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Comment un enseignant peut-il aider ses élèves à faire aboutir leur projet ? Mickaël Coignard, enseignant de SVT au collège Chateaubriand de Gourin (56) engage ses classes de 6ème dans des projets favorisant la biodiversité locale. Avec l’installation de ruches d’abeilles noires en lien avec une association d’apiculteurs, l’idée initiale des élèves se concrétise au cœur de l’établissement. Désormais, intégrée dans la progression de l’enseignant, la vie des abeilles sera scrutée de près par les collégiens.

Une idée venant des élèves

« Le projet a commencé à l’initiative d’un groupe d’élèves il y a 3 ans », exprime l’enseignant. « En lien avec la technologie, nous avions une partie du programme en commun sur comment favoriser la biodiversité au collège. Les élèves de 6ème ont construit des hôtels à insectes, des mangeoires, des nichoirs et un jardin-potager. Dans ce cadre, un groupe a contacté une association d’apiculteurs locaux (les ruchers du pays roi Morvan) ». Les apiculteurs ont échangé et sont venus présenter les ruches et la vie larvaire de ces insectes au collège. De fil en aiguille, les élèves ont fait un devis pour avoir des ruches au collège. « Le projet a pris forme cette année avec l’installation de 2 ruches. On a choisi des abeilles noires qui sont locales ».

« Les élèves aujourd’hui en 4ème sont éco-délégués et sont toujours impliquées. Elles font partie de la commission biodiversité du collège », s’enthousiasme l’enseignant. La vie des ruches est aussi partagée sur la toile. « Au départ, nous avons reçu des ruchettes qui contiennent une reine avec sa cellule royale avec quelques abeilles. La reine pond et quand il y a suffisamment d’abeilles, on transfère l’essaim dans une ruche ». Avec deux essaimages récents, le collège compte désormais 4 ruches customisées aux couleurs des « maisons de l’établissement ».

Le collège structuré en maison

« Toutes les ruches doivent être différentes les unes des autres pour que les abeilles ne se trompent pas de ruche », explique Mickaël Coignard. Au collège Chateaubriand, chaque élève appartient à une maison comme dans les romans d’Harry Potter. « Les élèves font les projets interdisciplinaires au nom de leur maison ». Cette structuration de l’établissement augmente « le sentiment d’appartenance et la motivation des collégiens. Dans chaque classe, les 4 maisons sont représentées. Cette façon de faire permet aussi des échanges entre les niveaux ». « L’organisation sert d’appui à des projets de coopération, de tutorat entre élèves. Les maisons sont l’occasion de casser les groupes d’appartenance traditionnels par âges et niveaux scolaires », peut-on lire sur le site de l’établissement.

La vie de la ruche est désormais prise en compte dans la progression de l’enseignant concernant les cycles de vie, les plantes à fleurs et l’action de l’homme sur son milieu. « L’association d’apiculteurs va aussi intervenir en classe pour expliquer la vie larvaire et la vie d’une ruche. Actuellement, je suis en train de me former pour entretenir cet élevage », confie l’enseignant.

A l’avenir, le projet global sur le maintien de la biodiversité locale doit se poursuivre avec « la mise en place de zones en jachères et des plantes nectarifères ».

Entretien par Julien Cabioch

Le projet en vidéo

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