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Après les articles de Mediapart et de Libération, JM Blanquer se retrouve accusé d’avoir manipulé des lycéens mineurs pour les utiliser contre les syndicats lycéens et pour sa politique. Le 23 novembre il a contre attaqué accusant pêle mêle LFI , Libération, Médiapart et le Snes Fsu d’avoir monté cette affaire qui ne serait qu’un complot de l’ultra gauche. En même temps son ministère commence à s’expliquer sur le financement d’Avenir lycéen. Et JM Huart, ancien Dgesco, en première ligne dans cette affaire nie tout lien particulier avec Avenir lycéen. Le 24 novembre, le ministre de l’éducation nationale sera contraint de s’expliquer devant l’Assemblée. Journée décisive pour son avenir politique.

JM Blanquer crie au complot de l’ultra gauche

L’accusation qui pèse sur JM BLanquer est lourde. Médiapart a démontré que les subventions attribuées par le ministère de l’éducation nationale à Avenir lycéen, près de 100 000€, ont été utilisées à d’autres fins que l’organisation d’un colloque. Le quotidien a montré qu’une partie a été utilisée en frais d’hotels et restaurants luxueux. Libération a mis en évidence les liens entre Avenir lycéen et l’entourage du ministre, en premier lieu JM Huart, Dgesco à l’époque. Pour le quotidien l’association a été utilisée pour contrer les syndicats lycéens et conforter la réforme du lycée et du bac.

« C’est un non sujet monté en épingle par le secteur de l’ultra gauche », a déclaré Le 23 novembre, JM Blanquer en visite dans un lycée parisien. Alors que des deputés de gauche ont déposé une demande d’enquête parlementaire à l’Assemblée, le ministre dit que « ça ne le dérange absolument pas ». Avant de répéter qu’il « y a un secteur qui essaie de créer une affaire même quand iln’y en a pas ». Un peu plus tard sur BFM il accuse pêle mêle Libération, Médiapart, LFI et le Snes Fsu, tous amalgamés dans l’ultra gauche d’être derrière cette affaire.

JM Huart et la naissance d’Avenir lycéen

Jean-Marc Huart, recteur de Nacy-Metz et ex Dgesco, qui avait refusé de s’exprimer le 21 novembre, s’et confié à l’Est républicain.  » En tant que Dgesco, j’entretenais des relations avec l’ensemble des organisations et associations lycéennes », dit-il. « Je n’ai favorisé personne ». Pour lui les subventions accordées à Avenir lycéen étaient justifiées par leur résultat aux élections.

Sur ce point d’ailleurs il se défausse sur le Dgesco suivant.  » Je n’ai pas eu connaissance d’alertes n’étant plus en fonction à la Dgesco. Les contrôles sont effectués à N + 1 en fonction d’un rapport d’activité ». Il se dit « serein et affecté » et annonce que JM Blanquer lui a confirmé sa confiance.

Journée difficile pour JM Blanquer

Les témoignages recueillis par Libération donnent un tout autre son de cloche. La chronologie aussi. Ainsi, selon Libération, en décembre 2018, un fonctionnaire du rectorat d’Orléans demande à un élu CVL d’utiliser le hashtag #avenirlyceen le 9 décembre. Soit trois jours avant que l’association naisse à Paris. C’est bien le ministère à ce moment là qui tenait le bébé sur les fonds baptismaux. Libération publie le 23 novembre des échanges sur What’s App entre deux rectorats et des responsables d’Avenir lycéen.

Si JM Blanquer a évité les explications jusque là, il ne pourra les éviter devant les députés à moins de transformer le scandale en crise politique. Un député LR a déjà rédigé une question demandant au ministre des explications sur le financement d’Avenir lycéen. Les députés de gauche devraient aussi demander des explications. L e24 novembre l’affaire va devenir nationale.

F Jarraud

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