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C’est un plaisir doux-amer… Je lis aux enfants un livre sur les droits de l’enfant. Il énumère simplement les différents droits de la CIDE, dans un langage adapté aux enfants, en disant « tu ». Première réaction, à chaud, par une petite fille pleine d’impulsivité : « Quand j’étais dans la famille d’accueil, on me poussait, on me tirait, on me traitait mal, ils n’avaient pas le droit ! ». S’ensuit une discussion sur les violences que peuvent commettre les adultes envers des enfants. Je leur parle du numéro 119, du fait que c’est important d’en parler à un adulte de confiance, si jamais ça leur arrive.

Je dis : « Aucun adulte n’a le droit de taper les enfants. Personne n’a le droit de taper les enfants. »

Des yeux ronds.

« Mais ma mère, elle n’a pas le droit de me taper ?

– Non.

– Mais quand on me tire par l’oreille ?

– C’est interdit.

– Mais quand les parents sont énervés ?

– C’est interdit. Même si les adultes sont très en colère ils n’ont pas le droit de frapper les enfants. »

Au-dessus du masque, je ne vois que leurs yeux, incrédules, ouverts comme des billes.

Le lendemain, en introduction de la suite du travail sur les droits de l’enfant, je demande : « Que pourrait-on faire pour que les droits des enfants soient mieux connus et mieux respectés ? » La première réaction : « Le dire à nos parents ! »

Ce sont des moments doux-amers, mais ce sont des moments où en tant qu’enseignante, j’ai vraiment l’impression d’avoir servi à quelque chose. Quel plaisir de voir ces enfants s’éveiller à la conscience de leurs droits !

Lily Parent

Pour aller plus loin

1) Le Nouvel Educateur : Faire vivre les droits de l’enfant

2) Co-éducation à l’école

Une question

Comment éviter de faire surgir des conflits de loyauté ?

La Classe plaisir