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Peut-on, à distance, faire revivre et résonner ce qui nous manque tant : la voix des élèves ? Est-il absolument nécessaire de les faire revenir en classe pour les écouter ? Voici plusieurs témoignages de professeur.es de français qui, en ces temps de confinement, mettent en œuvre des activités orales et numériques, au collège ou au lycée. Les propositions sont variées : messages laissés sur le répondeur fictif d’un écrivain, enregistrements réalisés sur smartphone lors du procès d’un personnage de Stendhal, projet d’émission webradio autour d’un roman de Mme de Lafayette, entraînements à la lecture expressive, échanges de fichiers audio pour travailler commentaire de texte et présentation d’une œuvre … La preuve qu’il n’est pas besoin de maintenir l’épreuve orale de français en 1ère pour travailler connaissances littéraires et compétences orales ? La preuve que le numérique, loin de déshumaniser la relation pédagogique, peut aider à la personnaliser ?

Alexia Bonnet : Des messages sur le répondeur de Franck Pavloff

« Si nous sommes nombreux à avoir réfléchi aux approches pédagogiques autour du lire, dire, écrire à distance en temps normal, cette période de confinement nous conduit à questionner à nouveau notre pratique professionnelle. Pour ma part, je m’intéresse plus spécifiquement à l’enseignement de l’oral : il me semble qu’un des enjeux de cette période est lié à la réduction des situations communicationnelles que les élèves rencontrent. En effet, ils pratiquent actuellement l’oral en production et en réception dans des situations essentiellement informelles liées aux échanges familiaux ou amicaux. Le bain de langage est par conséquent moins varié et les situations rencontrées appellent moins de stratégies d’adaptation.

C’est à partir de ce constat que j’ai construit plusieurs activités pédagogiques permettant de maintenir une pratique variée de la langue orale, que ce soit en réception ou en production. Pour travailler spécifiquement ces compétences, j’envoie ces activités sous la forme d’un diaporama dans lequel j’intègre des enregistrements audio.

Comme en classe, je n’hésite pas à utiliser un vocabulaire varié, en choisissant des mots ou des structures syntaxiques que les élèves n’ont pas l’habitude d’utiliser. Lorsque j’emploie volontairement du lexique plus soutenu, je veille à le reformuler et à le réinvestir à l’écrit pour croiser les approches et faciliter l’apprentissage de ce nouveau mot : c’est par exemple le cas du mot « apologue » dans l’activité réalisée avec les élèves de 3ème autour de la lecture de la nouvelle Matin brun de Franck Pavloff.

Je passe également par les enregistrements audio pour que les élèves pratiquent l’oral et pour pouvoir les entendre : c’est un dispositif que j’utilisais déjà avant le confinement et qui a été facilement réinvesti par les élèves que j’accompagne. Dans cette activité, je leur ai demandé de rendre compte de leur lecture en laissant un message sur le répondeur fictif de Franck Pavloff. La dimension ludique de la production orale a permis de travailler l’adaptation à la situation de communication : laisser un message à un auteur nécessite l’emploi du vouvoiement et d’un vocabulaire spécifique renvoyant à l’œuvre lue. Cela m’a également permis de mesurer le degré de compréhension de l’œuvre (éléments explicites, la dimension apologétique du texte voire interprétation très pertinente de la première de couverture ou du titre pour certains élèves).

Au-delà des enjeux d’apprentissage, les activités orales permettent aussi de maintenir un lien social et de faire revivre un son caractéristique de la salle de classe: la voix des élèves. »

Présentation de l’activité en ligne

Exemples de messages sur répondeurs littéraires par les lycéen.nes i-voix

Autour de l’oral par Alexia Bonnet

i-voix : Le procès de Julien Sorel enregistré sur smartphone

« Tout au long de l’année, les 1ères d’une classe du lycée de l’Iroise à Brest partagent sur leur site i-voix leurs écrits d’appropriation des œuvres qu’ils étudient ou explorent en lecture cursive. Avant même le confinement avait ainsi été lancée la lecture du roman de Stendhal « Le Rouge et le Noir ». Mais c’est à distance et en autonomie que les élèves ont réalisé un travail re-créatif.

