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Cette année à Bourges, du 22 au 26 octobre, les Journées Nationales de l’APMEP (Association des Professeurs de Mathématiques de l’Enseignement Public) se sont de nouveau tenues en présentiel. Profs de maths, professeurs des écoles, chercheurs, cadres de l’Éducation Nationale ont pu se retrouver avec bonheur. L’année précédente, les journées avaient eu lieu, mais à distance, pour cause de covid. Entre un atelier et une conférence, que nous en dit le président de l’APMEP, Sébastien Planchenault ?

Sébastien Planchenault, pourquoi ces journées sont-elles importantes ?

Le présentiel nous permet de nous retrouver : le distanciel ne peut remplacer les temps d’échanges. Ici, tous ensemble, nous pouvons échanger collectivement et librement, avec des temps propres à chacun, nous écouter. Les Journées sont riches d’une pluralité de regards, de pensée, de réflexion, qui font la richesse des débats et donc des propositions de l’APMEP.

L’année de Journées en distanciel a-t-elle changé quelque chose ? Y a-t-il un avant et un après ?

Non, je ne pense pas. Mais il y a plus d’inscrit à Bourges cette année qu’à Dijon il y a deux ans : les collègues avaient vraiment besoin de se retrouver, nous avons ressenti très fort le bonheur de se revoir, parfois de se rencontrer pour la première fois après des échanges numériques sur les réseaux de la communauté mathématique. Et puis le distanciel de l’année dernière a permis d’amener aux Journées des personnes qui ne pensaient pas que ces journées les concernaient, eux aussi. Les journées à distance de l’année dernière ont facilité l’accès à l’APMEP de professeurs des écoles, par exemple. Elles leur ont montré comme ces journées sont tournées vers les pratiques et la réflexion professionnelles, comme ils y ont leur place.

Les Journées Nationales, vu de la place du président de l’APMEP, c’est comment ?

Les Journées, c’est le moment pour moi de rencontrer les adhérents, les bénévoles, les chercheurs, les associations, les syndicats, l’ensemble de la communauté mathématique, pour discuter collectivement de nos visions sur les réformes qui sont en cours. Ce qui m’a particulièrement touché, c’est qu’il y a le temps des conférences, des ateliers, mais aussi le temps convivial. On pourrait dire qu’il y a les journées sur les sites, qui suivent la programmation très riche qui est proposée, et la partie « off », où c’est très riche aussi : les discussions, la réflexion continuent, toujours en inter degrés, en inter métiers, de façon informelle. Mais ces moments-là aussi sont importants car ils créent du lien et nourrissent la réflexion.

Quels sont les points marquants cette année ?

Cette année, une problématique particulière est celle de la disparition de l’inspection générale. Les associations de spécialistes vont devoir veiller à être capables de contrebalancer le pouvoir politique. J’ai peur qu’il n’y ait plus de réflexion globale au niveau institutionnel sur l’enseignement de mathématiques, avec cette disparition, qu’il n’y ait plus une connaissance fine des disciplines en général, alors que chacune a ses particularités. Cela rend des associations comme l’APMEP plus que jamais nécessaires.

Et puis une chose est claire : on ne peut pas dire que les enseignants sont des fainéants quand on voit que plus de 600 personnes sont présentes ici, pendant les vacances scolaires, à leurs frais, pour se retrouver, se former, discuter, échanger sur l’enseignement des mathématiques. Ils montrent une créativité et une énergie magnifiques.

Propos recueillis par Claire Lommé