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Le mépris

Les enseignants et le mépris

En titrant le 24 mars « Les profs français, les plus méprisés du monde ? », nous ne croyions pas avoir une confirmation aussi rapide. Elle est arrivée très vite. Avec les propos de Sibeth Ndiaye, lors du compte-rendu du conseil des ministres le 25 mars, parlant des enseignants qui « aujourd’hui ne travaillent pas compte tenu de la fermeture des écoles ». Mais aussi avec des gestes concrets comme le refus de masques pour les enseignants accueillant des enfants de soignants. Parce qu’au sommet de l’Etat, les petites phrases et les stéréotypes sur les enseignants ont des conséquences sur la vie des enseignants…

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Talis : Les profs français, les plus méprisés du monde ?

Si les professeurs français sont parmi ceux qui se sentent les moins estimés parmi les pays de l’OCDE cela a peut-être à voir aussi avec la façon dont leur propre institution les traite. C’est la leçon qu’on peut retenir de la publication par l’OCDE d’un nouveau volume de Talis, une enquête touchant 260 000 professeurs de 48 pays. En 2013 l’OCDE estimait qu’il y avait urgence à valoriser les enseignants français. En 2018, Talis démontre que les enseignants français ne sont pas seulement isolés, sous payés mais aussi méprisés par leur institution.

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Continuité et convid-19

La continuité pédagogique dans la tourmente

Comment font les professeur.es de français pour assurer la « continuité pédagogique » ? Si les outils varient, les témoignages concordent, d’une académie à l’autre, au collège ou au lycée : engagement fort, pragmatisme, adaptabilité, inventivité, surcharge de travail pour les enseignant•es et potentiellement les élèves, difficultés d’utilisation des dispositifs institutionnels, problèmes pour joindre toutes les familles, peur de creuser une fracture scolaire et sociale, difficile porosité vie professionnelle / vie privée, exaspération face à certaines consignes ou propos de la hiérarchie, solidarités nouvelles, bonheurs pédagogiques inédits… Peut-on se transformer du jour au lendemain en experts de l’e-learning ? Enseigner à distance avec le numérique, cela s’apprend : choix et maitrise des outils, élaboration des scénarios, réinvention de la relation avec les élèves, gestion de la temporalité … Cela est en train de s’apprendre. Et cela s’apprend parfois des élèves eux-mêmes…

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Stéphane Bonnery : La continuité pédagogique et les mensonges

« Si le virus provoque une telle déstructuration de notre société, c’est qu’il y avait déjà un souci, celui de la déstructuration du service public mené par les politiques depuis des années ». Professeur en sciences de l’éducation à l’université Paris 8 (Saint Denis), Stéphane Bonnery questionne la continuité pédagogique tant vantée par le ministre. Il l’accuse de profiter de la crise actuelle pour faire passer en force ses réformes. « Concernant le bac, j’accuse nommément Blanquer de faire exprès de jouer la montre. Plus le temps passe, plus il aura l’occasion de dire qu’il n’y pas d’autres solutions que le contrôle continu. Contrôle continu qu’il a en tête depuis bien longtemps et qu’il faut tout faire pour éviter car il amplifierait les inégalités ». Entretien.

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Tribune : Continuité pédagogique ou rupture d’égalité ?

L’enseignement à distance ne doit pas être la mise à distance de notre projet éducatif

L’impérieuse et immédiate « continuité pédagogique » a été promulguée le 12 mars au soir, après des semaines de déni, sans préparation ni réflexion ni consultation. Nous mesurons peu à peu combien ce télé-enseignement fait écran à toute tentative de réflexion éthique et pédagogique, déjà parasitée pendant trois jours par des injonctions aussi médiatisées qu’anxiogènes et contradictoires. Pour le ministre Blanquer et sa chaîne de « commandement » administratif, l’urgence, c’était de mettre tout le monde au travail quels qu’en soient les risques. La « nation apprenante » se devait d’envoyer ses petits soldats sur le front de la bataille scolaire et pédagogique.

