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Menée au pas de charge, la réforme de la formation des enseignants interroge fortement les Inspe, comme l’a remarqué Alain Frugière, président du réseau des Inspe, le 4 septembre. Outre une baisse inattendue des effectifs, les Inspe réagissent aux choix pédagogiques de JM Blanquer sur les fondamentaux. Ils évoquent aussi la remise en question de leur modèle économique.

Remise en cause du modèle économique

Comment expliquer la baisse des inscrits dans les Inspe ? Selon Alain Frugière, président du réseau des Inspe, elle concernerait les inscriptions en M1 des masters MEEF à tous les niveaux (1er degré, 2d degré et CPE). « Certaines Inspe ont eu une baisse de leur capacité d’accueil », remarque t-il, « mais est-ce un phénomène de plus grande ampleur ? » Aux concours 2020 on a aussi remarqué une nette baisse des inscrits.

Si les Inspe « veulent réussir la réforme de la formation », Alain Frugère souligne les difficultés de sa mise en route avec des points non tranchés. Parmi ceux-ci, la remise en question du modèle économique des Inspe avec la réforme de la formation lancée par JM Blanquer. « L’Etat nous demande d’avoir un tiers des formateurs exerçant en établissements scolaires. Mais qui les paye ? », demande t-il. « L’université ? Le rectorat ? On aimerait avoir un vrai modèle économique. »

Les Inspe résistent aux injonctions sur les fondamentaux

Un autre point, souligné par Elsa Lang-Ripert, vice présidente du réseau des Inspe en charge du pilotage, concerne très directement les choix pédagogiques du ministre . « Le renforcement des fondamentaux dans les maquettes de la formation des professeurs des écoles (lire, écrire, compter) fait écho à leur renforcement dans l’école. Il est nécessaire », dit-elle. « Mais le réseau reste attaché à la polyvalence du métier de professeur des écoles ». C’est notamment la réforme de l’enseignement de la lecture qui pose problème. « L’accent est mis par une partie de la recherche sur l’antériorité du travail phonétique sur le sens de la lecture alors que traditionnellement on aborde en maternelle et en CP la phonologie avec des chants. Geste et musique sont articulés avec les fondamentaux. L’éducation musicale peut servir à apprendre à lire ». Cet appauvrissement sans précédent de la culture scolaire, voulue par JM Blanquer, passe visiblement mal auprès des formateurs attachés à la culture pour tous.

Par contre les Inspe semblent rassurés sur la mission Sherringham et le projet de classes préparatoires au métier d’enseignant. Les Inspe devraient bien rester maitres de la formation initiale.

F Jarraud

Sur les classes préparatoires