Print Friendly, PDF & Email

« Je suis prêt dès demain à signer un contrat d’engagement avec l’Etat ». Benoît Payan, maire de Marseille , a présenté le 11 octobre le plan de rénovation des écoles de la ville. Ce sont 174 écoles, plus d’une sur trois, qui seront totalement rénovées ou reconstruites. La mairie a défini de nouvelles normes pour des écoles plus vertes, ouvertes sur le quartier, plus sures sur le plan sanitaire et aussi plus accueillantes pour le personnel. La facture est lourde : 1.2 milliard. Aussi en annonçant que Marseille est prêt, B Payan rappelle au gouvernement la promesse d’E. Macron le 2 septembre.

Le plus grand chantier depuis 60 ans

« Ce plan c’est le plus grand chantier que la ville de Marseille aura initié depuis les années 1960 ». Un chantier qui , pour le maire, doit permettre de « recoudre » Marseille. Il s’agit de raccrocher les quartiers populaires du nord de la ville au sud plus bourgeois. Des quartiers séparés par des années de gestion Gaudin.

Selon le maire sur les 470 écoles de la ville, 112 ont des sanitaires défaillants, 188 des problèmes de chauffage chroniques, 341 des infiltrations d’eau, 126 manquent de salles de classe. Tous ces problèmes se regroupent sur 170 écoles où les enfants ont du mal à apprendre parce qu’il fait trop chaud ou trop froid et que l’état de l’école leur renvoie en permanence le mépris où on les tient. Sur les 174 écoles à reconstruire les deux tiers sont dans les quartiers nord.

Des décennies de sous investissement dans les quartiers populaires

Les causes sont indiquées par le maire. « Comment a t-on pu accepter qu’à Marseille sous l’ancienne mandature, la Ville puisse investir 20% de moins dans les écoles des quartiers nord par rapport à celles du sud ? » Et on a aussi trop peu dépensé. Alors qu’en moyenne les cilles dépensent 176€ par enfant dans les écoles, à Marseille on a dépensé 113€ au sud et 94€ au nord. Ainsi dans le 3ème arrondissement de Marseille il manque aujourd’hui 8 écoles.

Un nouveau modèle d’école plus vert et plus ouvert

La ville a défini un modèle type d’école adaptée au climat méditerranéen, avec des salles de tailles différentes pour d’adapter aux dédoublements. Les écoles maternelles auront des espaces d’accueil chaluereux pour favoriser la rencontre entre les familles et l’école. Dans les écoles élémentaires, le parvis de l’école sera aussi aménagé comme un lieu de sociabilité. Un soin particulier sera donné aux locaux de la communauté éducative, comme la salle des maîtres. Chaque école aura un gymnase sui sera aussi ouvert sur le quartier. Enfin la ville veut adapter l’école aux enseignements de la crise sanitaire : circulations sans croisement, points d’eau nombreux avec un par classe, espaces assez vastes pour la distanciation, équipements de ventilation.

Plus d’un milliard

Le plan présenté par B Payan prévoit de dépenser 1.2 milliard pour la remise en état des bâtiments scolaires. C’est à dire la rénovation de 174 écoles , soit plus de 4000 classes, pour 800 millions et la remise à niveau de toutes les autres écoles pour 200 millions. 80 millions irait à l’achat de mobilier. Et le reste à la rénovation des cours et à l’isolation.

La mairie annonce la rénovation de 16 écoles d’ici fin 2022. 16 autres devraient suivre. Et le maire promet le maximum de concertation.

« Je suis prêt dès demain à signer un contrat d’engagement avec l’Etat », dit Benoît Payan. Il propose à l’Etat une société publique avec un « partenariat public / public » avec l’Etat, formule qui revient sur le partenariat public / privé annoncé par JC. Gaudin en fin de mandat.

L’Etat au pied du mur

Sur tous ces points, B Payan reprend les annonces d’E Macron. Le 2 septembre, à Marseille, le président de la République avait fixé le nombre de 174 écoles et promis l’aide de l’Etat. « Si je laisse Marseille se débrouiller tout seul, c’est simple, ces enfants vivront avec des écoles qui ne seront pas rénovées au bon rythme, parce que vous avez eu l’honnêteté de me le dire, Monsieur le maire et parce que ce problème, soyons aussi honnêtes, il est bâtimentaire. La Ville n’a pas assez de capacité d’investissement pour aller au bon rythme ». Et il avait annoncé une société « ad hoc don M le Maire aura la présidence. Son objet, ce sera la réhabilitation et la reconstruction des écoles identifiées avec la Ville comme étant les plus délabrées. Pas à l’identique, mais en veillant à proposer des locaux modulables, adaptés aux pratiques aussi, sportives, artistiques, aux innovations pédagogiques. On va donc créer cette société avec un pilotage de l’Etat, la présidence du maire, un financement ».

« Ca va prendre du temps. Il faut commencer tout de suite » a dit B Payan, le 11 octobre. Le maire veut 80 écoles rénovées d’ici la fin de son mandat. Voilà E Macron rappelé à sa promesse. Marseille attend Paris.

François Jarraud