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Le plan numérique de 2015 a bien eu des effets positifs sur les élèves, affirme une nouvelle Note de la Depp. Elle valide ainsi un plan dont le déploiement a été annulé par JM BLanquer dès son arrivée. Est-ce à dire que la généralisation du numérique aurait les mêmes effets ?

Lancé en 2015 ce plan numérique visait le déploiement à l’échelle nationale de ressources pédagogiques et d’équipements numériques mobiles dans les écoles publiques et les collèges publics et privés sous contrat à partir d’appels à projets. Pour les établissements sélectionnés, la dotation en équipements a pris deux formes : des équipements individuels mobiles (EIM) attribués individuellement pour un usage en classe ou à domicile et des classes mobiles (CM) pour un usage individuel ou collectif en classe.

« Les premiers résultats de l’Évaluation Longitudinale des ActIvités liées au Numérique Éducatif (Élaine) rendent compte des effets de l’attribution d’équipements numériques mobiles (principalement des tablettes) sur les apprentissages des élèves en cinquième puis en quatrième », écrit la Depp. « Ces équipements ont notamment été distribués dans le cadre du Plan numérique de 2015, sous la forme de tablettes, individuellement (équipements individuels mobiles – EIM) ou collectivement (classes mobiles – CM). En fin de cinquième, on observe un effet positif des EIM sur les résultats des élèves en compréhension orale du français et sur leurs compétences numériques. En fin de quatrième, les résultats des élèves bénéficiaires d’EIM connaissent également une évolution positive en compréhension écrite du français et en mathématiques par rapport aux élèves non équipés. De manière générale, les effets mesurés deux ans après la distribution des EIM correspondent à la progression d’un rang dans la classe pour un élève médian. Un impact positif des CM de même ampleur s’observe également sur les compétences mathématiques et numériques des élèves de quatrième en fin d’année scolaire. »

Evalués par rapport à un échantillon témoin, l’étude de la Depp note une amélioration des résultats des élèves. « L’effet le plus fort est mesuré sur le niveau moyen des élèves de cinquième en compréhension orale du français : il est de 31 % d’un écart-type, correspondant à une progression de trois rangs dans la classe, et est statistiquement significatif au seuil de 1 %. Il est encore plus élevé chez les filles. Les compétences numériques des collégiens scolarisés dans les établissements dotés d’EIM s’améliorent également par rapport au groupe de comparaison : + 9 % d’un écart type (soit un gain d’environ une place dans la classe), statistiquement significatif au seuil de 5 %. En fin de quatrième, pour l’ensemble des domaines évalués (compétences numériques, mathématiques, français), on distingue un impact positif des EIM de l’ordre de 8 à 14 % d’un écart-type (les écarts sont statistiquement significatifs au seuil de 1 % à l’exception de celui sur les compétences numériques qui est statistiquement significatif au seuil de 10 %). Ces effets varient sensiblement en fonction de la composition sociale et scolaire des établissements et de l’origine sociale des élèves : ils sont plus forts en mathématiques et compétences numériques dans les collèges défavorisés et sont également plus forts en compétences numériques pour les élèves issus d’un milieu socio-économique défavorisé ».

Cela veut-il dire que la généralisation aurait les mêmes effets ? Probablement pas. L’étude porte sur des établissements ayant déposé un projet pédagogique axé sur les usages nuémriques. Il ne semble pas que les généralisations du numérique dans certaines régions (grand est par exemple) s’accompagnent du même effet.

F Jarraud

Etude depp

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