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« On souhaite porter les questions d’éducation lors des présidentielles ». Après 4 années du ministère Blanquer, le Snes Fsu souhaite que les présidentielles permettent enfin un vrai débat sur l’Ecole. Après le « déni de la réalité » de JM Blanquer, le syndicat souhaite un débat public sur l’adaptation de l’Ecole aux crises, notamment à la crise climatique qui s’installe.

L’amertume des enseignants

« Jean-Michel Blanquer vit dans un monde merveilleux. Et puis il y a la réalité. Avec la présidentielle on va pouvoir parler de l’école ». Sophie Vénétitay, secrétaire générale su Snes Fsu, le premier syndicat du second degré, veut porter cette question dans la campagne électorale. Le syndicat veut regarder au delà d’une rentrée au goût d’amertume et croire en un autre lendemain pour l’Ecole.

Pour la rentrée, le syndicat rappelle la suppression de 1880 postes dans le 2d degré alors qu’arrivent des générations particulièrement nombreuses au collège et au lycée. Il y a aussi les promesses non tenues sur la rémunération avec une « revalorisation » qui ne touche qu’un professeur sur deux. Malgré la « prime d’attractivité », le ministère n’atteint pas es objectifs de recrutement et des centaines de postes ne sont pas pourvus.

Il y a aussi l’humeur des enseignants, leur « amertume », face aux réformes Blanquer. « Il y a u refus d’entendre la moindre contradiction… 81% des enseignants sont mécontents de sa gestion de la crise sanitaire ».

Pour un protocole sanitaire au niveau 2,5

Car pour le moment, le présent c’est « la légèreté » avec laquelle JM Blanquer gère la crise sanitaire. Le syndicat juge le ministre irresponsable avec son protocole sanitaire et demande que le niveau soit relevé au moins pour la cantine. Alors que le niveau 2 est peu exigeant sur la limitation du brassage dans la cantine, le Snes demande l’application du niveau 3 : une nette séparation des classes dans le restaurant, quitte à utiliser des salles supplémentaires. Mais pour cela il faudrait pouvoir en discuter entre Dsen, syndicats et collectivités locales. Et avec JM Blanquer ce débat là est exclu…

Il y a aussi la question du rattrapage des heures de cours perdues qui n’est pas prise en charge par le ministère, selon le Snes. Le syndicat voudrait des allègements de programmes, ce que le ministère refuse. Le syndicat voudrait faire travailler les élèves en petits groupes.

L’Ecole face à la crise climatique

Mais le Snes Fsu veut aller au delà de la crise sanitaire. « Notre système éducatif est-il adapté aux crises ? Je ne le crois pas », explique S Vénétitay. Le syndicat veut un débat sur l’adaptation de l’école aux crises, qu’il s’agisse de la crise sanitaire, sociale ou de la crise environnementale qui frappe déjà à la porte. « En 2019 on a du décaler le brevet à cause de la canicule », rappelle t-elle.

Mais c’est en lien avec la crise de l’école. « La crise a révélé des failles dans notre société…, un discours antisciences. L’école a un rôle à jouer contre le complotisme », déclare S Vénétitay. « Le discours antisciences prouve la fragilité de la culture scientifique des français. La réforme du lycée ne permet pas de donner les clés nécessaires aux élèves. Comment reconstruire une culture scientifique commune à tous les élèves ? » Le Snes rappelle le « démantèlement » de la filière STI2D, le déclin de STS2S, l’effondrement des options technologiques en 2de avec la réforme du lycée et par suite de la voie technologique. Le Snes veut aussi soulever la question de l’adaptation du bâti scolaire à la crise climatique.

« On souhaite porter les questions d’éducation lors des présidentielles », dit S Vénétitay. « Pas celles qui empoisonnent le débat public. « Quelle école après la crise sanitaire. Et aussi la question climatique. C’est un enjeu démocratique ». L’École arrivera t-elle à se faire entendre dans un débat dévoyé par le populisme ?

François Jarraud