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Tribune : Coronavirus : vers un creusement des inégalités en France

Alors que de nombreux enfants étaient déjà exclus de l’éducation en France, notre inquiétude est grande car la crise du coronavirus risque d’aggraver les inégalités.

Enseignants, enfants, familles ils doivent tous s’adapter à ce contexte particulier. Pour les enfants non scolarisés, cette crise les plonge un peu plus dans l’exclusion, alors qu’ils doivent être protégés comme tous les enfants. Pour les enfants défavorisés, le risque de rupture éducative est accru. Dans ce contexte, de nombreux enseignants se mobilisent pour accompagner au mieux les élèves à distance. Nombre d’entre eux sont très inquiets cependant : décrochage scolaire, multiplication des offres éducatives parallèles. Il est donc urgent de rappeler l’importance de suivre les instructions pédagogiques des enseignants et du Ministère, car l’éducation est un métier.

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Tribune : Sylvain Grandserre : Continuité démagogique

On le sait désormais, l’École française n’était absolument pas préparée à être soudainement mise à l’arrêt. Les enseignants les plus attentifs avaient entendu dire tout l’inverse, de la bouche même de leur ministre. En effet, jeudi 12 mars, celui-ci expliquait et répétait dans les médias combien il était opposé à pareille décision « jamais envisagée » de fermeture généralisée, chose qu’il jugeait alors contre-productive, paralysante pour le pays, contraire à notre culture, au moment où d’autres nations prenaient justement exemple sur notre capacité à nous adapter aux situations locales (France Info). Et puis, patatras ! Le soir même, le Président de la République décidait tout le contraire. Pas de mea culpa pourtant, plutôt une mise au pas de tout l’appareil, accompagnée d’un « nous sommes prêts » magique, supposé garantir à tous – de 3 à 18 ans – une prétendue continuité pédagogique.

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Sécurité sanitaire : Quand Blanquer dérape à nouveau

Intervenant le 20 mars longuement sur BFM, le ministre de l’éducation nationale a pris le risque d’inviter les parents à venir chercher des documents pédagogiques en plein confinement. Il a également déclaré que les masques sont inutiles pour les enseignants qui accueillent des enfants de soignants. Ces déclarations sont suivies d’effets dans les académies où on fait parfois peu de cas de la santé des enseignants. Autre motif d’inquiétude : les déclarations contradictoires du ministre sur les congés d’été. La FSU saisit le premier ministre

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Décrochage massif dans l’enseignement professionnel

« Le SNUEP-FSU exprime aussi sa colère face au ministre qui prétend « qu’aucun jeune ne sera laissé au bord du chemin » alors même qu’aucun fond n’a été débloqué pour tenter de contrecarrer à minima les graves difficultés et les inégalités ». Le syndicat Fsu de l’enseignement professionnel annonce deux tiers de décrocheurs dans les lycées professionnels.

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La pétition des enseignants du collège Berthelot de Toulouse

« Face à la crise sanitaire, ne nous laissons pas imposer des consignes irresponsables, brutales, anxiogènes et terriblement inégalitaires. Faisons entendre des revendications à la hauteur de la crise ! » Des enseignants du collège Berthelot de Toulouse lancent une pétition pour limiter la montée des inégalités scolaires durant la continuité éducative. « Nous continuerons, chacun à notre manière, à envoyer des activités pour occuper nos élèves, mais il est évident que chacun·e fait ce qu’il, elle peut. Nous n’aborderons pas de nouvelle notion car cela ne ferait qu’accentuer les inégalités face aux apprentissages et que le présentiel nous paraît indispensable pour cela », écrivent-ils. « Nous essaierons de maintenir un lien social, de prendre régulièrement des nouvelles des élèves et de leur famille, de laisser personne dans l’indifférence et le désarroi que la situation peut provoquer ou accentuer. Le respect des programmes scolaires est tellement dérisoire à côté de cela. Nous reprendrons les apprentissages scolaires lorsque nous nous retrouverons en classe, ensemble, l’esprit serein autant que possible ».

