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Selon un sondage Harris réalisé pour le Snuipp, les professeurs des écoles sont opposés au retour en classe. Ils ont redécouvert la force du collectif pendant la période de confinement. Le sondage montre notamment la nécessité de renforcer le lien avec les parents. Il montre aussi le peu de soutien reçu de l’institution dans un moment particulièrement difficile.

70% contre la réouverture

Réalisé par Harris, le sondage commandé par le Snuipp a été fait auprès de 7391 enseignants tous en contact avec le Snuipp Fsu. Il est donc plus représentatif des adhérents du syndicat que des professeurs des écoles en général, même si le Snuipp est de loin le premier syndicat du primaire (44% des voix en 2018).

Selon le sondage 70% des enseignants se disent opposés à la réouverture des écoles le 11 mai , un pourcentage un peu plus élevé que celui des français (61%) et des parents (59%).L’opposition monte aux trois quarts en maternelle. 4 enseignants sur 5 se disent inquiets pour ce retour en classe (1/2 très inquiet), un pourcentage identique à celui des parents, ces derniers étant plus nombreux à juger utile le retour.

Peu d’aide de l’administration

Deux autres traits émergent du sondage. Une large majorité des enseignants a souffert pendant le confinement pour pouvoir enseigner à distance. 79% disent avoir eu du mal à exercer leur métier. Ils ont travaillé davantage et on du se former seuls (84%) ou en lien avec leurs collègues (67%). Seuls 24% ont eu de l’aide de l’administration et 28% ont disposé de logiciels de l’éducation nationale. Encore une fois celle-ci n’a pas aidé ses enseignants.

Bien loin d’être une période d’isolement la période du confinement a renforcé les liens entre collègues et aussi avec les parents. Ainsi 73% des enseignants ont donné leur mail aux parents ou aux élèves et 50% leur numéro de téléphone, des pourcentages jamais atteints jusque là. 90% disent avoir entretenu de bonnes relations avec les parents pendant ce moment , le double du taux des relations avec l’administration.

L’importance du collectif

De la période de confinement les enseignants pensent à 90% qu’elle a mis en lumière les inégalités entre les élèves, à 86% l’importance des apprentissages dans un collectif et à 85% le rôle des familles dans les apprentissages. Un pourcentage équivalent estime qu’il faut resserrer les liens avec les familles.

Les enseignants demandent une prime d’équipement et la mise en place d’un temps de réflexion collectif. Du confinement ressort une demande de collectif.

F Jarraud

L’enquête