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Combien de temps l’Ecole pourra t-elle tenir ? Jean Castex avait promis que l’on gagnerait la course entre la vaccination et l’arrivée des nouveaux variants du Covid 19. Cela semble bien utopique si l’on suit les prévisions de l’Inserm sur la diffusion très rapide du variant anglais. La qualité des masques tissu est aussi interrogée par le Haut Conseil de la santé publique.

Selon une étude de l’Inserm , la diffusion du variant anglais du Covid 19 pourrait être beaucoup plus rapide que prévu. Une étude de l’Inserm estime que le variant anglais sera dominant en France entre fin février et mi-mars alors qu’il ne représente que 1.4% des cas actuellement. A ce moment le nombre des hospitalisations devrait faire un bond et atteindre au moins 25 000 , soit le niveau de mars 2020. Cette dégradation de la situation provient du fait que le variant anglais est beaucoup plus contaminant (de 50 à 70%). D’autre part il attaque les enfants comme les adultes.

Cette situation pourrait aboutir à un nouveau confinement généralisé. C’est celle que le Royaume Uni connait avec une multiplication par quatre des malades en décembre et l’encombrement du réseau médical. C’est pour la prévenir que la plupart de nos voisins ont fermé leurs écoles.

Un nouveau facteur vient rendre ce pronostic encore plus sombre. Selon La Voix du Nord, le Haut Conseil de la Santé publique (HCSP) a remis un avis au ministère de la Santé demandant le retrait des masques de tissu. Il s’agirait des masques catégorie 2 Afnor. Ils seraient insuffisamment filtrants pour faire face à la dangerosité des nouveaux variants du virus. Rappelons que le masque Education nationale est un masque catégorie 1 Afnor. Dans tous les cas le port relaché du masque (sous le nez par exemple) va devenir impossible. La question de la généralisation du port de masques FFP2 va se poser.

Ces nouveaux avis devraient secouer l’Education nationale. Avec des virus beaucoup plus contagieux le maintien des classes nombreuses devient très dangereux. Le retour des terminales dans les lycées en présentiel , recommandé par JM Blanquer le 14 janvier, semble une prise de risques très importante. Le refus de généraliser l’alternance dans les collèges et les écoles, le maintien de règles de gestion des cas contacts très souple semble aussi aventurée.

La particularité française, avec le maintien coute que coute des classes entières, sans autre protection qu’un bout de tissu et une aération de fortune semble bien léger face aux risques.

Lors de la réunion sanitaire du 18 janvier avec les syndicats , le ministère a promis d’effectuer des suivis de cohorte pour mesurer la contamination. Cela ne l’empêche pas de continuer à diffuser des chiffres de contamination décalés avec les données du ministère de la Santé qui donne des niveaux de contamination quatre fois plus élevés chez les jeunes.

Au regard des études Inserm et HCSP, la révision du protocole avec le retour à un protocole effectivement strict devient urgente. La stratégie qui consiste à courir après le dernier wagon pour monter dans le train a déjà montré ses limites.

François Jarraud