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« On s’attendait pas à ce que la crise soit si longue et à ce que ça marche aussi bien ». Vice présidente de l’APHG, l’association des professeurs d’histoire-géographie et professeure d’histoire au lycée Faidherbe de Lille, Joëlle Alazard développe les café virtuels de l’association. Nés des circonstances ils sont maintenant bien ancrés dans les agendas des professeurs d’histoire-géographie. Car le distanciel a aussi des avantages.

Quelle convivialité dans les cafés virtuels ?

Des cafés, l’APHG en réunissait régulièrement à travers ses régionales avant la crise sanitaire. Le confinement de mars est tombé sur les cafés d’histoire-géographie comme sur toutes les activités. « On a été contrarié de l’interruption des cafés. En mai on avait tous progressé dans le maniement des outils numériques. Et on a lancé un premier café virtuel. Cet été on croyait pouvoir revenir au présentiel. Mais finalement non. Et on y trouve notre compte ».

L’idée des cafés d’histoire-géographie c’est de faire se rencontrer la recherche et l’enseignement, des universitaires et des enseignants depuis les professeurs des écoles jusqu’aux classes préparatoires. On se rencontre dans un cadre non institutionnel , autour d’un verre dans une atmosphère à la fois très sérieuse et très cordiale.

« Le présentiel nous manque mais la convivialité n’a pas disparu avec le café virtuel », explique J Alazard. Chaque café commence par un jeu de questions – réponses entre un animateur et le conférencier. Puis les participants peuvent poser des questions à l’invité. Chaque café dure une heure trente à deux heures. « Même sans verre à la main la convivialité est là. Nous avons besoin de nous retrouver après les cours ».

Les avantages du virtuel

Si les cafés virtuels sont restés c’est qu’ils aussi qu’ils ont des avantages spécifiques. « On n’est plus limité par la distance pour inviter un conférencier », explique J Alazard. Chaque café est porté par une régionale mais il peut recruter son invité partout. Même chose pour les participants et les cafés reçoivent la visite de professeurs d’histoire-géographie vivant en dehors de la région , y compris dans les DROM ou à l’étranger.

Des thèmes à la demande des enseignants

Le café virtuel est aussi plus économique : plus besoin de payer une baby sitter pour y participer. Pas besoin de faire une heure de route pour y assister. « On a beaucoup de nouveaux, explique J Alazard. « On se forme, on nourrit notre curiosité sans rencontrer les obstacles habituels ».

Chaque régionale propose des thèmes en fonction des attentes des professeurs et de l’actualité des disciplines. « Les besoins varient selon les générations d’enseignants », explique J Alazard. « Les jeunes sont mieux formés que les plus âgés aux aspects environnementaux mais moins à l’histoire économique et sociale ». L’actualité impose aussi des cafés. Ainsi après l’assassinat de S Paty plusieurs cafés virtuels sur la laïcité ont eu un grand succès.

Les prochains cafés virtuels, d’ici la fin du mois, parlent du changement climatique, du film sur la destruction des juifs d’URSS, des conflits environnementaux. Le dernier café du mois a un invité très populaire chez les professeurs d’histoire-géographie : Christian Grataloup parlera des atlas historiques.

François Jarraud

Participer aux prochains cafés virtuels de l’APHG