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« C’est ce qu’a dit la Société de pédiatrie française. Il y a plus de risque à rester chez soi que d’aller à l’école ». On se rappelle des propos de JM Blanquer le 11 mai sur Europe 1. On avait cherché en vain cette décision générale de la SPF. La Société de pédiatrie française, ou plutôt les présidents des sociétés savantes qui la composent, vient d’émettre un avis, nettement plus nuancé, dans une tribune donnée au Quotidien du médecin.

« Ouvrir les écoles est possible si les adultes accompagnent cette rentrée de manière positive. L’exemplarité doit être sans faute, à commencer par les mesures d’hygiène et les gestes barrières », disent les présidents. Ils ajoutent « qu’ouvrir les écoles et les collectivités est aussi indispensable pour stopper tous les effets délétères du confinement sur certains enfants : décrochages scolaires, victimes de maltraitance, absence de protection vaccinale, rupture de suivi pour une maladie chronique ».

Mais « les mesures de distanciation excessive (comme la suppression des espaces de jeux, l’interdiction aux enfants de jouer entre eux, ou le refus de consoler un enfant) sont inutiles voire préjudiciables. Dans la pratique, elles sont manifestement inapplicables et seraient susceptibles d’entraîner une anxiété particulièrement néfaste au développement des enfants et générateurs de troubles du comportement potentiellement majeurs. Ces mesures excessives font également perdre sens et engagement au métier exercé auprès des enfants par les assistantes maternelles, les professionnels des crèches et des écoles… L’enjeu du retour en collectivité est d’abord d’apprendre à vivre ensemble sans peur excessive de l’autre, de s’ouvrir au monde par le jeu et les apprentissages, au contact d’autres enfants et d’adultes professionnels bienveillants et responsables ».

La tribune