La mission repose sur un « fake » : « Vous avez assisté au procès de Julien Sorel et enregistré discrètement certaines séances ! Même si c’est interdit par la loi, fidèle au principe de Stendhal selon lequel un roman est « un miroir que l’on promène le long d’un chemin », vous avez choisi, par souci de vérité, de rendre public cet enregistrement. » La dimension ludique et transgressive de ce scoop imaginaire s’avère motivante. Les élèves peuvent librement choisir de produire le plaidoirie de l’avocat de Julien Sorel, le réquisitoire de l’avocat général, un témoignage d’un personnage secondaire, la suite et fin du discours final de Julien lors du procès. Les attentes sont ainsi explicitées : qu’il s’agisse d’un éloge ou d’un blâme, le discours doit renvoyer à des faits précis du parcours du héros, éclairer sa personnalité (traits de caractère, valeurs, motivations, conception de la société et de l’existence …), être oralisé (à travers un enregistrement audio de 3 minutes minimum) et expressif (soigner intonation, articulation, volume, débit …).

Le 1er intérêt du travail est d’inciter à la lecture. Il ne s’agit plus (seulement) de lire pour lire. Il ne s’agit plus (bêtement ?) de lire pour préparer le bac. Il s’agit de lire pour témoigner de sa lecture personnelle, de sa créativité, de son engagement. Il s’agit de partager cette lecture en ligne avec la communauté de lecteurs que constitue alors la classe et même, potentiellement, avec l’ensemble des internautes susceptibles de parcourir le site. Parce que les élèves ont un projet à réaliser, parce que la lecture acquiert un destinataire (autre que l’enseignant), donc un véritable enjeu, il apparait que les élèves adhèrent mieux à l’effort de lire un roman long et difficile. Au final, 27 élèves sur 28 ont réalisé cet exigeant travail de lecture et de création !

Le travail veut aussi, bien sûr, favoriser plaisir et intelligence de l’œuvre. La prosopopée numérique (faire parler un personnage imaginaire) constitue une imposture énonciative, un jeu théâtral, une fiction de soi assez jubilatoires. L’écriture immersive et interventionniste renforce la proximité avec l’œuvre et ses personnages, fait de l’identification un effort et un travail, renforce « l’empathie fictionnelle ». Les consignes invitent les élèves à témoigner d’une lecture du roman la plus attentive possible et, comme il s’agit d’un procès, comme ils ont la liberté de choisir le point de vue et la visée argumentative, chacun peut construire sa perception et son interprétation du personnage, développer sa réflexion sur son parcours, ses valeurs et ses choix.

Enfin, le travail permet aussi de travailler des compétences orales, qui seront exploitées dans les (éventuelles) épreuves d’examen. Les élèves, pour la plupart, s’enregistrent avec l’application dictaphone de leurs smartphones : ils peuvent aisément s’écouter, s’enregistrer à plusieurs reprises, mener un véritable entraînement à l’oral. Rappelons combien, pour beaucoup d’élèves, l’outil numérique le plus accessible est désormais le téléphone portable, bien plus que l’ordinateur, combien, pour relier l’adolescent à l’Ecole, il peut être intéressant, et même valorisant, de faire de cet objet très personnel, de cet environnement numérique à portée de main, un efficace instrument de travail. »

Productions en cours de publication sur le site i-voix

Le projet i-voix dans Le Café pédagogique

Sarah Pépin-Vilar : Lire des Fables de La Fontaine à plusieurs voix

« Le projet que je mène avec ma classe de 6ème est de réaliser la lecture à voix haute d’une sélection de fables, en petits groupes. Depuis le début du confinement, le travail que j’ai proposé était essentiellement individuel et écrit, mais le rendez-vous hebdomadaire en classe virtuelle avec les élèves m’a montré qu’il y avait une véritable envie de travailler à plusieurs, et de prendre la parole ! Les élèves sont d’autant plus frustrés que l’arrêt des cours est arrivé juste au moment où j’avais prévu de faire du théâtre avec ma classe. Je leur propose donc de préparer une lecture expressive de fables autour de la figure du Renard et voilà comment j’envisage les étapes du projet.

