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« Le confinement m’a permis d’avoir une autre relation avec les élèves ». Professeure au collège privé sous contrat Saint Paul de Caen, Chantal Leclerc développe une application de révision du brevet sur smartphone. Un outil conçu pour retenir les élèves en temps de confinement, appelé à s’inscrire dans la vie de la classe l’année prochaine.

Retenir les élèves

« On avait un vrai souci de communication avec les élèves. On les sentait partir ». Lors des vacances de printemps, Chantal Leclerc prend son courage à deux mains et développe, avec Glide, une application de révision du brevet.

« Les élèves n’avaient pas tous accès à un ordinateur, celui de leur famille étant utilisé pour le télétravail des parents. Il fallait que je les touche personnellement. Pour cela j’utilise leur smartphone ». L’application répond aussi à un autre problème récurrent avec les collégiens. « Ils perdent sans cesse les liens qu’on leur donne. Par exemple j’ai réalisé des vidéos publiées de façon discrète sur Youtube. Sans le lien il est impossible d’y accéder. Je peux les inclure dans l’application très simplement ».

Des outils d’entrainement

L’application de révision développée par Chantal Leclerc donne pour chaque chapitre d’histoire et de géographie une photo, un court texte de cours suivi de plusieurs vidéos. « Je pensais aux dyslexiques. Ils ont du mal avec leur cahier. Là ils peuvent réécouter la leçon au lieu de la lire ».

Mais ce n’est pas tout. Chantal Leclerc intègre dans son application des outils d’entrainement. « C’est un élève qui me l’a demandé », dit-elle. L’onglet d’entrainement donne accès à des exercices sur Learning Apps. « On en a utilisé beaucoup pendant le confinement ».

« Ce n’est quand même pas avec ça que j’ai récupéré tous les élèves », reconnait C. Leclerc. « Mais ça a bien marché jusqu’à ce que les élèves apprennent qu’ils ne passeraient pas le brevet ».

Intégré dans le cours

Peu importe ! C’est l’avenir qu’envisage C Leclerc. « L’année prochaine je repars à zéro. On intégrera dans l’application chapitre après chapitre au fur et à mesure de la progression dans l’année ». Les élèves pourront eux-mêmes construire le résumé et l’intégrer dans l’application lors de séances en salle informatique. L’usage du smartphone n’étant toujours pas recommandé en collège…

Finalement cette application symbolise aussi la révolution pédagogique qui s’est produite pendant le confinement. « Le confinement m’a permis d’avoir une autre relation avec les élèves », dit C Leclerc. « On a eu une relation beaucoup plus individuelle avec eux. On s’envoyait des messages. Et puis la pression de la note avait disparu. Cela aussi a permis l’individualisation. Je n’avais plus de hiérarchie à établir. Je pouvais mettre une très bonne note à un excellent travail réalisé par un élève très soutenu par ses parents et aussi à un jeune fragile et seul qui a bien progressé ».

L’année prochaine, C Leclerc remet son application sur le métier. « J’aime bien apprendre des choses nouvelles », dit-elle…

François Jarraud

Sur le site de Caen