par des réunions supplémentaires : les premières mesures en faveur des directeurs ne répondent pas aux besoins d’aides des directeurs.

Une journée de décharge avant Noël

La principale annonce concrète c’est l’aumône d’une journée de décharge en novembre ou décembre 2019, dont on verra bien si les circonscriptions sont réellement capables de l’organiser. La promesse « d’un moratoire jusqu’à la fin de l’année civile sur toutes les enquêtes » risque fort de rester elle aussi un voeu pieux. Des promesses réitérées identiques de modération ont été faites à plusieurs reprises aux personnels de direction sans réussir à dompter le monstre bureaucratique. De toutes façons ce ne serait que partie remise.

De nouveaux comités de suivi

On n’échappe pas « groupes départementaux de consultation et de suivi » qui sont devenus, avec les observatoires, une signature ministérielle. « Ces groupes seront réunis régulièrement pour permettre d’identifier des pistes d’allègement de tâches administratives » mais en attendant vont être une corvée supplémentaire. Comme si cela ne suffisait pas des « réunions de directeurs d’écoles volontaires seront organisées, dans toutes les circonscriptions » par les IEN pour « susciter l’expression des directeurs »…

Un questionnaire très orienté

Reste la mesure phare , le fameux questionnaire ouvert en ligne jusqu’au 1er décembre « anonyme et confidentiel » et sa trentaine de questions.

Ce questionnaire frole parfois l’insulte par exemple quand il demande aux directeurs s’ils travaillent « moins de 10 heures » par semaine avec un maximum de 30 heures par semaine : les directeurs se plaignent de semaines de 50 ou 60 heures.

La question 16 qui veut définir les tâches du directeur omet le harcèlement bureaucratique qui est pourtant ce qui vient en premier dans les propos des directeurs. La question 19 sur les conditions matérielles d’exercice ne concerne pas le ministère mais les communes.

Mais le questionnaire oriente largement les réponses vers un nouveau statut avec les questions 23 à 26. « Estimez vous que votre autorité est reconnue par  » les enseignants, les intervenants, les non enseignants, les IEN : le directeur n’a autorité sur aucune de ces personnes et la réponse ne peut être que négative. Avec la question 26, on y va carrément : « souhaitez vous être associé à l’évaluation des professeurs » :la perche est tendue pour faire évoluer le statut.

L’obsession hiérarchique

Interrogé par la commission de l’éducation du Sénat le 13 novembre, JM BLanquer explique que l’octroi d’aide administratifs avec des jeunes du service civique est « sur la table ». CE qui semble avoir fait reculer le ministre c’ets le fait que les services civiques ne doivent pas remplacer des actifs. D’où peut-être l’accent mis sur « une aide à la médiation » qui serait « la plus demandée » selon le ministre. Sur le statut JM Blanquer « va essayer de faire émerger le consensus. Ma conviction c’est qu’il faut une boite à outils pour s’adapter aux différentes réalités du terrain ». La formule fait allusion aux conclusions du rapport Rilhac qui demande un vrai statut de directeur pour les grosses écoles sans qu’on sache bien ce que deviennent les autres. La perspective d’utiliser la crise des directions pour mettre en place un nouvel échelon hiérarchique et casser les petites républiques enseignantes mises en place par les fondateurs de l’Ecole est la plus forte.

« A la suite des conclusions de la consultation des directeurs d’école et de la réunion avec les partenaires sociaux du 17 décembre prochain, le ministre pourrait annoncer une série de mesures complémentaires en matière de simplifications administratives et d’allègements pour les directeurs d’école. »

F Jarraud

Blanquer veut changer le statut des directeurs

Les syndicats s’opposent sur le statut

Le rapport Rilhac