Print Friendly, PDF & Email

C’est la première étude française qui vient corroborer les propos de Robert Cohen sur BFM. Menée par l’Institut Pasteur elle établit que le risque de transmission du Covid 19 est très faible chez les enfants. Le rapport devrait rassurer les enseignants des écoles. IL faut y apporter deux limites. La première c’est que le virus circule et qu’il convient d’être prudent même à l’école primaire. La seconde c’est que ces résultats ne disent rien des risques au collège et encore davantage au lycée.

Moins d’enseignants touchés que d’élèves

Ce nouveau rapport de l’Institut Pasteur s’appuie sur l’enquête menée par l’Institut Pasteur à Crépy-en-Valois, un des tout premiers clusters apparus en France. Cette commune a aussi vu le premier mort du Covid-19 qui était un professeur de collège. Le virus y a circulé dès janvier 2020.

Fin avril 2020, 1340 personnes reliées aux écoles primaires de Crépy-en-Valois (60) ont fait l’objet d’une enquête épidémiologique par l’Institut Pasteur. Cette population a été testée par l’Institut. Parmi ces 1340 personnes, 139 avaient été infectées soit 10%. Sur les 510 élèves du primaire testés 8.8% avaient été infectés.

Ce pourcentage est à comparer avec celui des parents d’enfants infectés : 61% ont été infectés alors que seulement 7% des parents d’enfants non infectés ont porté le virus. Pour l’Institut Pasteur , « ceci permet de penser que les parents ont été la source de l’infection de leurs enfants dans de nombreux cas ».

Les enseignants ont été moins touchés que les enfants : 7% d’enseignants infectés, soit la même proportion que celle des parents infectés d’enfants non infectés. Pour les non enseignants, la proportion est plus faible : 4%.

Les enfants faibles transmetteurs du virus

 » La principale information nouvelle apportée par cette étude est que les enfants infectés n’ont transmis le virus ni aux autres enfants, ni aux enseignants et ni aux autres personnels des établissements scolaires », affirme l’Institut Pasteur.  » Cette étude confirme également que le plus souvent les jeunes enfants, lorsqu’ils sont infectés par ce nouveau coronavirus, ne développent pas de symptômes de la maladie ou présentent des symptômes mineurs qui peuvent ne pas conduire à évoquer le diagnostic ».

Mi mai Robert Cohen, pédiatre à l’hopital de Créteil, avait annoncé sur BFM une étude qui concluait que les enfants sont peu porteurs et peu transmetteurs, quand ils sont infectés, du virus.

Les limites de l’étude

D’autres études ont conclu en sens inverse. Ainsi l’étude américaine de Pathak, Elizabeth Barnet, Salemi, Jason L., Sobers, Natasha, Menard, Janelle et Hambleton, Ian R. (Journal of Public Helath Management and Practice 16 avril 2020) concluait que le virus pourrait toucher davantage d’enfants etde façon plus grave que prévu. Mi mai, le conseil scientifique Covid 19 se prononçait contre la réouverture des écoles.

Cette bonne nouvelle portée par l’Institut Pasteur ne vaut malheureusement que pour les écoles primaires. On n’a d’ailleurs pas d’explication certaine de la faible transmission du virus par les enfants. On ne dispose pas de données sur les collèges.

On en a par contre pour les lycéens. Et elles sont inquiétantes. L’Institut Pasteur avait aussi travaillé sur les lycéens de Crépy en Valois. Elle avait montré que les lycéens avaient été beaucoup plus nombreux à être infectés et que les enseignants avaient été sévèrement touchés.

La situation était exactement inverse parmi les 661 personnes en lien avec le lycée de la ville et testées. Le taux de pénétration du virus était de 11% chez les parents des lycéens et de 10% chez leurs frères et sœurs. Mais il atteignait 38% chez les élèves du lycée, 43% chez les enseignants et 59% dans le personnel administratif.

La prudence reste de mise partout car le virus continue à circuler et même se renforce dans certaines régions. Elle doit être maximale dans le second degré.

François Jarraud

Etude Pasteur

Sur les lycéens