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« Les crèches, les écoles, les collèges et les lycées seront ouverts avec un protocole renforcé ». Emmanuel Macron a annoncé le 28 octobre le retour du confinement général et des attestations de sorties. Seule différence avec mars dernier : les enseignants seront en classe avec les élèves. Il reste à voir ce que signifiera « un protocole renforce ». Comment il sera accueilli à quelques heures d’une rentrée déjà difficile. Et si ce choix est le bon pour le pays.

Pour les enseignants, le discours du président de la République risque de mal passer. Continuer à enseigner dans les conditions sanitaires extrêmement dégradées que connait le pays pourrait être ressenti comme des missions de sacrifice.

Certes le président a raison de dire que « nos enfants ne seraient être privés d’instruction et de contact avec le système scolaire ». Malgré les efforts réalisés au printemps, on a vu les effets négatifs du confinement , particulièrement pour les élèves défavorisés. Pour autant la gestion de l’épidémie dans les établissements pose de vrais problèmes.

E Macron a bien précisé que « les crèches, les écoles, les collèges et les lycées seront ouverts avec un protocole renforcé ». Cela veut-il dire que la théorie selon laquelle les écoliers sont de faibles transmetteurs du virus est enfin mise en doute au sommet de l’Etat ? Pour le moment les écoliers sont en classe sans masque.

Dans les collèges et les lycées, la très forte concentration des élèves dans des classes surpeuplées pose également problème. Les masques distribués ont été mis en doute sur leur qualité et leur toxicité. Les nouveaux masques semblent de même qualité que les précédents et ont un aspect visuel encore moins esthétique.

Pour pouvoir protéger valablement les professeurs et les élèves il faudrait que les établissements appliquent vraiment les gestes barrières. Or cela semble impossible pour des raisons à la fois concrètes et idéologiques.

Concrètement rien n’a été fait pour que le simple nettoyage des mains, celui des surfaces touchées par tous soient mis aux normes exigibles dans cette épidémie. Les locaux sont nettoyés au mieux une fois par jour y compris les surfaces fréquemment touchées par les élèves.

Rien n’a été fait pour que la distanciation soit respectée. Le gouvernement avait le temps de prévoir des locaux supplémentaires ou même d’adapter le nombre d’enseignants à la situation exceptionnelle. Il n’a pas saisi l’occasion. Rien n’a été fait aussi pour imposer une réelle interdiction du brassage des élèves qui est pourtant la base pour pouvoir isoler les cas contacts. Pire la réforme du lycée rend cette mesure impossible à appliquer.

Mais ce qui justifie surtout la situation des établissements scolaires c’est la contrainte économique. E Macron l’a dit. « Il faut protéger l’économie. Et pour cela il faut que les jeunes soient à l’école. Ce qui interdit d’appliquer les règles sanitaires de base.

La question que doit se poser le gouvernement ets pourtant celle de l’efficacité de sa politique. Une étude récente portants sur 131 pays a démontré l’efficacité de la fermeture des écoles pour réduire l’épidémie. Sans aller jusque là des aménagements importants du temps et des conditions de soclarité pourraient avoir un impact. A contrario l’étude montre que l’ouverture des écoles joue un rôle important dans la propagation de la maladie. En fait cette étude rétablit les règles tirées des épidémies précédentes qui avaient été contestées par certains travaux scientifiques.

« Avons-nous tout bien fait. Non. Mais on a fait tout notre possible. Notre stratégie était la bonne ». Les résultats obtenus ,avec une crise sanitaire nettement plus grave en France que chez nos voisins, semble montrer le contraire. Il faut espérer que les résultats soient au rendez vous et que la crise sanitaire ne s’aggrave pas dans les écoles. Cela tiendra en partie au nouveau protocole qui devra être nettement différent de l’actuel.

François Jarraud