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Réuni le 18 mai le Conseil supérieur de l’éducation a étudié une nouvelle série de textes relatifs aux examens. Comme l’avaient montré les premiers textes publiés le 11 mai, le bac 2020 sera attribué au controle continu celui-ci étant exceptionnellement ouvert aux établissements privés hors contrat. Les textes étudiés le 18 mai remplacent l’écrit de français par du controle continu , mais pas l’oral. Ils annulent les E3C2. Ils déterminent précisément les épreuves du bac professionnel.

Au beau milieu d’une crise sanitaire, comment organiser des examens nationaux ? Evidemment le controle continu semble s’imposer. Sauf que le ministère s’obstine à maintenir une épreuve aux bacs général et technologique, l’oral de français. Sauf aussi qu’il traite les établissements privés hors contrat comme les établissements public, alors qu’ils ne sont pas inspectés comme ceux-ci et qu’il existe un lien de dépendance étroit entre les parents des candidats , qui les financent, et les établissements. Sur ces points là la situation reste inchangée.

L’oral de français maintenu

Le CSE a étudié le projet de décret qui supprime l’épreuve anticipée écrite de français. Elle est remplacée par la prise en compte des notes de controle continu. Le décret n’annule pas l’épreuve orale qui reste toujours en vigueur, sauf nouveau texte. On sait que JM Blanquer veut attendre la fin mai et la décision de réouvrir ou non les lycées, pour décider du maintien ou pas de cet oral. Les candidats dont le livret de controle continu ne sera pas reconnu valable passeront une épreuve écrite de remplacement à l’automne. Mais tout est fait pour que ces cas soient très rares. « La note attribuée au titre de l’épreuve écrite anticipée de français prévue en juin 2020 au titre de la session 2021, est fixée par le jury du baccalauréat en tenant compte de la note moyenne annuelle de français obtenue en classe de première et inscrite dans le livret scolaire ou le dossier de contrôle continu pour l’année scolaire 2019-2020 ».

Spécialité de première et ECE

L’arrêté définit la note attribuée pour la spécialité suivie uniquement en première comme « la note moyenne annuelle de l’enseignement correspondant obtenue en classe de première et inscrite dans le livret scolaire ou le dossier de contrôle continu du candidat ». De même la note attribuée au titre de l’épreuve d’enseignement scientifique est « la note moyenne annuelle de l’enseignement correspondant obtenue en classe de première et inscrite dans le livret scolaire du candidat ». Ces précisions ne sont pas forcément une bonne nouvelle pour les candidats.

A noter que « Les notes attribuées durant la fermeture administrative des établissements et, le cas échéant, après leur réouverture, ne sont pas prises en compte ».

« Aucune note n’est attribuée, pour la deuxième série d’épreuves communes de contrôle continu en histoire géographie, en langues vivantes dans les voies générale et technologique et en mathématiques dans la voie technologique », ce qui met fin à des ECE qui ont suscité tant de trouble.

Diplômes professionnels

Un décret définit l’évaluation des diplômes professionnels, CAP, bac, BEP etc. Il remplace les épreuves obligatoires de juin par du controle continu. Il prévoit aussi la réduction des périodes de formation en milieu professionnel. « Les notes attribuées au titre des unités certificatives correspondant aux épreuves et sous-épreuves obligatoires écrites, orales ou pratiques sont, à l’exception des notes obtenues au titre du contrôle en cours de formation, fixées en tenant compte des notes obtenues durant l’année de l’examen et inscrites dans le livret scolaire, dans le livret de formation ou dans le dossier de contrôle continu ».

 » La durée réglementaire minimale des périodes de formation en milieu professionnel requise pour la délivrance du certificat d’aptitude professionnelle, du baccalauréat professionnel, du brevet professionnel, du brevet des métiers d’art et de la mention complémentaire est réduite, pour prendre en compte la période d’état d’urgence sanitaire et la limitation de l’activité de certaines activités professionnelles qu’elle a entraînée dans des conditions fixées par arrêté du ministre chargé de l’éducation. Les durées d’expérience professionnelle que les candidats au baccalauréat professionnel, au brevet des métiers d’art et à la mention complémentaire doivent justifier pour se présenter en qualité de candidat individuel à l’examen ou dont les candidats se présentant au brevet professionnel doivent faire état pour se voir délivrer le diplôme, sont réduites dans des conditions fixées par arrêté du ministre chargé de l’éducation ». Des annexes établissent les exigences. La durée demandée est généralement de 4 à 10 semaines.

Un arrêté établit là aussi que les notes établies depuis la fermeture ne comptent pas pour l’examen (à l’exception de certaines certifications professionnelles).  » Le contrôle continu porte sur l’année en cours conduisant au jury d’examen de juillet 2020… Le livret scolaire ou de formation ou le dossier de contrôle continu comprend pour chaque unité certificative correspondant à une épreuve ou une sous-épreuve une note de contrôle continu dûment motivée à travers l’appréciation littérale qui l’accompagne. Il mentionne en outre les évaluations des périodes de formation en milieu professionnel. Pour les épreuves et unités du diplôme évaluant la pratique professionnelle et prenant appui sur la période de formation en milieu professionnel, la note de contrôle continu résulte obligatoirement à la fois de l’appréciation de ces périodes réalisées, en totalité ou partiellement, dans l’année et des évaluations figurant au livret scolaire, au livret de formation ou au dossier de contrôle continu et correspondant aux enseignements professionnels pratiques. »

Oppositions syndicales en vain

Le CSE du 18 mai est réuni dans le cadre de la loi d’urgence sanitaire qui donne le droit au ministère de ne pas le réunir. Il n’y a donc pas eu de vote. Mais, selon Thierry Regades, représentant du Snes Fsu au CSE, « ily a une opposition franche des organisations syndicales pour que les établissements hors contrat soient soumis aux mêmes règles du livret scolaire. Demander un livret scolaire à un établissement hors contrat qui n’est pas habilité au CCF pose problème ». Le ministère n’a donné comme explication que l’impossibilité où il se trouverait d’organiser une épreuve classique à un trop grand nombre de candidats en septembre.

« L’oral de français est maintenu malgré une opposition générale des syndicats », signale T Regades. « ON va au devant d’un risque sanitaire et on met les collègues dans une situation de détresse que le ministère ne mesure pas ». En effet l’épreuve est totalement nouvelle. Elle est discriminante. Et les élèves y sont peu préparés puisque sa définition a été tardive.

Le Snuep Fsu craint que l’organisation du bac pro conduise certains établissements à gonfler leurs notes. Surtout il ne comprend pas pourquoi le ministère s’obstine à organiser l’oral de controle habituel, qui avait déjà mauvaise presse au Snuep Fsu. Outre le risque sanitaire, le syndicat souligne le manque de préparation des candidats même si chaque candidat a une fiche présentant les points traités dans l’année.

F Jarraud

Le décret bac général et techno

L’arrêté bac général et techno

Le décret bac pro

Un examen revu pour le privé hors contrat

Snuep Fsu