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Comment inscrire des projets Nature dans le temps au sein d’un collège ? Philippe Tessier, professeur de SVT au collège Suzanne-Bouteloup de Mayet (72) propose différentes activités à sa classe de 5ème. Pour valoriser les espaces verts de l’établissement, les élèves sont source de propositions et tout l’enjeu est de mettre les idées en place au cours de l’année. « Ce sera très orienté permaculture », prévient l’enseignant qui travaille avec de nombreux collègues sur plusieurs projets. La restauration de la mare, du poulailler et de la haie bocagère sont aussi dans les tuyaux, sans oublier l’éco-pâturage qui pourrait poindre près des bâtiments.

Faire perdurer l’existant

Après plus de 10 ans dans son établissement, Philippe Tessier souhaite valoriser ce qui a été mis en place au cours du temps. « Nous avons la chance d’avoir une haie bocagère de 300 m de long », confie-t-il. « Elle me sert de support pour de nombreuses séances ». L’établissement rural dispose aussi de nombreuses surfaces et même d’une mare. « Actuellement, elle se comble. Il va falloir la curer un peu. Là aussi, c’est un excellent support pour travailler sur les libellules et les amphibiens ». Creusée avec des marches de 25, 30 et 50 cm, la mare fait tout de même 6 mètres de diamètre. « Un travail avec le CPIE (centre permanent d’initiatives pour l’environnement) permettra de restaurer cet espace ».

Mis en place au cours des anciens IDD (itinéraires de découvertes), le jardin pédagogique retrouve ainsi des élèves qui ont listé l’inventaire des possibles répartis en groupes : « mise en place de carrés d’herbes hautes pour préserver la biodiversité, rénover l’hôtel à insectes, planter quelques fleurs et plantes grimpantes sur le grillage, remettre le poulailler en état, l’agrandir, y mettre des poules… ». La liste est longue et ambitieuse. Pour faire perdurer l’existant, la clé est peut-être la capacité des équipes éducatives à mobiliser l’énergie des élèves, qui se succèdent au cours des années, sur le prolongement des projets déjà ancrés.

De la graine à l’épi

Le groupe de 22 collégiens a déjà semé des radis, des épinards et de la mâche sous la serre. « Nous avons la chance d’avoir une serre de 8m sur 4m pour nos plantations ». Le paillage vient d’ailleurs d’être effectué. A l’extérieur, les élèves ont pu observer les blés semés l’année dernière redonner d’autres plants de blé avec les grains tombés sur le sol. Une illustration parfaite pour une partie du programme de SVT au cycle 3.

Non loin de l’établissement, le groupe a profité d’une sortie à la ferme. « Nous sommes allés comprendre les techniques utilisées chez un maraîcher dans une ferme biologique pendant 3 h avec les élèves ». Les collégiens ont pu saisir de nouvelles idées et voir la production de légumes dans le cadre d’une Amap (association pour le maintien de l’agriculture paysanne). En attendant la levée de leurs graines, les élèves et leurs enseignants envisagent aussi la mise en place d’un écopaturage avec des moutons pour une tonte naturelle des surfaces herbeuses.

Julien Cabioch

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