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Après le succès des journées nationales de l’association professionnelle des enseignants de SVT, Serge Lacassie, président de l’APBG évoque les nombreuses remontées des professeurs suite à la réforme du lycée. Il relève « un état important de fatigue, avec les 3 programmes nouveaux et surtout une colère face à des programmes lourds et pas toujours adaptés au public ». L’enseignement scientifique est pointé du doigt avec des cours dispensés jusqu’à 36 élèves et l’impossibilité d’effectuer une démarche expérimentale. Le président de l’association regrette le flou concernant les évaluations des lycéens.

Quel bilan tirez-vous de ces journées nationales ?

Un bilan très positif : une participation qui se maintient (environ 360 inscrits), des conférenciers de très haut niveau, des partenaires (éditeurs de livres ou de matériels pédagogiques, formations post-bac, …) toujours nombreux et présents.

Quelles sont les remontées des enseignants suite à la réforme du lycée ? Des attentes particulières ?

Les remontées font état d’un état important de fatigue, avec les 3 programmes nouveaux. Et surtout d’une colère face à des programmes lourds et pas toujours adaptés au public, comme celui de l’enseignement scientifique de tronc commun de première. Et des incertitudes par rapport à l’évaluation de l’E3C et du bac… Bref, les enseignants de SVT ont la tête dans le guidon et estiment que la structure et les programmes déterminés par la réforme mettent les élèves plus en difficulté

Quel regard portez-vous sur la place des SVT dans l’enseignement scientifique dispensé au lycée ?

Le projet d’enseignement scientifique de tronc commun, souhaité par l’APBG, se révèle très décevant : un programme qui n’a rien d’enthousiasmant pour les élèves, des cours dispensés le plus souvent en classe entière (35-36 élèves), avec comme conséquence une impossibilité de faire des TP : comment faire passer le cadre de la démarche expérimentale si il n’y a pas d’expériences…

Pour l’instant, les sujets 0 de l’E3C, sont très mathématisés. L’Inspection Générale travaille à d’autres sujets. Espérons qu’ils seront de meilleure qualité.

Pour les programmes de seconde et de spécialité SVT de première : plus intéressants, mais comme d’habitude, très lourds, avec peu de possibilité de faire des retours sur des notions mal assimilées et qui mériteraient un temps de remédiation.

Quelles sont les annonces faites par les inspecteurs généraux venus aux journées nationales ?

Quelques annonces sur l’organisation des E3C et du passage du bac en terminale. Mais beaucoup de flou, les décisions finales n’étant pas encore prises par le ministre. C’était la première fois que les IG se prêtaient à ce type d’exercice au cours de nos journées nationales.

C’était courageux de leur part, car les questions et les réflexions des collègues, montraient leur niveau d’exaspération. D’autant plus que les incertitudes sur les suppressions de postes planent avec l’entrée de la réforme en terminale.

Quelles sont les prochaines propositions de l’APBG pour les enseignants de SVT ?

Reprendre les contacts avec l’ensemble des auteurs de la réforme : ministère, CSP, DGESCO, mission de suivi de la réforme, pour essayer de faire bouger les lignes au moins sur les programmes…

Propos recueillis par Julien Cabioch

Gilbert Faury : Les Journées nationales de l’APBG