A l’issue de la session de rattrapage 94% des candidats ont été reçus au bac. L’écart se creuse entre le bac général (98% de reçus), le technologique (94%) et le bac professionnel (87%). 83% d’une génération obtient le bac. Ces résultats interrogent sur ce qu’évalue réellement le bac. Ils pourraient avoir des conséquences budgétaires.
Il y a seulement deux an, en 2019, 88% des candidats avaient le bac, 91% en général et 83% en professionnel. Même si les résultats de 2021 sont inférieurs à ceux de 2020 en séries technologique et professionnelle, on mesure le chemin parcouru avec les aménagements apportés par JM Blanquer au bac.
On observe quelques variations dans les séries technologiques avec 93% de reçus en STMG, 94% en ST2S et STL contre 99% en STAV, 98% en STD2A et 97% en STHR. L’écart le plus fort reste entre le bac professionnel, où les élèves ont participé à des épreuves classiques, et els autres bacs davantage « aménagés ». L’écart s’est accru cette année passant à 11 points.
Ces très hauts résultats, y compris pour un bac professionnel où les élèves ont eu peu de stages et de formation aux gestes du métier, interrogent la valeur du bac. Ainsi La Voix du Nord cite le cas d’une jeune habitante de Tourcoing, déscolarisée depuis octobre 2020, qui a appris par un camarade qu’elle a le bac. Selon le rectorat, le jury a tenu compte de ses bons résultats en première et début de terminale dans un bac à 82% en controle continu.
Les conséquences arrivent déjà. Dans le rapport réalisé pour le Sénat sur l’exécution du budget 2020, G Longuet demande que les indicateurs de performance du budget de l’Education nationale soient changés.
« Au vu de l’incertitude qui a présidé au déroulement des sessions 2020 et 2021, qui ont vu les taux de réussite, déjà considérables, bondir », écrit-il, « le rapporteur spécial considère que ces données ne sont plus pleinement pertinentes… Contrairement à ce que peuvent laisser penser les taux de réussite aux diplômes en constante hausse, les évaluations menées par la DEPP comme les études internationales soulignent la faiblesse des performances des élèves français s’agissant de la maîtrise des compétences fondamentales, en particulier en français et en mathématiques. Les documents budgétaires gagneraient à être refondus pour s’appuyer davantage sur les indicateurs de niveau établis par la DEPP ».