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Covid-19 : Le nouveau décret et l’accueil des enfants dans les écoles

Un nouveau décret concernant les mesures prises à propos de la crise sanitaire est publié au JO. Il apporte très peu de changements. On notera qu’il mentionne pour l’accueil des enfants de soignants « un accueil est assuré par les établissements et services mentionnés aux 1° et 2° du I, dans des conditions de nature à prévenir le risque de propagation du virus, pour les enfants de moins de seize ans des personnels indispensables à la gestion de la crise sanitaire ». Même si les mesures de précaution sont insuffisantes pour se protéger du virus, le nombre d’enfants à accueillir devrait augmenter. Lors du débat à l’Assemblée du 22 mars, la question de l’accueil des enfants des forces de l’ordre a été posée par le député Millienne. M. Pénicaud a répondu : « Nous prendrons, dans les heures et les jours qui viennent, des mesures qui produiront leur effet dans les semaines qui viennent ». Un arrêté pourrait être pris le 25 mars. Il semble que des consignes soient déjà données en ce sens. Cette décision devrait augmenter sensiblement le nombre d’enfants à accueillir posant de façon accrue la question de la sécurité des enseignants au contact sans protection des enfants. Elle posera aussi la question des « volontaires » qui risquent en ces circonstances de ne plus être assez nombreux. Des pressions sont déjà exercées sur des enseignants. Le ministre n’a pas écarté la possibilité d’astreintes.

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L’intersyndicale interpelle Blanquer sur la sécurité des enseignants

Les propos du ministre sur la distribution de documents pédagogiques dans les écoles directement aux parents ou « l’inutilité » des masques pour les enseignants accueillant les enfants de soignants suscitent une réaction commune de tous les syndicats enseignants. Dans une lettre du 23 mars, la Cgt, la Faen, FO, la FSU, le Sgen Cfdt, le Snalc, Sud et l’Unsa demandent au ministre de changer de discours et de donner des instructions sur le terrain. Ils demandent de cesser d’utiliser l’expression de continuité pédagogique.

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Métier enseignant

Nouveau métier enseignant : Blanquer repousse la demande de la Cour des Comptes

Saisi par la Cour des comptes par un référé qui vise, à travers le statut des PLP, celui des certifiés, JM Blanquer ne va pas aller dans le sens attendu par la Cour. C’est ce que montre sa réponse rendue publique par la Cour. Le ministre « partage l’objectif d’efficience » de la Cour mais trouve des arguments pour faire du sur place… Un point intéressant alors que JM Blanquer, avant la crise sanitaire, voulait créer un « nouveau métier enseignant ». Mais depuis le 11 mars tout a changé…

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Le délai de carence provisoirement supprimé

« Les prestations en espèces d’assurance maladie d’un régime obligatoire de sécurité sociale et le maintien du traitement ou de la rémunération des périodes de congé pour raison de santé pour les assurés mentionnés à l’article L. 711?1 et au 1° de l’article L. 713?1 du code de la sécurité sociale dans des cas équivalents à ceux prévus à l’article L. 321?1 du même code sont versées ou garanties dès le premier jour d’arrêt ou de congé pour tous les arrêts de travail ou congés débutant à compter de la date de publication de la présente loi et jusqu’à la fin de l’état d’urgence sanitaire déclaré en application de l’article 5 bis de la présente loi », décide l’article 6ter de la loi d’urgence. Dans une déclaration commune, la CGT, FO, FA, Fsu et Solidaires se félicitent de cette décision. « Il s’agit d’une première avancée. Mais, le combat ne saurait s’arrêter là. Il faut maintenant obtenir l’abrogation totale et définitive de cette mesure » , disent-elles.