Je constitue des groupes à partir de leur envie de travailler avec leurs camarades. Chaque groupe de 3 ou 4 élèves est chargé de préparer la lecture d’une fable. Les attendus s’appuient sur des travaux menés plusieurs fois en classe depuis le début de l’année pour travailler les compétences d’oral. Pendant ces activités (création d’une anthologie poétique sonore, partage d’une lecture personnelle), les élèves avaient déterminé les critères de réussite et expérimenté les enregistrements multiples pour améliorer leur lecture ou leur prestation orale. Je les incite à s’appuyer sur ces expériences précédentes. L’accompagnement à distance de l’activité de lecture de fables se fait de manière asynchrone et synchrone.

Pour guider cette préparation pendant la semaine, je mets en place un forum de discussion dans l’ENT : il nous permet (élèves et professeure) de répondre aux questions qui se posent sur chaque fable (le vocabulaire difficile, son sens, sa morale…), et sur les choix qui doivent être faits (répartition de la parole dans le groupe, ton(s) à adopter…). Dans notre ENT, la discussion peut aussi recueillir des enregistrements audio. J’invite les élèves à proposer leurs essais de lecture pour déterminer avec eux ce qu’ils peuvent faire pour améliorer leur prestation.

Le rendez-vous en classe virtuelle est le moment du travail synchrone : la possibilité de créer des groupes permet aux élèves de consacrer quelques minutes à certains ajustements pour chaque fable. Puis c’est le moment d’écouter les lectures partagées, ensemble. »

Travailler l’oral avec le numérique par Sarah Pépin-Villar

Delphine Morand : Emission radio revisitée sur La princesse de Montpensier

« À l’annonce de la mise en œuvre de la continuité pédagogique, j’ai pu m’appuyer sur plusieurs expériences d’activités exploitant le numérique pour recréer, à distance, des espaces d’échanges entre élèves, et adapter un projet de webradio que je souhaitais mettre en oeuvre avec mes deux classes de Terminale L : des émissions pensées en RDV littéraires visant à interroger plusieurs problématiques à l’honneur dans La Princesse de Montpensier, nouvelle de Mme de Lafayette et film de Bertrand Tavernier, deux œuvres au programme de littérature.

Dans le contexte du confinement, quelques choix ont permis de poursuivre cet objectif : pour favoriser l’écriture du script radio en équipe, j’ai exploité un outil d’écriture collaborative proposé par l’académie de Rennes, Toutapad, autorisant une prise en main très rapide par les élèves, et un suivi des productions à distance, mêlant annotations et/ou communications par tchat… Après une concertation au sein des groupes organisés en journalistes et experts, les élèves ont ainsi pu élaborer leur trame de discours et réfléchir à l’enchaînement et pertinence des questions, aux interactions envisageables entre les différents « invités », et co-rédiger des réponses en prenant appui sur une lecture croisée des deux œuvres. Cette étape, finalisée avant les vacances de printemps, a permis de construire la trame de plusieurs émissions dont nous avions arrêté les titres : « La princesse de Montpensier, une héroïne tragique ? », « Amour et passion : quelles lectures à travers les époques ? », etc.

L’outil « ma classe à la maison » du CNED permettra prochainement de s’entraîner à la « mise en voix » d’une émission : les élèves seront répartis dans des « salles » parallèles à la salle principale – une traduction numérique des îlots en classe – et pourront procéder à quelques entraînements, avant de rejoindre l’espace commun et se lancer, « en direct »… L’enregistrement avec smartphone sera proposé pour les élèves rencontrant des difficultés de connexion. »

Outil d’écriture collaborative Toutapad

Delphine Morand dans Le Café pédagogique

Adeline Fernandes : Travailler la lecture expressive d’un poème lyrique

« Dans le cadre d’une séquence sur la poésie lyrique en 3ème à dominante orale, les élèves ont travaillé avant le confinement sur la façon dont la poésie permettait de traduire une vision personnelle du monde. Ils sont entrés dans cette séquence par une activité orale : ils se sont enregistrés en train de lire le poème « Obsession » de Baudelaire, sans aucune explication préalable sur le poème. Cette activité de lecture oralisée leur a permis de mettre en évidence le sens du poème et les thèmes abordés par le poète à partir de leurs impressions de lecture. Leurs réflexions ont également permis de faire le point sur la poésie lyrique et de mieux comprendre le lien entre la forme et le fond en poésie (travail sur la versification). A chaque nouvelle analyse, une version audio du poème étudié était proposée aux élèves pour nous permettre d’élaborer progressivement des critères de plus en plus précis pour lire un texte à haute voix de manière claire et intelligible.

