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Après un conseil « de défense », Jean Castex doit présenter le 14 janvier à 18 heures de nouvelles mesures pour lutter contre la progression de l’épidémie. La présence de JM Blanquer au coté de J Castex signifie que la nouvelle politique aura très probablement un volet scolaire. Quel pourrait-il être ?

Pourquoi changer de politique sanitaire ?

Deux motifs justifient le changement de politique sanitaire. D’abord la progression continue de la contamination. On était à 15 000 cas par jour début décembre. On est maintenant à 30 000. Parmi eux un millier de 0 à 9 ans et 3000 jeunes âgés de 10 à 19 ans. Et il ne s’agit que des cas testés. D’autre part, l’arrivée de la variante anglaise du virus pourrait faire exploser le taux de contamination comme cela a été le cas en Grande Bretagne. Cette variante contamine presque deux fois plus vite et elle touche les jeunes comme les adultes.

L’option fermeture

Quelles options sont sur la fameuse table de JM Blanquer pour faire face à ce qui pourrait être un tsunami épidémique ? Les pays voisins ont presque tous fermé leurs écoles. Seuls la Belgique, la Suisse, l’Espagne et maintenant le Luxembourg ne l’ont pas fait. Mais JM Blanquer a exclu cette perspective. En tous cas il n’a rien préparé pour qu’elle ne soit pas totalement improvisée.

Le débat sur la fermeture éventuelle des cantines , qui sont des lieux majeurs de contamination, est peu réaliste. Si au printemps on peut apporter des repas froids en classe, en hiver les élèves ont besoin de manger chaud.

Généraliser l’alternance ?

La généralisation des purificateurs d’air avec maintien des masques ouvrait une perspective intéressante. Mais elle n’a pas été retenue quand il en était temps. Elle ne peut maintenant changer la donne dans l’urgence. En plein hiver l’aération des classes est un vrai problème.

Il reste donc peu de pistes. Si le ministre est responsable il pourrait , en fonction des taux de contamination locaux, généraliser l’alternance qui est une réponse adaptée à la réalité des locaux scolaires. Cela aura un impact économique important dans une économie déjà ravagée. Mais cela permettrait d’avoir une véritable distanciation sociale. Cette solution, pour peu que l’alternance soit par demi journée, règle le problème de la cantine et libère son personnel pour augmenter le nettoyage des locaux, autre point noir.

Ou des mesures minimum ?

Il est plus probable que le ministre annonce un renforcement des tests. Il pourrait aussi changer les règles de déclaration des cas contacts. Aujourd’hui il faut au moins trois malades dans une classe pour que les camarades deviennent cas contacts. Abaisser la règle à un cas serait mieux adapté. Mais la mesure n’aura qu’une efficacité partielle si des mesures strictes de limitation du brassage ne sont pas prises. Or limiter le brassage, sauf cas particulier, nécessite de mettre en place l’alternance…

Toutes ces mesures doivent être accompagnées de consignes pédagogiques claires. Il faut dès maintenant prendre des décisions sur les examens et les programmes, comme cela se fait par exemple en Angleterre.

Si l’on en juge par ce qui se passe outre Manche, on est peut-être à un moment tournant de l’épidémie. Jusque là JM Blanquer a été à la remorque des événements sanitaires, prenant toujours les décisions trop tard, acculé par la réalité et mettant tout le système éducatif dans des difficultés incroyables. Il serait étonnant que le ministre donne à l’Ecole une marge de précaution et de manoeuvre. Mais sait-on jamais… Réponse aujourd’hui à 18 heures.

François Jarraud