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La FSU demande le report des commissions paritaires académiques

Les syndicats de la Fsu (Snuipp, Snes, Snuep, Snep) demandent, dans une lettre adressée le 20 mars au Directeur général des relations humaines du ministère, le report des commissions académiques sur les mutations durant le confinement. « Dans le contexte épidémique… les déplacements doivent être limités au strict minimum.. En conséquence les personnels ne vont pas pouvoir trouver l’aide et le conseil dont ils ont besoin pour formuler leur demande de mutation… la plupart des services étant en fonctionnement dégradé ».

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Les épreuves des examens et concours reportées ou annulées

Alors que de nombreux candidats attendaient la décision gouvernementale, celle-ci tombe le 24 mars. JM Blanquer et F Vidal décident de reporter les concours de l’enseignement et les examens et concours prévus en avril mai et de remplacer par une évaluation sur dossier certains concours d’accès au 1er cycle du supérieur.

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Directeurs, comptez vos morts !

Comptez vos morts. Chaque jour. C‘est la consigne envoyée par le Dasen des Bouches du Rhône aux directeurs d’école du département. Le Snuipp 13 demande le retrait de cette consigne. D’autant que la préparation de la rentrée dans le département n’améliore pas l’optimisme.

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Voyages scolaires : Une ordonnance prévoit un avoir à la place du remboursement

Les voyages scolaires interrompus pour cause d’épidémie ne seront finalement pas remboursés. Une ordonnance publiée le 26 mars autorise les entreprises à proposer à la palce un avoir. Cette mesure contredit les annonces de JM Blanquer.

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Numérique

Bruno Devauchelle : Chronique d’un confinement : deuxième semaine

Le scénario était facile à prévoir : annonces ministérielles, ruée sur les solutions miracles, bugs en série, puis propositions de toutes origines, commentaires et récriminations en tous genres, bref un beau bazar ! Arrivée en deuxième semaine se pose bien sûr la question de l’installation dans le temps de cette situation. Si les errements de la première semaine s’estompent, malgré le volontarisme et l’enthousiasme initial, on assiste d’une part à une amélioration (augmentation parfois) des propositions faites par les enseignants et les éducateurs qui semble inversement proportionnelle à l’envie de les utiliser. Entre ceux qui veulent en faire trop, ceux qui veulent simplement accompagner, ceux qui oublient de « scénariser » les activités, ceux qui font du copier-coller de la classe habituelle, ceux qui ne font rien, là encore on a déjà tout vu, mais surtout des questions se multiplient et des peurs et des angoisses se propagent. L’incroyable propos d’une porte-parole du gouvernement est peut-être, outre un lapsus révélateur, la preuve d’une « panique d’état ».

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Continuité : La revanche du smartphone

Alors que les enseignants cherchent à assurer, avec des outils souvent improvisés, la « continuité pédagogique », leur préoccupation première devient le décrochage. Isolés de leurs camarades, face à des modes d’enseignement distanciés, sans le soutien direct de l’enseignant, de nombreux jeunes ont déjà disparu du radar de leur établissement. Et plus la crise durera, plus leur nombre augmentera. Dans l’urgence, on se rend compte que le seul outil efficace pour joindre et faire travailler tous les élèves confinés chez eux c’est le smartphone. Avec retard, la France redécouvre avec une catégorie d’élèves la nécessité de réfléchir à l’éducation d’urgence.

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Bruno Devauchelle : Chronique d’un confinement : première semaine

« Comment allons-nous pouvoir assurer à nos jeunes ce que chaque jour habituellement nous leur imposons dans les salles de classe ? » Partant de cette question, Bruno Devauchelle revient sur les errements de cette semaine face à une situation totalement inédite. Tout le monde cherche à s’adapter à la situation et souvent cela passe par un retour aux stratégies les plus traditionnelles. Mais les enseignants sont face au défi de concevoir un enseignement à distance. « C’est la première situation qui se vit dans un monde numérique connecté. Comment va-t-on réellement s’en servir, attendons encore un peu ».

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