La dernière activité proposée à distance a pour objectifs de permettre aux élèves de travailler en autonomie les compétences de lecture orale attendues en fin de cycle 4 (Lire un texte à haute voix de manière claire et intelligible – Percevoir et exploiter les ressources expressives et créatives de la parole – Formuler un avis personnel). C’est l’outil Devoir de l’ENT qui a été utilisé pour donner la consigne aux élèves. En effet, cet outil permet aux élèves de rendre directement leur enregistrement sur l’ENT. Une grille d’auto-évaluation est donnée au format Word, ce qui permet à chaque élève de la compléter et de la rendre directement sur l’ENT. Cela fonctionne également très bien avec un téléphone portable. Les élèves peuvent donc s’enregistrer directement avec l’enregistreur vocal de leur téléphone et il n’est pas nécessaire d’avoir téléchargé Word pour pouvoir écrire sur le document ce qui est vraiment très pratique.

Le numérique rend cet exercice très facile pour plusieurs raisons. Tout d’abord, les élèves ont la possibilité de s’écouter et de recommencer leur lecture jusqu’à ce qu’ils en soient satisfaits. Ensuite, l’outil Devoir de l’ENT permet de centraliser le retour des travaux d’élèves et me permet rapidement de voir qui a fait le travail et ceux qui ne l’ont pas fait. Je peux d’ailleurs envoyer un message de relance aux élèves qui ne l’ont pas encore rendu. Enfin, j’écoute les enregistrements directement sur l’ENT mais je peux également les télécharger. Je peux, pour chaque élève, renvoyer le tableau des critères d’évaluation complété avec mes conseils pour l’améliorer. Je peux rendre à l’élève une correction écrite en complétant la partie commentaires mais je peux également faire une correction orale en enregistrant mes conseils directement sur l’ENT. Les élèves reçoivent une notification lorsque j’ai corrigé leur travail et ils peuvent l’améliorer si besoin. »

Mettre l’oral au service de la compréhension et de l’interprétation des textes

Céline Dunoyer : Préparer à distance l’éventuel oral de l’EAF

« Pendant cette période particulière, je n’ai pas vraiment révolutionné mon enseignement, mais j’ai insisté sur certaines pratiques, plus que dans mes cours habituels. J’ai fait le choix dès le début du confinement de donner surtout du travail oral à mes élèves, en vue de les préparer au mieux à l’oral de l’Epreuve Anticipée de Français. Je leur ai demandé d’enregistrer et de m’envoyer des lectures des textes étudiés. Je leur ai aussi demandé d’enregistrer leur présentation d’œuvre choisie, pour la deuxième partie de l’épreuve, et de me l’envoyer. Et j’ai pour le moment proposé aux élèves qui le voulaient de se lancer sur une étude linéaire, de l’enregistrer et de me l’envoyer. Sur chacun de leurs travaux, je leur ai fait des retours détaillés, oraux également, et leur ai proposé de recommencer leur travail pour l’améliorer, autant de fois que voulu.

Ces activités, pour banales qu’elles semblent tant elles collent aux attendus des épreuves, sont très intéressantes à bien des points de vue.

Elles me permettent tout d’abord, ce qui est particulièrement précieux en ce moment, d’avoir un contact individuel avec chaque élève, en particulier en leur renvoyant un commentaire également oral de leur travail: c’est un contact très différent du commentaire écrit classique. Le commentaire oral est perçu comme beaucoup plus personnel par les élèves, sans doute à cause de la présence de ma voix et du fait que je ne manque jamais de leur dire « Bonjour xxx » et de terminer par une formule du type: « Je te remercie et te souhaite une bonne fin de journée », choses que je n’écrirais pas sur une copie.

