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Du 19 au 21 octobre aura lieu le 93ème congrès de l’AGEEM à Bressuire. L’AGEEM, une grande majorité des enseignants de maternelle connaissent et pour ceux qui n’ont pas encore eu la chance de découvrir cette association bientôt centenaire, hâtez-vous. L’association n’a nulle autre ambition que le développement professionnel des enseignants de maternelle, dont la formation initiale est rarement à la hauteur des enjeux de l’enseignement des 3-6 ans. « Étudier toutes questions d’ordre pédagogique en vue du progrès et du perfectionnement de l’éducation dans les écoles maternelles publiques, en dehors de toute tendance d’ordre politique ou confessionnel et défendre et promouvoir les droits et intérêts généraux des enfants des écoles et classes maternelles publiques, en même temps que ceux de l’équipe éducative » sont les missions que se sont assignées les militantes. Forte d’un conseil scientifique et d’adhérents du terrain, le mode de fonctionnement de l’AGEEM permet des allers-retours retours régulier entre la recherche et la pratique. Maryse Chrétien, présidente de l’association répond à nos questions.

Présidente de l’AGEEM depuis 2017, Maryse Chrétien est une passionnée de l’école maternelle. Directrice d’une école maternelle puis primaire, elle a enseigné pendant plus de 25 ans en classe de TPS/PS. Formatrice par ailleurs, l’école maternelle n’a absolument pas de secrets pour elle. Pourtant, Maryse n’est pas de cet avis, « on en apprend tous les jours, il y a tellement de choses encore à découvrir pour parfaire notre enseignement ».

Pour Maryse sa rencontre avec l’AGEEM est une de celles qui peuvent changer une vie. « En 1994, après d’une discussion sur ma posture professionnelle et de mes différents questionnements pédagogiques avec une enseignante itinérante d’anglais, j’ai découvert l’association. J’ai tout de suite contacté l’AGEEM locale. Une vraie rencontre, je me suis très rapidement impliquée dans l’association comme trésorière puis déléguée de la section Haute-Marne ». Les congrès sont des moments forts selon Maryse. « Ce sont de grands moments où l’on rencontre de grandes dames », car oui généralement ce sont des femmes « et on se sent tellement petites face à autant d’expertise. On apprend énormément en si peu de jours. J’ai été baignée de toutes ces rencontres, ma formation c’est l’AGEEM qui me l’a dispensée. Nous avions des échanges riches avec ces grandes personnes, une opportunité que nous avons rarement dans notre vie professionnelle ». Viviane Bouysse est l’une d’entre elle, « la Pauline Kergomard contemporaine ».

En 2007, Maryse entre au conseil d’administration de l’association au niveau national. « Quand on reçoit tellement, on a envie de donner en retour. C’est une vraie passion car nous n’avons aucune décharge lorsque nous militons à l’AGEEM. Ce n’est pas simple mais quelque part, on sait pourquoi on le fait. On sait que nous sommes de vraies passionnées de l’école maternelle, on sait que l’on défend les intérêts des enfants… »

Cette année vous organisez le 93ème congrès de l’AGEEM, en quoi consiste ce rendez-vous annuel ?

Tout d’abord, il faut savoir que l’association va fêter son centenaire le 5 novembre 2021. Si nous en sommes au 93ème congrès, c’est parce que les rares fois où il n’a pas eu lieu c’est lorsque c’était la guerre. C’est donc 93 ans de congrès mais près de cent ans d’existence de l’association.

Les congrès sont des moments très riches de la vie de notre association mais aussi dans le paysage de la maternelle. Il y a peu d’événements comparables au niveau national.

Ils sont organisés par une équipe locale. Cette dernière propose une thématique et la prépare pendant deux ans à peu près. Par exemple, aujourd’hui on prépare celui de 2022. C’est un travail long, mais passionnant. Pendant cette préparation, les collègues cherchent, lisent, veillent, se questionnent, mettent en place des recherches-action afin de pouvoir proposer un guide pédagogique, co-écrit avec l’équipe nationale, le plus complet possible. Ce guide pédagogique viendra aider tous les autres enseignants à inventer personnellement. Ce qui nous intéresse, ce n’est pas le résultat mais tout le cheminement : comment j’ai fait ? Quels sont les obstacles que j’ai rencontrés ? Quelles sont les lectures sur lesquelles je me suis appuyée ? Le congrès est l’aboutissement de tout ce travail, les collègues viennent y présenter leurs travaux et des conférences viennent apporter un plus théorique.

Quel est le thème de ce congrès ?

Cette année, nous abordons l’imaginaire, « Imagin’air d’école… L’imaginaire décolle. Pour apprendre, ouvrons les portes de l’imaginaire ». Cette thématique a été choisie par la section des Deux-Sèvres. Le congrès aura lieu à Bressuire.

Notre objectif est de montrer en quoi l’imaginaire, par le langage, par le récit, par les livres aide tous les enfants, mais aussi les enseignants, à progresser. Le guide pédagogique qui accompagne le congrès est long à élaborer. Nous avons analysé la littérature de jeunesse mais aussi scientifique grâce aux membres du conseil qui nous ont fourni des textes denses et riches. La présentation de nos travaux au congrès est le fruit d’une longue année de réflexion autour de l’imaginaire d’école avec la volonté d’apporter quelque chose de nouveau aux collègues. Et puis surtout, les collègues, qui auront eu le guide l’année précédente, viendront y présenter ce qu’ils ont fait dans leur classe pour répondre à la problématique et comment ils se sont approprié cet outil. Ce qui compte pour nous, c’est le développement professionnel, c’est le cheminement des collègues, c’est qu’ils nous expliquent comment ils en sont arrivés là.

À qui s’adresse cet évènement ?

À tous les enseignants de l’école maternelle, et tout particulièrement à tous les adhérents de l’AGEEM, mais aussi à tous les formateurs, les conseillers pédagogiques et tous les IEN maternelle qui sont invités gracieusement.

Y a-t-il un enjeu pour maintenir le congrès en dépit de la situation sanitaire ?

La décision n’a pas été prise à la légère. Nous avons pris en compte de multiples paramètres avant de l’arrêter.

Tout d’abord, l’équipe locale s’est énormément investie depuis près de deux ans sur cette thématique. Ella a accompli un lourd travail de recherche, un travail de scèno-déco pour pouvoir nous accueillir et accueillir les productions des collègues. Nous souhaitions que leur travail et leur investissement ne reste pas sans être mis en valeur.

Nous avons l’appui de la collectivité, de la direction des services départementaux et nous travaillons en lien avec les services de la préfecture. Si la préfecture nous dit que les Deux-Sèvres passent en département rouge et que nous ne pouvons plus organiser notre congrès, de fait nous l’annulerons. Nous ne voulons pas mettre en danger les participants, qui théoriquement pourraient être mille même si nous savons que cette année ce sera beaucoup moins.

Nous avons un protocole drastique, c’est port du masque obligatoire, distanciation physique, sens de circulation… C’est un travail énorme, cela nous a demandé de revoir complètement notre programme, nous avons même mis en place une commission spéciale CoVid. Nous souhaitons montrer que l’on peut continuer à vivre, à travailler ensemble même si pour cela nous devons nous adapter…

Lilia Ben Hamouda

Il reste encore des places : pour s’inscrire

Le site du congrès