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À l’école Jean Jaurès de Carcassonne, un collectif de parents dénonce les conditions d’apprentissage des élèves en situation de handicap. « À ce jour, sept élèves en situation de handicap bénéficient d’accompagnement par des AESH mutualisées à hauteur de 48 heures par semaine. Cela représente ainsi, moins de sept heures d’accompagnement AESH par enfant et par semaine. Chaque enfant, en situation de handicap, est accompagné moins de deux heures par jour par son AESH. Cela est totalement insuffisant, ne serait-ce que pour les matières fondamentales. Ces élèves se retrouvent dans des conditions non conformes à l’évaluation de leurs besoins. Et, les conséquences du manque d’accompagnement AESH est un non-respect de leurs projets personnalisés, ainsi que la mise en œuvre de leurs parcours de vie » peut-on lire sur le courrier qu’ils ont adressé en recommandé à pas moins de quinze élus et responsables de l’éducation nationale.

Laurent Santolaria, papa d’un enfant multi-dys et membre du collectif, pointe l’hypocrisie de la mise en œuvre des PIAL (pôles inclusifs d’accompagnement localisés) crées par Blanquer. « Avec les PIAL, une grande majorité des AESH sont mutualisées, c’est-à-dire qu’elles ne sont pas assignées à un élève. Et les élèves ne sont plus notifiés pour un nombre d’heures de prise en charge, comme lorsque l’AESH est individualisée. Notre enfant bénéficie donc de sept heures de prise en charge par semaine, moins de deux heures par jour. C’est une honte, bien loin de l’esprit de la loi de 2005 sur la compensation du handicap. Le Ministre peut clamer haut et fort que tous les enfants sont pris en charge, et ce n’est même pas un mensonge. Mais l’aide consentie est réduite à peau de chagrin… ».

Plusieurs syndicats appellent d’ailleurs à la grève le 8 avrils prochain, « La mise en place des PIAL a considérablement dégradé leurs conditions de travail, puisque les AESH sont désormais appelé-e-s à intervenir dans plusieurs écoles ou établissements scolaires, à multiplier les accompagnements d’élèves. Ces services partagés demandant plus d’adaptabilité et de flexibilité, nuisent à la qualité de l’accompagnement, conduisant à du saupoudrage. Il s’agit surtout d’augmenter le nombre d’élèves accompagné-e-s en conservant le même nombre de personnels ! » indique l’intersyndicale dans son communiqué.