Cet échange de travaux oraux et de commentaires oraux favorise aussi l’individualisation du travail sur une partie de l’épreuve sur laquelle, au fond, les élèves ont peu l’occasion de s’exercer, faute de temps pendant les cours. J’envoie un retour à chacun.e sur ce qu’elle / il a produit, lui indique ce qui va bien, ce qu’il faut améliorer et comment l’améliorer : c’est une chose que l’on fait sur les copies bien sûr, mais les temps d’entraînement à l’oral se limitent plus ou moins aux deux oraux blancs que l’on fait dans mon lycée ainsi qu’aux moments où l’on propose à un élève de s’exercer à l’oral pendant un cours, ce qui ne représente pas beaucoup de temps pour chaque élève sur l’ensemble de l’année. Les élèves peinent donc à savoir ce qu’ils doivent travailler pour s’améliorer sur les exercices oraux.

Par ailleurs, l’envoi d’un enregistrement est en soi bien moins impressionnant pour les élèves que les oraux blancs : cela permet aux plus timides de prendre confiance. Le fait que j’indique aux élèves que celles et ceux qui le veulent peuvent recommencer et me renvoyer leur travail autant de fois que souhaité pour l’améliorer au fur et à mesure de mes commentaires aide aussi à les mettre en confiance: les élèves apprivoisent ainsi peu à peu l’épreuve orale et comprennent aussi qu’un oral ne s’improvise pas, que c’est un exercice qui se prépare et se travaille toute l’année.

D’un point de vue pratique et technique, habituellement j’utilise pour les travaux audio une application développée par l’académie de Créteil, Balado, qui est intégrée à notre ENT Monlycée.net. Mais avec l’engorgement des ENT en début de confinement, j’ai dû trouver d’autres moyens, et laisser aux élèves le libre choix du moyen qu’ils arrivaient à mettre en œuvre : enregistrer avec le « magnéto » de leur téléphone puis m’envoyer le fichier audio ; enregistrer sur un service en ligne comme Vocaroo puis m’envoyer le lien ou le fichier généré. Finalement les élèves m’ont surtout envoyé des vidéos sans image (ils avaient posé leur téléphone sur une table à plat pour qu’il n’y ait pas particulièrement d’image) parce qu’ils maîtrisent la fonction vidéo de l’appareil photo de leur smartphone et savent ensuite partager par mail le fichier vidéo… Ce n’est techniquement pas la meilleure solution car les fichiers sont volumineux pour rien, mais au moins, ça, ils savaient le faire sans perdre de temps. Pour ma part, je leur ai systématiquement renvoyé un lien Vocaroo. Mais si nous revenons en classe, nous reprendrons ce genre de travaux avec Balado, qui est beaucoup plus aisément gérable pour l’enseignant car il centralise les travaux de la classe, permet de mieux suivre les divers échanges avec un même élève, et évite d’avoir à aller chercher à droite et à gauche des fichiers aux formats plus ou moins exotiques. Sans compter que Balado permet d’intégrer aussi du texte, de la vidéo, des images, ce qui en fait un outil bien plus vaste qu’un simple enregistreur audio.

Cette pratique d’échange de fichiers audio pour s’entraîner à l’oral, je l’avais déjà, mais j’ai réalisé que je le faisais finalement trop peu souvent alors que c’est vraiment utile pour entraîner efficacement les élèves et leur faire prendre conscience de la nécessité de s’entraîner pour s’améliorer à l’oral. Évidemment, ça nécessite de prendre le temps d’écouter chaque oral et d’enregistrer le commentaire, mais ce n’est pas plus long que lire une copie et l’annoter. Or nos élèves passent ces épreuves orales : pourquoi ne pas les entraîner autant à ces oraux qu’aux épreuves écrites ? D’autant qu’à partir de l’année prochaine, ces mêmes élèves de première auront aussi un grand oral à préparer et à passer. »

L’enregistreur en ligne Vocaroo

Céline Dunoyer dans Le Café pédagogique

Propos recueillis par Jean-Michel Le Baut